L’automutilation, qu’est-ce que c’est ?
L’automutilation est une blessure physique, auto-infligée volontairement, sans but esthétique, social, ou sexuel, ni intention suicidaire.
L’automutilation a deux faces : L’acte en lui-même, la blessure. Et le but, l’intention.
La blessure est la partie visible, celle qu’on remarque, qui peut choquer ou faire peur, et qui attire le plus l’attention. Pourtant l’acte isolé de son contexte n’est rien et ne se produirait pas s’il ne répondait pas à un besoin.
L’acte
Il existe de nombreuses manières de se maltraiter, malheureusement, mais l’automutilation dont il est question ici et qui est la plus courante est le fait de se blesser :
- physiquement. Il s’agit d’une blessure réelle et pas de se rabaisser, s’insulter ou se limiter intellectuellement.
- soi-même. L’automutilation est un acte envers soi-même, il ne s’agit pas d’une blessure infligée par un tiers.
- volontairement. La blessure est voulue au moment des faits, il ne s’agit pas d’un accident.
- sans volonté suicidaire. Les tentatives de suicide sont un autre problème. Les deux peuvent coexister pour une même personne, mais les cheminements menant aux blessures sont différents.
- par un acte externe. Il y a de nombreuses méthodes liées à l’automutilation. Coupures, coups, brûlures… La liste est trop longue pour être énumérée. Par contre le fait d’ingérer des substances ou de s’insérer des objets dans le corps relève d’autres troubles et ne sont généralement pas considérés comme de l’automutilation. Cependant cette classification est à relativiser selon le but recherché par l’acte.
- sans volonté esthétique ou sociale. Ici, il s’agit de distinguer les actes s’intégrant dans une démarche d’acceptation, de rituels, de modifications corporelles. On exclut donc les tatouages et les piercings, généralement réalisés par des tiers et dans un but très différent.
- sans mutilation permanente volontaire. Généralement une blessure menant à une amputation ou un handicap grave relève d’une pathologie particulière et ne s’inscrit pas dans le cadre d’une automutilation non suicidaire classique. Il peut arriver qu’une blessure cause des dégâts physiques irréversibles handicapants, mais c’est rare et ce n’est alors qu’une conséquence non souhaitée. L’automutilation par des coups peut par exemple mener à une fracture, mais les blessures auto-infligées dont il est question ici n’ont pas pour but un handicap permanent.
- sans plaisir sexuel. Il ne s’agit pas ici de masochisme ou de perversion.
L’automutilation est avant tout un moyen de gestion, de contrôle. On ne se blesse pas par hasard, sans raison.
Aussi il ne faut pas considérer uniquement la blessure pour déterminer s’il s’agit d’automutilation, il peut se trouver des cas limites ne correspondant pas exactement aux points énumérés ci-dessus.
Toutes les atteintes corporelles ne mènent pas à des cicatrices, aussi le terme de scarification qui est parfois utilisé à la place d’automutilation n’est pas adapté car il sous-entend cette notion. Il est trop restrictif, et peut suggérer que la cicatrice est recherchée ce qui est possible mais peu courant.