Ta question me fait amèrement sourire, tout simplement parce que je ne peux lire ça sans donner mon témoignage de grande addictive.Selenite a écrit : Aujourd'hui, je me demandais si certains d'entre vous fument , se droguent , ou boivent , et si c'est régulier?
Et puis j'aimerais savoir ce que vous pensez de ces trois choses , si vous considerez ça comme un moyen détourné de se détruire , si ça vous aide à oublier , si c'est une chose banale pour vous , si une conso régulière peut etre liée à un mal-être au meme titre que l'am , à quel moment pensez-vous qu'il faut voir ça comme un usage problematique, enfin bref, votre avis quoi !!
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Sait-on jamais si cela peut servir.
Par quoi commencer... J'ai commencé à boire seule et sec quand j'avais 15 ans. Lorsque j'étais en colère, je m'envoyais un verre. Ensuite, il y a eu les bourrages de gueule classiques de cet âge. Je sortais avec un rugbyman, ce qui n'a pas arrangé les choses. Puis le lycée, ça c calmé.
Est arrivée la dépression et là ça a été autre chose. J'ai bu pendant trois ans, tous les jours. Au début, ça a été plusieurs verres d'apéritifs, toujours secs, j'ai toujours bu sec. Une façon supplémentaires de sentir le mal entrer en soi et de se foutre en l'air. Puis c'est devenu une bouteille de blanc par jour. Et c epas plus tard que l'année dernière. Il y a deux ans à la même époque, je passais des nuits blanches et je buvais tout au long de la nuit, seule. Il était 6/7 du mat', j'étais toujours avec ma bouteille. C pendant cette période que j'ai fini par traverser la table en verre en perdant l'équilibre. Inutile de précisier qu'en groupe, j'étais toujours la torchée de service. Très rapidement, j'ai eu une certaine résistance à l'alcool. Encore aujourd'hui, je ne ressens plus les effets comme je devrais si j'avais eu une consommation normale. Et très rapidement, j'ai eu les traits bouffis. J'ai fait deux cures de sevrage pour l'alcool. J'ai craqué à chaque fois. Et puis je suis rentrée chez mes parents, après 4 ans à 600km, j'ai continué de boire autant, ma fidèle bouteille de vin blanc. Puis je me suis mise à vider l'unique bouteille qu'ils avaient. Sauf que je me suis faite attrappée. Mon père avait noté le niveau avec un crayon. Au fil du temps, j'ia lâché ma bouteille de blanc, cela c espacé aux seuls week-ends. Mais j'ai toujours et encore maintenant gardé le réflexe de largement dosé mes verres quand je sors. Je ne peux pas m'en empêcher. J'ai toujours aimé l'alcool, ça a été mon unique porte de sortie pendant tellement longtemps. Mais depuis ma dernière hospitalisation, je joue à l'ermite, je ne mets plus le nez dehors, donc je ne bois plus. Souvent, cela me manque. j'aimais ces heures où je noyais mon mal être dans l'alcool.
Le shit, c autre chose. Quand j'ai commencé à lâcher ma bouteille de blanc, je me suis rabattue sur la fume. Forcément à doses excessives. Comme tout de toute façon. Je n'ai pas de limites. J'ai commencé à passer ma vie complètement perchée. Et j'ia déocuvert la sensation de joie. Quel bonheur ! J'ai découvert que je pouvais apprécier un moment donné. Apprécier du fond du coeur. j'étais dans une euphorie totale. Et puis là encore ma denrière hospitalisation a tout cassé. Oh bien sûr, c'est un mal pour un bien. Mais c'est dur. C'est très dur.
Et puis il y a quelques prises de C et d'ecsta. Je ne sais par quel miracle je ne suis pas tombée dans les prods plus que quelques prises. Cela aurait été ma perte assurée.
Cela me fait un sale effet d'écrire tout ça. Parce que paradoxalement, cela me manque énormément. Aujourd'hui, je ne ressens plus rien, je suis vide de tout sentiment, excepté l'ingoble angoisse qui glace le sang. Fut un temps où même si j'ia mal vécu, j'ai vécu, là, je suis un fantôme.
J'avoue, j'ai énormément de mal à vivre sans grosse dépendance à un toxique.
Mon avis ? Je crois que toute dépendance est signe de faiblesse, de manque et de fragilité. Ce n'est pas un moyen détourné de se détruire, c un moyen de se détruire tout court. Plus discret que l'AM, c plus à la mode à nos âges, mais aussi ravageur.