Partenaire amoureux

Être le partenaire amoureux de quelqu’un qui s’automutile est un rôle qui peut être très difficile à supporter. Même une fois passé le choc initial de la découverte, vous pouvez ressentir de la tristesse de voir l’autre se faire mal, de l’impuissance à ne pouvoir l’arrêter, et un cocktail d’autres sentiments. Un sentiment qu’un partenaire ressent souvent est un sentiment de rejet. Vous pouvez vous sentir rejeté que votre partenaire ne vous parle pas ou peu, qu’il préfère se taire ou parler à d’autres, et que dans certains cas il se blesse au lieu de venir vous voir. C’est normal de sentir tout cela.

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Ça n’aura pas de sens de reprocher cela à votre partenaire, ce n’est pas de sa faute, il n’y a vraiment de « faute » de personne, mais accordez-­vous la reconnaissance de cette douleur. Si cela vous pèse trop, parlez-­en avec votre partenaire, que cette situation vous pèse, que vous vous sentez mis à l’écart, en faisant très attention ici de bien choisir vos mots pour ne pas le faire culpabiliser encore plus. En effet, votre partenaire refuse probablement de vous parler parce qu’il a peur de vous faire du mal et de vous inquiéter. Il est probable aussi qu’il a honte de lui-même, d’aller mal, de ses blessures, et ne veut pas que vous le voyez dans un état qu’il trouve si détestable. Plus fondamentalement, il a probablement peur de perdre votre amour, ou de le briser en y introduisant cette douleur. Il vous tient à l’écart non pas parce que vous n’êtes pas important, mais au contraire parce que vous l’êtes énormément à ses yeux. Concernant l’automutilation, il est important de vous rappeler que votre partenaire n’a qu’un contrôle limité là-dessus, et que le faire culpabiliser quand vous découvrez une nouvelle blessure ne lui fera que plus de mal.

Le problème peut aussi être inverse, votre partenaire peut vous parler de ses problèmes mais vous-mêmes vous sentez mal par rapport à tout ça, par rapport à sa douleur. Et vous avez le droit de dire que ça vous fait mal, ou que ça vous fait peur. L’honnêteté fonctionne dans les deux sens, et vous vous devez d’être honnête sur vos sentiments si vous voulez qu’il soit honnête sur les siens. Votre partenaire se doute déjà probablement qu’il vous blesse. En lui parlant, vous crèverez l’abcès, et établirez la vérité, plutôt que votre partenaire vive dans la peur de toujours vous blesser. Surtout vous pourrez lui dire vos limites, mais lui dire aussi c’est votre choix de rester avec lui dans tout ça, que vous faites ça de votre plein gré car vous tenez à lui.

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Finalement, il y a les blessures corporelles elles-mêmes, ou les nombreuses cicatrices, que vous viendrez nécessairement à voir dans un contexte d’intimité. Cela peut produire une gène dans les deux sens; votre partenaire peut être gêné de vous montrer ses blessures, et vous pouvez vous-même être mal à l’aise de les voir. Le regard que vous poserez sur les blessures et cicatrices de votre partenaire influencera alors de beaucoup son attitude. La manière de gérer cela dépendra de votre relation, mais passera par l’honnêteté, admettre que les blessures sont là, admettre ce qu’elle sont, admettre aussi que ce ne sont que des marques, des signes d’une souffrance qui est là de toute façon.

Si cela vous aide et que votre partenaire est d’accord, peut-être que découvrir et discuter les blessures et cicatrices une bonne fois, à la lumière du jour, peut aider à les replacer à leur (in)importance relative. Si la vue des blessures vous gène réellement, vous pouvez demander respectueusement à votre partenaire de les cacher quand vous êtes ensemble, et de passer les moments intimes dans l’obscurité. De même, si votre partenaire ne se sent pas à l’aise par rapport à ses blessures, vous pouvez essayer de le rassurer, mais vous ne pouvez pas le forcer à ne pas être gêné.

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Au final, rappelez-vous qu’en tant que partenaire amoureux, vous êtes la plus grande ressource en termes de bien-être, d’amour, et d’acceptation inconditionnelle. Et ces trois facteurs, s’ils ne suffisent pas toujours à compenser, sont les atouts les plus importants que vous pouvez donner à votre compagnon pour l’aider à aller mieux. Si vous avez des problèmes avec tout ça, n’hésitez pas à en parler, même à un psychologue, et même à un psychologue de couple.

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