Surveiller sans oppresser

Si l'un de vos proches s'automutile et que vous cherchez de l'aide pour vous ou pour lui, ou simplement à en parler, c'est ici.
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Gadriel
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Surveiller sans oppresser

Message par Gadriel »

Bonjour

J'ouvre ce post pour discuter de comment surveiller un proche sans trop en faire, et sans trop l'oppresser.
J'ai un peu de mal à écrire, mais en gros on a parfois besoin de surveiller une personne souffrant de problème mentaux, surveiller si la personne mange un minimum si elle est atteinte de TCA, planquer les médicaments trop accessibles si la personne est suicidaire, voire même dans certains cas s'assurer que la personne n'est jamais seule, pour ne pas que quelque chose de grave se produise. :|

Dans l'absolu, si une personne veut se faire du mal, elle aura toujours les moyens de le faire ;a moins de la mettre en hopital. De meme, forcer une personne à manger ne l'empechera jamais de vomir par la suite. Cependant, ça n'empeche pas d'enlever les moyens les plus évidents, de protéger ce qu'on peut, et de surveiller les dérapages pour réagir en conséquence.
Par contre, il faut bien spur éviter de faire culpabiliser la personne, qu'elle ne sente plus à l'aise, qu'elle se sente épiée, en confrontation avec vous au lieu d'être en relation d'adiant/aidé.

Bref, en gros c'est ça. Avez-vous des sugestions, selon votre expérience, de ce qu'on doit/peut ou ne peut/doit pas faire?
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Gadriel
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Gadriel »

Pour mon expérience, comme dit plus haut, je ne pense pas qu'on puisse tout éviter Et meme si on le pouvait, je ne suis pas sur que ce serait sain; dans certains cas, l'AM est la seule protection contre le suicide.. :-( Aussi, se retrouver dans une situation de police inquisitrice face à l'autre peut etre affreusement nocif à une relation, amicale ou amoureuse.

D'un autre côté, je pense qu'il faut bien surveiller un peu, surtout dans les cas extremes ou la personne est vraiment un danger pour sa vie, et que l'hospitalisation n'est pas acceptée par la personne (meme si elle reste le seul recours vraiment efficace). Certains troubles, comme les troubles alimentaires, se développent sans forcément que la personne s'en rende compte, et peu à peu le nombre et l'étendue des repas diminue, avec les conséquences physiques et de fatigue associées. Dans certains cas meme, c'est la personne elle-meme qui demande à etre surveillée.

Je pense que c'est un point important (meme s'il ne résoude pas tout): l'acceptation de la personne malade. Le problème avec ça est cependant que la personne malade qui deande de l'aide n'est pas la meme personne que la personne malade en crise...

Où mettre la limite? Et comment surveiller? Je ne sais vraiment pas...
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Ashmida
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Ashmida »

..... Je retrouve le problème qu'il y a eu avec mes amies.... Je ne voyais plus que mes problèmes dans leurs yeux quand on était à table c'était limite si je me battais pas pour avoir le pichet d'eau et du coup beh je remplissais mon verre une fois, deux fois, trois fois.... Là je vois à quel point c'était débile mais je leur tenais tête comme une gamine tient tête à ses parents. Et je fais un peu pareil sur d'autres trucs à la maison. C'est tout bête mais depuis que je sais où se trouvent la plupart des instruments parce que la vigilance est retombée et que mes parents croient que j'ai arrêté j'arrive à prendre ses instruments à les regarder et à les reposer (dans la plupart des cas) avant je me mettais en quête désespéré et quand j'en trouvais un c'était le plus beau des trésors..... J'ai pas de solutions parce que ça dépend des personnes je sais par exemple que moi la meilleure chose qu'on puisse me fournir comme aide c'est de rester avec moi le plus souvent possible et surtout de rigoler de vivre. Perdre le contact à cause de l'am ou des TCA c'est la pire chose qui soit. Du moins pour moi.
Les étoiles meurent dés que l'aurore pointe c'est le soleil qui me l'a dit.
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Ysilne
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Ysilne »

En trois points : En parler. Faire confiance. Trouver un compromis.
Exemple : plutot que de dire : "Ca va ?" toutes les heures, et demander chaque soir "tu as mangé aujourd'hui ?", ce qui peut etre très lourd et mal vécu pour l'autre, on peut par exemple déterminer un signal pour dire que ca va pas. Ou convenir qu'on ne demandera qu'une fois par jour comment l'autre va, qu'une fois par semaine où en sont ses tcas.

Surveiller, c'est pas sain. Pas sans accord mutuel. Donc il faut en parler. On ne peut pas en rester à remarquer que ca va pas, noter l'evolution, s'inquieter des signes qui auraient pu nous echapper... Donc il FAUT en parler. Et c'est le seul moyen aussi d'en arriver à une relation de confiance.

Ne pas se focaliser sur l'autre, aussi. En général, quand on s'inquiete pour qqun, surtout son conjoint, on s'oublie soi meme.
Ne pas oublier de dire, par exemple : je me sens triste/déçu/géné/... de te voir mal. Moi, en ce moment, je vais plutot mal, meme si je peux tenir et que je n'ai pas besoin d'aide particulière.
Bien sûr il ne faut pas que toute la discussion tourne sur soi. Comme il ne faut pas non plus la forcer sur l'autre s'il ne veut pas.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
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olp
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par olp »

je suis assez d'accord avec Ysilne.

Surtout sur le coté "signal pour dire que ça va pas".
Je pense qu'il faut surtout éviter de forcer à en parler, s'asseoir et dire "maintenant tu me racontes", qui est carrément destructeur.
Mais tu sais ça.

Et plutot que de surveiller vraiment, demander la collaboration. Exemple: ne pas éviter de liasser la personne seule systéùatiquement. Mais plutot, si tu pars pour une longue période en la sachant seule, demander une confirmation, ca peut etre à nouveau symbolique, un truc rapide pour dire "ok, je pense que ca peut le faire ajd, pas de souci à avoir", ou au contraire "me laisse pas seul mnt".

Ca rejoint le "en parler" de Ysilne.
L'autre surtout n'est pas passif, et doit être en mesure de réclamer facilement et sans devoir obligatoirement se justifier ou détailler ses ressentis l'aide ou la "surveillance" qui lui semblent nécessaires.

Tu peux même imaginer une échelle semblable aux seuils d'alertes anti-terroristes, avec les mesures appropriées :roll:
"O douleur! ô douleur! le Temps mange la vie
Et l'obscur ennemi, qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie"
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rhaziel
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par rhaziel »

J'ai pas eu le temps de lire, toutes les réponses. Mais je vais vous faire part de mon expérience. Depuis que j'ai fait m'a mauvaise am, comme d'un commun accord je me suis laisser surveiller. Pendant prêt de 5 jour, il était quasiment toujours avec moi. Il n'avait pas besoin de me demander tout les quart d'heure, si j'allais bien ou pas, ça se voit quant je suis mal, du moins lui il le voit. Il sait même quant je me am, ou quant je vais le faire.

Cette Surveillance je l'ai voulu un peu, car moi même je le savait que si j'étais resté seul pendant c'est 5 jour, j'aurais fait une autre TS. Je lui est même demander de cacher les médicaments quant l'envie était trop forte.
Mais à la longue être surveiller même si c'est pour mon bien, c'est oppressant.
Et comme dit Ysline quant on veut vraiment se faire mal, on y arrive toujours. Je pense que JL voudrait que j'arrête complétement l'am et qu'il croit que je si il reste avec moi il pourra m'empêcher de me faire du mal.

Mais plus j'y réfléchit, je me dit que je ne suis pas prêt a arrêter l'am, aujourd'hui j'ai recommencé quant je suis rentré a mon appartement. J'ai honte de lui dire, que malgré tout les efforts qu'il a fait, je n'est pas pu ne pas le faire. Pour moi l'am, est une alternative au suicide, de me am ça réduit de beaucoup le risque du passage à l'acte.

Pour en revenir, au sujet la surveillance oui, mais qu'elle ne soit pas permanente sinon il y a un gros risque de confrontation, et un risque de renversement des rôles. Le surveillant ( l'aidant) peut être parentalisé et le surveiller ( le soigné ) peut lui être infantilisé. Et ce rapport qui peut s'installer peut être mauvais pour le soigné et pour l'aidant.

Surveiller sans oppresser je pense que ça peut être possible dans la mesure, ou le soigné doit pouvoir faire des débordement " contrôlé" ( la je parle pour mon cas). L'aidant peu lâcher un peu de mou tout en sachant qu'il y a un risque, mais que le risque sera contrôler.

Voila c'est mon avis j'espère avoir était assez clair
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Em'
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Em' »

Je n'ai pas lu tout le sujet et, pour la réaction que je vais avoir à d'autres posts de la première page, je ne peux parler qu'en mon propre nom.
Être forcé-e à parler, je suis d'accord, peut être destructeur pour certaines personnes.
Mais pour d'autres, comme moi, une invitation à parler peut être salvatrice et une certaine surveillance sécurisante. Évidemment, pas de la part de n'importe qui. Je ne la supporterai pas de la part de mes parents, mais en aurais besoin de la part de mes amis...
Au final, ce genre de choses dépend de chaque personne et je crois que le mieux, c'est d'avoir une vraie discussion pour connaitre les attentes de chacun-e, les limites que l'autre pose et tout le reste.
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Brise Bleue
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Brise Bleue »

En fait, je me rends compte que j'ai pas du tout ce vécu-là de l'am ><
Je rejoins Rhaziel, Olp et Ysilne (oui je sais, je ne fais que reprendre les posts d'autres personnes, mais bon.) (au moins ce qu'ils ont dit est juste; en tout cas je le trouve juste)
Surtout sur le fait du signal d'alarme ^^''
Je trouve que l'am entre deux personnes ne doit surtout pas prendre toute la place. C'est comme définir la personne par son am. Ne parler que de ça, et pas, je ne sais pas moi, de sa coupe de cheveux, de son nouveau collier, de son week-end, de parler d'autres choses, mineures, mais qui définissent la personne autrement que par l'am l'am l'am et l'am.
Et puis aussi, je sais que c'est un peu comme décrire l'idéal (on ne fait qu'en rêver) mais que la personne laisse pleurer. Du style quand ça va vraiment mal, quand on a juste besoin d'une épaule sur laquelle pleurer, d'une personne pour être là, d'un câlin, juste un, que la personne ne pose pas de questions. J'ai horreur des questions. (en fait je suis naturellement très bavarde... Du coup j'parle toute seule, même pas besoin de questions ! >.<''). Et puis pour d'autres moments, juste respecter le silence de l'autre. Une crise de larmes, même si elle peut être vécue très 'angoissément' (français?) par l'autre, peut quand même libérer énormément. Et puis en parler après, peut-être, si on le désire, mais surtout, respecter le silence. Ne pas être dans le "ça va ?", vingt fois par minutes les deux premières semaines, et puis deux fois par mois le jour d'après ><
Je sais voler.
Caramel
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Caramel »

Ce post me parle assez massivement en ce moment, parce que je suis en plein dedans.

Ma colloc (relation particulière, ex copine, toujours très proche, toujours des sentiments réciproques, relation qui sans être clairement un couple n'en est pas clairement pas un non plus) ne gère absolument que dalle, genre vraiment. Hospitalisation probable bientôt. Suicidaire +++.

Et ouais. Ne pas demander mille fois par jour si ca va, c'est pas toujours simple. Ne pas fliquer TROP, tout en surveillant assez pour éviter que ca ne parte trop en couille.

Actuellement, c'est moi qui ai ses médics, qui lui file jour par jour la dose, histoire d'éviter un boulottage massif de cachetons. (ce qui implique d'avoir un rôle de merde quand elle me supplie à la limite de lui filer du rab' et qu'il faut dire non).
On s'arrange (avec notre autre colloc et quelques amis) pour qu'elle soit seule le moins possible, et en tous cas jamais dans les moments / endroits les plus à risque.
Je fais le lien avec son psy quand elle ne gère que dalle, qu'elle veut qu'il le sache mais qu'elle n'arrive pas à le dire.
Bref. Ouais. Rôle pas tout simple, donc ouais, ce post me parle.

Après oui. Aussi parler d'autre chose, même quand voir la personne à qui on tient à deux doigts de se foutre en l'air est "un peu" obsédant.

Pas simple.
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Ashmida
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Ashmida »

Je ne veux pas être maladroite dans mes propos mais la situation semble clairement te bouffer... Fais attention à toi.
Je sais c'est dur mais parfois n'oublie pas de passer un peu le relais à quelqu'un d'autres n'oublie pas de lui dire quand toi tu as du mal que tu peux plus tout simplement en lui précisant que ce n'est pas que tu l'aimes pas mais que c'est dur aussi pour toi.... Ne t'oublies pas.
Je dis ça parce que j'ai eu des amies qui ce sont investies énormément pour moi et du jour au lendemain m'ont lâché parce qu'elles ne pouvaient plus (elles se sont protéger pas leur faute) et j'ai fait une TS par culpabilité, par peur pour des tas d'autres raisons mais ce que je veux dire c'est pense aussi à toi.... Et ne laisse pas la maladie envahir votre espace....
Les étoiles meurent dés que l'aurore pointe c'est le soleil qui me l'a dit.
Caramel
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Caramel »

Honnêtement, ca peut aller. 'fin euh. Disons : compte tenu de la situation proprement bordélique, ca va. Je gère aussi peu mal que possible, je dirais. Mais ouais, c'est clairement usant, ça je ne pourrais pas dire le contraire.
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Ashmida
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Ashmida »

Prends soin de toi. <3.
Et fin... N'oublie pas de juste passer des moments simples en mettant tout ça de côté... Une fête entre amis, une ballade j'en sais rien... Si tu le peux fais le. ;).
Courage en tout cas.
Les étoiles meurent dés que l'aurore pointe c'est le soleil qui me l'a dit.
poussin
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par poussin »

Je pense qu'il faut trouver la bonne distance. Dire je suis là pour toi, tu peux compter sur mois et je t'aimerai quoi qu'il arrive. Mais surtout continuer à vivre.
La surveillance n'est pas une solution

Dans ces situation chaque pas est une victoire, il ne faut pas voir les jours où la personne s'est mutilée mais plutôt les jour où elle ne la pas fait.

Il faut que la personne se fasse aider, vous ne pourrai pas le faire à sa place. En attendant que ça aille mieux essayer de l'occuper, de voir ce qui la passionne, interesser vous à ses passions et ne dénigrer pas ce qu'elle fait.

Même si je n'ai pas de recette miracle, je vous dit ce que je pense et surtout je vous souhaite bon courage (tout le monde ici en a besoin)

Lucie
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Ysilne
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Re: Surveiller sans oppresser

Message par Ysilne »

poussin a écrit :La surveillance n'est pas une solution
Non, ce n'est pas une solution. Mais c'est parfois nécessaire, en cas de danger réel. C'est rarement le cas avec de l'AM seulement. Mais parfois d'autres soucis s'ajoutent, qui demandent vraiment de la vigilance.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
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