Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Troubles du comportement alimentaire, dépression, trouble de la personnalité limite, etc.
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Ysilne
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Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Ysilne »

Malgré l'utilisation de la première personne, ce texte a été écrit à deux.

Je voudrais essayer de présenter les surdoués d'une manière un peu plus exhaustive que ce qui en est connu couramment.
En fait, je voudrais surtout parler des difficultés que ça peut engendrer. A la base, l'idée est venue parce qu'il y a un nombre non négligeable de surdoués sur le site, certains le gardant secret et d'autres non.
Et après avoir beaucoup lu sur le sujet, je trouve que ça n'est pas toujours, ou pas seulement, un don, une facilité pour affronter la vie.

Bien sûr, l'intelligence est une plus grande capacité à résoudre des problèmes. Mais l'intelligence n'est pas quantifiable. Ce que mesurent les tests de QI, c'est une capacité à raisonner. Et les recherches neurologiques montrent que le niveau de 130, qui correspond au pallier des surdoués (2 écarts type), est lié à une différence de fonctionnement.
Les hauts QI ne peuvent pas être dissociés d'un fonctionnement différent. Ce n'est pas qu'une capacité à comprendre, ce sont des perceptions différentes, une différence qualitative plus que quantitative dans la manière de penser.

Avoir un haut QI, ce n'est pas réussir. 40% des HQI obtiennent le bac. On est très loin du marronnier des médias de l'ado qui passe le bac à 14 ans, ou de l'enfant de 3 ans trilingue et s'intéressant à la physique quantique.

Une des premières difficultés rencontrée par les surdoués, c'est leur capacité à douter. Ils ont souvent une grande capacité à tout remettre en cause, et à réaliser ce qui sépare de la perfection. Et ils s'appliquent souvent cette faculté de jugement à eux-mêmes en premier. Beaucoup de surdoués n'ont pas une très bonne estime d'eux-même parce qu'ils voient ce qui pourrait être mieux dans ce qu'ils font, comme dans leur manière d'être.
A l'inverse, il est très difficile de se juger positivement sur ce qui semble simple, naturel. Et de réaliser que ce n'est pas à la portée de tous.
On retrouve souvent chez les surdoués un syndrome de l'imposteur : ils refusent d'admettre qu'ils puisse avoir quelque chose "en plus".
Les surdoués sont experts quand il s'agit de se remettre en question. Et ça n'aide pas à avancer et avoir confiance en soi.

Autre caractéristique très importante : le fonctionnement neurologique va de paire avec une hypersensibilité. Ca peut être une plus grande sensibilité aux sons, comme à tous les stimuli. Les surdoués ont souvent besoin de se reposer dans des lieux calmes après des situations très fatigantes pour eux : beaucoup de bruit/monde/lumières...
On retrouve assez souvent un déficit de l'inhibition latente : ils perçoivent des informations qui sont habituellement inconsciemment
écartées par le cerveau car non essentielles. Ce qui veut dire : percevoir des détails que les autres ignorent, continuer à entendre le tic tac d'une horloge pendant des heures alors que les autres présents dans la pièce finissent par l'ignorer, etc.

Les différentes études sur les cas cliniques montrent que la douance est bien mieux vécue si elle est détectée tôt, et bien expliquée évidemment.
Le principal risque pour un enfant qui a été détecté serait d'être vu comme quelqu'un qui peut tout réussir, et de ne voir que le côté intellectuel. Ses difficultés seraient niées, puisque dans l'imaginaire collectif, et même dans la majorité de la population HQI, la douance est…un don. L'aspect difficulté n'est donc pas reconnu.
Pour quelqu'un qui n'a jamais été diagnostiqué, ce qu'on retrouve le plus, c'est le sentiment de décalage. Mais ça reste au niveau de sentiment, puisque rien ne permet de comprendre ce qui causerait cette différence. Par contre, les surdoués se remettant facilement en question de par leur nature, ils se sentent responsable de se sentiment. Encore une fois, l'estime de soi et la construction de la personnalité sont mises à mal.

Au sujet des surdoués, on parle aussi du complexe de l'albatros, en rapport au poème de Baudelaire. "Ses ailes de géant l'empêchent de marcher". Avoir des capacités cognitives élevées dans certains domaines ne permet pas d'affronter le quotidien au mieux. Au contraire, pour cela, c'est bien la normalité qui est généralement préférable.
On pourrait faire un parallèle avec un athlète de 2m, surdoué dans son sport grâce à son physique, mais gêné au quotidien parce que rien n'est à sa mesure.

Il y a toujours des facilités ou des difficultés différentes selon les domaines, et les profils homogènes sont rares.
La facilité rencontrée dans certains domaines rend encore plus difficile l'effort à fournir pour les autres. Par exemple, un enfant qui saura lire facilement ne saura pas pour autant maitriser ses geste pour écrire avec la même facilité, et peut en éprouver du découragement.
Chez une même personne, et encore plus les surdoués, les développements intellectuel, psychomoteur, social, émotionnel ne suivent pas le même rythme. On parle souvent d'immaturité des enfants surdoués, et on s'étonne parfois des faiblesses de quelqu'un qui est censé être "plus doué que les autres" sans que le domaine de ce don soit clairement défini.
Il est très difficile de s'astreindre à faire ce pour quoi on se sent bien moins à l'aise.
Également, un enfant qui a compris le principe des multiplications et même des fractions en avance ne saura pas pour autant apprendre les tables de multiplication avec facilité : il ne voit pas pourquoi il devrait fournir un tel effort alors que le reste semble si accessible.
Et puis, il y a ce besoin de comprendre. Un surdoué se construit un monde plein de sens : il a souvent besoin de connaitre la raison des choses. S’il ne lui est pas donnée la raison pour laquelle il devrait fournir un effort pour accomplir telle tâche, il ne l'accomplira pas, ou sans y prendre de plaisir et sans s'impliquer. S'il y est forcé, il peut le vivre comme une injustice.

Les surdoués sont plus sujets à la dépression, aux troubles anxieux, aux addictions et aux troubles du comportement alimentaire. C'est pourquoi je place ce sujet ici : il ne s'agit pas d'une pathologie. Mais ça peut être une cause, un facteur qui favorise l'apparition du mal-être, et donc de l'automutilation.
Le désir de sens est tellement important qu'une dépression existentielle est reconnue par certains psychologue comme une des conséquences pathologiques possibles du fonctionnement particulier des surdoués, quand ils ne sont pas correctement accompagnés.

En résumé des problèmes potentiels :
-difficultés scolaires -> manque d'estime de soi, sentiment de ne pas être intelligent
-attentes démesurées de l'entourage -> troubles narcissiques, ou anxiétés
-besoin de sens -> démotivation, angoisses existentielles
-incompréhensions (de soi vis à vis des autres, ou l'inverse), injustices, exclusion -> isolement, phobies sociales
-impossibilité d'exprimer sa sensibilité, ses sentiments -> désaffectivation, froideur et intellectualisation
etc.

Attention : il na s'agit pas de justifier ses troubles par un haut QI, surtout s'il n'est pas avéré. Par contre, rejeter d'emblée cette possibilité n'est pas plus sain.

sources et compléments intéressants (sur les adultes principalement, le sujet des enfants étant beaucoup plus étudié et depuis plus longtemps il est aussi plus accessible) :
Vidéos:
Explications sur les adolescents et adultes surdoués par une psychiatre
L'hypersensibilité émotionnelle des surdoués, et les risques psychologiques

Sites : (notez que l'échelle de QI utilisée aux états-unis n'est pas la même - écart type de 24 au lieu de 15)
extrait du livre de Arielle Adda: "l'adule surdoué une indicible désolation intérieure"
Interview d'une psychologue spécialiste des surdoués sur le sentiment de décalage des surdoués.
problèmes fréquents des surdoués (en anglais)
Le QI et le problème de l'intégration sociale (en anglais)

Livres :
Trop intelligent pour être heureux ? : L'adulte surdoué de Jeanne Siaud-Facchin.
Différence et souffrance de l'adulte surdoué de Cécile Bost.




Comment se considérer plus efficient, intellectuellement parlant, que la moyenne de la population quand on se déteste, qu'on se trouve bon à rien?

A l'inverse, comment éviter de tomber dans le piège du "tout à l'intelligence", d'oublier qu'une personnalité n'est pas qu'intellectuelle et qu'une personne n'est pas qu'une personnalité?

Tombe-t-on forcément dans l'un des excès? Est-il possible de concilier les deux aspects de soi? Parvient-on à un apaisement?

Comment vit-on son am avec les caractéristiques d'hypersensibilité du HQI?
Est-ce que l'am est en partie attribuable au HQI, soit de façon intrinsèque (par l'hypersensibilité liée, une lucidité accrue, peut-être une assynchronie entre le développement intellectuel et affectif), soit par le rejet, la recherche de solitude et l'absence de semblable qui en découlent?

Est-ce que les HQI, s'ils sont plus sensibles à certains troubles (dépression, TCA, am?) ont aussi plus de ressources pour en sortir? Est-ce qu'on peut guérir par l'intelligence, compenser certaines carences par la réflexion?

Toutes les questions ci-dessus sont ouvertes. Je vous encourage à y répondre avec vos impressions, vos réflexions, éventuellement vos documentations, sans que vous ne soyiez obligés de vous "révéler" pour ce faire, que vous vous sentiez concernés ou non.
J'aimerais qu'on puisse discuter ici, vraiment, sans avoir peur de blesser, c'est pour ça que le ton est volontairement impersonnel. Je n'écris pas "je", ceci est curiosité et les réponses ne peuvent donc pas me blesser puisque je ne suis pas impliquée dans ce post.

Le paragraphe d'en-dessous est plus personnel, pour ceux qui se sentent prêts à exprimer plus leurs ressentis propres à ce sujet.

Est-ce que vous êtes HQI? Est-ce que vous pensez l'être?
Osez-vous y penser ou considérez-vous ça comme impossible, voire arrogant?
Faites-vous partie de ceux qui pensent qu'il s'agit d'une mode, d'une entité clinique qui n'a pas de légitimité?
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
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Shalimar
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Shalimar »

Est-ce que vous êtes HQI? Est-ce que vous pensez l'être?
Peut-être l'ais-je été quand j'ai été plus jeune, au primaire.
Certaines personnes de mon entourage pense que oui: les personnes qui m'écoutaient selon les difficultés que j'ai rencontré, des tests de Q.I. qui avaient été fait et d'autres ni ont jamais pensé: mes parents.
Maintenant, et ceci depuis le collège, je ne réfléchie plus pareil et fonctionne moins bien depuis ma dépression donc je ne sais pas, tout a changé.

Osez-vous y penser ou considérez-vous ça comme impossible, voire arrogant?
Arrogant pour moi, se définir comme HQI seule, ça serait arrogant.
Après pour les autres, non, c'est un mode de fonctionnement différent qui mérite une écoute.

Faites-vous partie de ceux qui pensent qu'il s'agit d'une mode, d'une entité clinique qui n'a pas de légitimité?
Comme au-dessus, au même titre que l'autisme, je vois ça comme un mode de fonctionnement différent.
Pas pathologique, non, inadapté pour certain dans cette société, je dirais.
On ne peut pas être rond dans un monde carré.
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Lious
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Lious »

Désolée, je préfère éditer.
"Il n'y a pas de circonstances fâcheuses. Il n'y a que des fâcheux. Et tu dois leur passer dessus. Tu as bossé aux urgences, mec. Tu sais que dans la vie, il n'y a que les paranoïaques qui survivent..." - Z.
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Wou »

You did it ! :-)
C'est un sujet complexe, et je ne suis pas une spécialiste et je ne sais pas.
Bref, mes réponses à moi.


Comment se considérer plus efficient, intellectuellement parlant, que la moyenne de la population quand on se déteste, qu'on se trouve bon à rien?


Se sentir bon à rien n'implique pas forcement qu'on a pas conscience de ses qualités ou de ses capacités.
( j'ai déjà développé ça dans mon carnet pour mon cas à plusieurs reprises...)

A l'inverse, comment éviter de tomber dans le piège du "tout à l'intelligence", d'oublier qu'une personnalité n'est pas qu'intellectuelle et qu'une personne n'est pas qu'une personnalité?

ça dépend le but. Si c'est pour parler d'une personnalité qui s'épanouit, l'intelligence n'est pas la seule chose à prendre en compte dans une vie. Justement, comme c'est bien développé dans le message, être intelligent ne veut pas dire réussir.
C'est comme une autre forme de "perfection", une personne belle (selon les critères socio-trucs) pourra être mannequin, mais ceux qui sortent du lot ont autre chose à proposer.

Tombe-t-on forcément dans l'un des excès? Est-il possible de concilier les deux aspects de soi? Parvient-on à un apaisement?

Je pense que ça peut être une évolution de la personnalité, qu'il pourrait être 'normal' de passer par les deux pour arriver à un équilibre. La vie donne des cartes avec lesquelles il faut trouver sa place. C'est en trouvant sa place, peu importe ces dites cartes qu'on arrive à un apaisement.

Est-ce que les HQI, s'ils sont plus sensibles à certains troubles (dépression, TCA, am?) ont aussi plus de ressources pour en sortir? Est-ce qu'on peut guérir par l'intelligence, compenser certaines carences par la réflexion?

Possible qu'ils soient plus sensibles. Probable que ça ne soit pas forcément une ressource pour s'en sortir plus facilement. Plus de murs, plus de protections, ... ?

Est-ce que vous êtes HQI? Est-ce que vous pensez l'être?
Osez-vous y penser ou considérez-vous ça comme impossible, voire arrogant?
Faites-vous partie de ceux qui pensent qu'il s'agit d'une mode, d'une entité clinique qui n'a pas de légitimité?


Je ne sais pas. Je ne crois pas. Mais ça a été soulevé à plusieurs reprises dans ma vie.
Parfois ça me semble impossible et parfois comme seule réponse possible. Mais je trouve cela, oui, arrogant peut être un qualificatif.

Je pense que ça peut avoir de l'importance quand on est plus jeune : ça permet de mieux adapter l'éducation. Mais une fois adulte, je ne sais pas trop qu'est-ce que ça pourrait apporter à le savoir...

C'est une mode parce que c'est actuel, les réflexions sur le sujet sont récentes. Maintenant, c'est comme les trucs de personnalités des gosses, c'est la mode : hyperactif. Alors que souvent, ce sont juste des parents démissionnaires qui n 'ont jamais su dire non.
Du coup, je ne sais pas si c'est une réelle problématique qui concerne beaucoup de monde.
Je trouve que beaucoup de monde peuvent se retrouver dans la description, pas que les HQI, beaucoup de monde peut se sentir non-adapté et donc avoir cette forme de décalage*.


Une Edith pour pas refaire une réponse et mettre tout au même endroit :
- je pense que si on est HQI, ça ne se "perd pas" avec le temps. C'est enfuit dans un tas de solutions plus acceptables.
- Au départ, je pensais comme Yamael "ça me fera une belle jambe" (je pense même avoir utilisé ces mots en mp non ?). Mais, quand ma psy m'en a parlé et que je lui ai répondu cela, elle m'a tenu un discours (que je n'ai pas retenu) qui m'a fait pensé que ça vaudrait la peine de le savoir.
- Si je fais les tests, c'est comme d'hab, soit c'est ça, soit ce n'est pas ça. Une chose à la fois, j'élimine les cartes.
- * en fait, je me dis aussi que ce décalage peut être lié à l'éducation. En tout cas, le décalage pour moi est très lié à l'éducation.
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Yamael
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Yamael »

C'est un sujet que je connais... pas. J'allais dire "mal", mais c'est au delà de ça, j'y connais rien, je me suis jamais penchée sur la question.
Est-ce que vous êtes HQI? Est-ce que vous pensez l'être?
Osez-vous y penser ou considérez-vous ça comme impossible, voire arrogant?
Au vu de la description je pourrais me dire "euh je serais pas ça, moi, par hasard ?".
Mais très honnêtement, je ne le pense pas. Personne n'a jamais soulevé la question dans mon entourage, ni même moi.
Et je vois pas l'intérêt (dans mon cas), de creuser plus avant la question. Je le serais que quoi ? Le savoir me ferait une belle jambe :roll:
Faites-vous partie de ceux qui pensent qu'il s'agit d'une mode, d'une entité clinique qui n'a pas de légitimité?
C'est une entité clinique légitime. Mais mise à la mode par la (mauvaise) surmédiatisation. Comme l'autisme Asperger, comme l'hyperactivité et comme tous les auto diagnostics que dont l'internet s'est fait un vecteur d'émulation.
I will swallow
If it will help my sea level go down
But I'll come back to haunt you if I drown
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Helios45
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Helios45 »

Salut,

"Est-ce que vous êtes HQI? Est-ce que vous pensez l'être?
Osez-vous y penser ou considérez-vous ça comme impossible, voire arrogant?"


Pour ma part, je le suis, ayant été découverte comme ça il y a à peine 6 mois.
Je n'aime pas y penser, au contraire, ça détruit ma vie.
La vérité c'est que tu me manques tellement que j'ai l'impression d'en crever tellement ça fait mal. Et je donnerais tout pour revenir en arrière, pour revivre tout ce qu'on a vécu...
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Ysilne
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Ysilne »

Shalimar a écrit :Peut-être l'ais-je été quand j'ai été plus jeune, au primaire.
Ca ne disparait pas. Contrairement à ce que laisse penser le terme "précoce", il ne s'agit pas d'une avance qui disparait à l'âge adulte ou selon les aléas de la vie. Il se peu que tu n'aies pas toutes tes capacités intellectuelles, et d'ailleurs c'est un effet de la dépression. Mais le fonctionnement neurologique reste différent chez les surdoués. Si le résultat d'un test de QI passé en étant dépressif est faussé, ce n'est pas pour autant définitif. Et ça ne signifie pas que le fonctionnement (humour, pensée en arborescence, etc) n'est pas typique d'un haut QI.
Yamael a écrit :Et je vois pas l'intérêt (dans mon cas), de creuser plus avant la question. Je le serais que quoi ? Le savoir me ferait une belle jambe :roll:
Mieux se connaitre n'est jamais complètement inutile, à mon avis. Savoir si on est hypersensible par légitimité, c'est reconnaitre une légitimité à certaines souffrance.
Comprendre un cheminement qui a mené à une mauvaise estime de soi ou une phobie sociale pour pouvoir changer, le contourner, ça me semble très utile.
Déculpabiliser, se comprendre, savoir qu'on n'est pas seul (comme pour l'AM, ou n'importe quel trait de caractère positif ou négatif).
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Shalimar »

Ysilne a écrit :
Shalimar a écrit :Peut-être l'ais-je été quand j'ai été plus jeune, au primaire.
Ca ne disparait pas. Contrairement à ce que laisse penser le terme "précoce", il ne s'agit pas d'une avance qui disparait à l'âge adulte ou selon les aléas de la vie. Il se peu que tu n'aies pas toutes tes capacités intellectuelles, et d'ailleurs c'est un effet de la dépression. Mais le fonctionnement neurologique reste différent chez les surdoués. Si le résultat d'un test de QI passé en étant dépressif est faussé, ce n'est pas pour autant définitif. Et ça ne signifie pas que le fonctionnement (humour, pensée en arborescence, etc) n'est pas typique d'un haut QI.
Je pense ne jamais le savoir un jour. La dépression a (oui, je peux le dire) clos cette période d'intelligence que je regrette maintenant mais je n'ai plus la force et la volonté de réfléchir comme avant.

Ce n'est pas grave, je rejoins un peu Yamael quand même :D
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Ysilne
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Ysilne »

Bon, je vais essayer de répondre aux questions, surtout qu'elles ne sont pas de moi. ;)

Comment se considérer plus efficient, intellectuellement parlant, que la moyenne de la population quand on se déteste, qu'on se trouve bon à rien?
J'aurai envie de dire "pourquoi faire" ?
Certes, ça permettrait de remonter l'estime de soi, mais en même temps, c'est bien pour ça que c'est dur à accepter, non ?

A l'inverse, comment éviter de tomber dans le piège du "tout à l'intelligence", d'oublier qu'une personnalité n'est pas qu'intellectuelle et qu'une personne n'est pas qu'une personnalité?
Je dirais qu'il suffit de rencontrer des gens avec un très haut QI mais prétentieux et arrogants. Là, on se rend vite compte que la pseudo-intelligence d'un test ne mesure pas tout. Et certainement pas l'intelligence sociale, la gentillesse, l'altruisme, la tolérance, etc.

Est-ce que l'am est en partie attribuable au HQI, soit de façon intrinsèque (par l'hypersensibilité liée, une lucidité accrue, peut-être une assynchronie entre le développement intellectuel et affectif), soit par le rejet, la recherche de solitude et l'absence de semblable qui en découlent?
Je crois qu'il suffit d'écouter la première vidéo pour avoir une assez bonne réponse.

Est-ce que les HQI, s'ils sont plus sensibles à certains troubles (dépression, TCA, am?) ont aussi plus de ressources pour en sortir? Est-ce qu'on peut guérir par l'intelligence, compenser certaines carences par la réflexion?
Oui et non. Par exemple, la desaffectivation permet de s'en sortir. Ce n'est pas souhaitable pour autant. Stopper un fonctionnement source de souffrance, ce n'est pas la même chose que trouver un moyen harmonieux d'être en paix avec soi-même et le monde.
Et puis, ça dépend, guérir de quoi ? La dépression limite fortement la capacité à réfléchir, alors en guérir par l'intelligence, je vois pas trop. Eviter de retomber, peut-être.
En même temps, c'est un peu le but du forum : réfléchir à tout ça. Donc je peux difficilement nier l'impact de l'intelligence.


Est-ce que vous êtes HQI? Est-ce que vous pensez l'être?
Je ne suis pas testée. C'est plus que probable pourtant, même si ça fait 10 ans que je le nie farouchement. Je travaille la dessus.

Osez-vous y penser ou considérez-vous ça comme impossible, voire arrogant?
Dans le passé, oui. Et depuis que je me suis forcée à affronter le sujet, et que je me suis renseignée autant que possible, ça change un peu. Je ne vois plus ça comme une supériorité, même pas une chance. C'est arrogant de dire "je suis super intelligente !" mais pas de dire "je souffre de me sentir différente et de mon hypersensibilité".
Je ne vais pas prétendre l'être sans aucun doute, je détesterais que quelqu'un le fasse sans être légitimé par un test.

Faites-vous partie de ceux qui pensent qu'il s'agit d'une mode, d'une entité clinique qui n'a pas de légitimité?
Je ne pense pas que ce soit une mode, dans le sens où les surdoués même adultes existent et ont un fonctionnement spécifique, et ça ne passera pas. Mais je pense qu'il y a une telle volonté de performer, d'être le meilleur, de grimper l'echelle sociale, et une telle importance donnée à l'intelligence dans notre société que l'amalgame entre réussite, intelligence et QI mène à des dérives. Entre autre, celle de se dire HQI avec certitude (et fierté) sans avoir jamais consulté à ce sujet.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
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olp
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par olp »

[je répondrai aux questions plus tard... surtout que ce sont les miennes :roll: ]

Dans vos réponses, revient beaucoup le "à quoi bon". ca pourrait etre du au fait qu'on ne connait pas exactement l'ampleur de cette différence, son impact sur la vie?
Si il était avéré que le HQI est responsable d'une part importante du sentiment de décalage ou de l'hypersensibilité (pour prendre deux caractéristiques qui nous touchent particulièrement, sur un forum consacré à l'am) qu'on ressent depuis l'enfance, il y aurait une réponse évidente, liée à ce qui fait qu'on écrit sur ce forum: pour comprendre, et pour savoir sur quoi agir.
Après tout, on cherche presque tous, plus ou moins avidement, à savoir "pourquoi", quelle est la différence?

Par exemple, on peut agir en essayant de trouver le domaine d'expression de ce potentiel, ou en en parlant à l'entourage, pour qu'il comprenne la différence. On peut aussi agir en choisissant de voir un psy qui connait le mode de fonctionnement des surdoués, et leurs décompensations.
Je ne sais pas si ça vous semblerait en valoir la peine, si ça pourrait vous aider, dans cette optique-là?

Aussi peut-être pour désamorcer la spirale de dépréciation qui accompagne le décalage non-expliqué: il y a une raison, personne n'en est responsable et, bonus inattendu, il y a une force cachée qui accompagne cette raison.

Le problème est qu'on ne sait jamais jusqu'à quel point le HQI est responsable de certaines de nos difficultés, et qu'il est tout aussi tentant de considérer qu'il est la cause de tout, que de l'écarter pour éviter d'avoir à se positionner et à faire face à l'inévitable échelle de valeur qu'on nous inculque.
Ca, c'est quelque chose qui me perturbe beaucoup, la part de "responsabilité" du HQI, tant tout ça peut être intriqué avec des éléments de la personnalité, la construire et la déstabiliser.


Je voulais pas écrire un roman, et plutot ouvrir le débat, j'ai peur de l'avoir fermé :?
Juste rajouter qu'il ne faut pas se penser, s'être pensé, être ou "avoir été" HQI pour répondre ici.
Si c'est plus facile pour vous, répondez-y pour votre (futur) enfant ou votre frère.

Et de façon générale, il n'ets pas nécessaire de rester dans le cadre des quetsions. Certains liens sont extrêmement parlants, notamment les vidéos, et l'extrait de Adda, et mériteraient d'être commentés. Certains aspects n'ont pas non plus été discutés, pour ne pas faire trop long.
"O douleur! ô douleur! le Temps mange la vie
Et l'obscur ennemi, qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie"
Ch. BAUDELAIRE--Les fleurs du mal--l'Ennemi
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Ysilne
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Ysilne »

olp a écrit :Dans vos réponses, revient beaucoup le "à quoi bon". ca pourrait etre du au fait qu'on ne connait pas exactement l'ampleur de cette différence, son impact sur la vie?
Si il était avéré que le HQI est responsable d'une part importante du sentiment de décalage ou de l'hypersensibilité (pour prendre deux caractéristiques qui nous touchent particulièrement, sur un forum consacré à l'am) qu'on ressent depuis l'enfance, il y aurait une réponse évidente, liée à ce qui fait qu'on écrit sur ce forum: pour comprendre, et pour savoir sur quoi agir.
Après tout, on cherche presque tous, plus ou moins avidement, à savoir "pourquoi", quelle est la différence?
Pour ma part, je suis passée, et passe encore régulièrement, par ce "à quoi bon". Mais ce n'est qu'un fuite, se dire que ça ne changera pas qui je suis, etc. Alors que je cherche qui je suis depuis si longtemps... Il suffit, par exemple, de lire mon carnet quand je parle de harcèlement scolaire : je cherche encore et toujours quelle différence les autres percevait qui m'a fait être rejetée. Peut être que c'était ça, peut-être pas. Mais je me trouve totalement fausse après coup, quand je dis que ça ne changerait rien de savoir. Au contraire, ça expliquerait beaucoup de choses.
Ca expliquerait que je ne sache pas travailler, que j'ai pu passer mes diplômes en étant dépressive et sans réviser. Au lieu de la justification que je donnais "c'est tellement simple, c'est accessible à tous".
Ca expliquerait pourquoi j'ai si mal vécu des choses totalement minime d'après mon entourage. Par exemple ce que j'ai vécu avec ma soeur et qui ne l'a pas affectée, alors que moi oui. Bon, pas besoin de se pencher sur le QI pour admettre que je suis hypersensible. Et pourtant, c'est bien d'avoir lu sur le sujet qui me la fait réaliser, puisque j'ai passer une grande partie de ma vie à emmurer mes sentiments.
Ca expliquerait mon sens de la justice aigu au point de me mettre dans des situations difficiles (familiales, scolaires puis professionnelles).
Ca expliquerait pour quoi je m'ennuie, pourquoi j'ai besoin de penser à plusieurs choses, au point d'avoir du mal à finir mes phrases ou d'écrire des textes cohérents.

Par exemple, on peut agir en essayant de trouver le domaine d'expression de ce potentiel, ou en en parlant à l'entourage, pour qu'il comprenne la différence.
Le sujet est tellement mal connu, même des psy, que je me méfierai un peu...
Aussi mal connu que l'AM peut etre. Par contre parler de l'AM fait tres peur (souvent plus que de raison, et c'est souvent qu'on voit des réactions tres brusque de l'entourage), alors que le haut QI a une image trop positive (ca fait prétentieux, super intelligent, et d'autant plus décalé venant d'une personne en souffrance).
Le problème est qu'on ne sait jamais jusqu'à quel point le HQI est responsable de certaines de nos difficultés, et qu'il est tout aussi tentant de considérer qu'il est la cause de tout, que de l'écarter pour éviter d'avoir à se positionner et à faire face à l'inévitable échelle de valeur qu'on nous inculque.
Ca, c'est quelque chose qui me perturbe beaucoup, la part de "responsabilité" du HQI, tant tout ça peut être intriqué avec des éléments de la personnalité, la construire et la déstabiliser.
Pour admettre une part de responsabilité, il faut déjà savoir, ou avoir de très forts doutes.
Si c'est plus facile pour vous, répondez-y pour votre (futur) enfant ou votre frère.
Ou pour ceux ici qui sont concernés.
Ce qui m'a fait me pencher sur le sujet, entre autres raisons, c'est le nombre de gens concernés. Entre ceux qui le savent et l'ont déjà écrit, ceux qui le savent mais ne l'affichent pas en public, ceux dont le psy leur a dit qu'ils l'étaient probablement... De là à faire un lien avec l'AM, je pense que c'est trop rapide. Peut etre simplement un lien avec l'esprit du forum, qui englobe à la fois le type de réflexion et le type de souffrance. (quoi on est pas très câlins ici ? :roll: )

Certains aspects n'ont pas non plus été discutés, pour ne pas faire trop long.
Différences de vécu homme/femme, pensée en arborescence, lien avec les TDAH, cas de synesthésie, etc. En fait, même si j'ai une capacité de synthèse (trop) développée, c'est un sujet extrement complexe, avec beaucoup de ramifications.
C'est l'avantage (ou pas, dans le cas présent) de l'être humain : très complexe, et tous différents malgré tout.
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Lious
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Lious »

Idem.
"Il n'y a pas de circonstances fâcheuses. Il n'y a que des fâcheux. Et tu dois leur passer dessus. Tu as bossé aux urgences, mec. Tu sais que dans la vie, il n'y a que les paranoïaques qui survivent..." - Z.
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Ysilne
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Ysilne »

Contrairement à toi, je crois que mes psy passés n'y connaissent rien. Surtout une psychiatre pour laquelle je ne pouvais pas être dans l'état que je lui décrivais, et que le psy des urgences lui avait décrit également (je revois encore les mots "syndrome dépressif majeur"), puisque j'arrivais à suivre mes études. Bon, c'est peut etre pas lié, mais il me semble qu'il y avait une question à se poser là. 'fin bon, j'ai pas mal souffert qu'on minimise ma souffrance parce que "si tu arrives à passer le bac (puis DEUG/licence/maitrise/DESS), c'est que ça va pas si mal !"

Contrairement à toi aussi, ma famille n'est pas prête à entendre parler de ça (bon en meme temps ça risque plus d'arriver). Il y a certainement quelque chose de l'ordre de la jalousie ou du complexe de ma mère vis à vis d'une de ses soeurs qui avait 3 ans d'avance. Mais également une mauvaise formation de psy, puisque toutes les facs n'abordent pas le sujet avec les nouvelles connaissances.
La première fois que j'ai pensé que, peut-être, je pouvais l'être, c'était suite à la lecture d'un article sur le mal-être des surdoués. Mais bon, moi ? C'était absurde. Oui mais quand-même, c'était la première fois que je me retrouvais comme ça dans un texte... Je l'ai imprimé et fait lire à ma mère, sans rien dire, et surtout sans le lier à moi. Elle a trouvé que ça me ressemblait vraiment. Mais bon, j'étais plus une enfant, donc ça n'avait plus d'importance (la fameuse théorie comme quoi les surdoués s'évaporent à l'âge adulte). Et puis, mon frère ainé l'était certainement aussi. Suivi d'une longue tirade sur mon frère ce génie, qui devait avoir au moins 170 (impossible avec les tests français).
Je me suis sentie minable. Commet avais-je pu penser ça ? C'est vrai que j'étais tellement moins qu'eux. Et puis, ça ne servait à rien, puisqu'elle le disait.
J'ai fait un blocage complet sur le sujet pendant des années, à m'énerver quand on parlait de QI, parce que c'était que des conneries. Et surtout il ne fallait pas l'associer à moi parce que je voulais pas être une orgueilleuse prétentieuse. :roll:
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Wou »

[troll]Au final, le QI ça calcule la possibilité de savoir faire des trucs qui ne servent à rien du tout[/troll]
Est-ce que ça donne vraiment envie de savoir si on est HQI :mrgreen:
(M.erlin que je hais les suites de figures)

Bref, tout le monde est HQI dans la vie de Lious. Bon, je suppose qu'il y a des prédispositions et puis un contexte qui fait que les gens qui se ressemblent se rapprochent, mais quand même, c'est un peu gros non ? (j'dis pas ça à mal hein :oops: ) mais c'est limite aujourd'hui si quelqu'un qui sait écrire correctement et compter et s'adapter, il est über intello. C'est quoi, c'est la moyenne qu'on a rabaissé ? C'est compliqué cette histoire. En fait, c'est compliqué. (oui je me répète parce que je n'arrive pas à dire ce que je pense).
Il y a l'éducation. Je suppose qu'on ne s'ouvre pas de la même façon au monde si on est stimulé ou non.

La seule personne HP que j'ai rencontré dans ma vie était un connard fini et je pèse vraiment mes mots. Du coup, j'ai du mal à imaginer concrètement que je pourrai what so ever avoir un lien avec lui :roll:

(J'espère pouvoir lire/voir les liens divers, j'suis juste bloquée par une connexion toute pourrite.)
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Ysilne
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Re: Adulte surdoué, troubles associés et idées reçues

Message par Ysilne »

La seule personne HP et qui l'a proclamé, non ? :-P
Je suis persuadée que tu en as rencontré d'autres. Simplement, ils avaient assez de bon sens pour ne pas en parler, et peut être un chouïa d'humilité aussi.
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