est ce mon droit d'aller mal?

Ici vous pouvez discuter de tout ce qui concerne directement l'automutilation, mais aussi de ce qui n'a pas sa place ailleurs.
Répondre
Avatar du membre
abcouxyz
Messages : 517
Enregistré le : mar. 14 août 2012, 03h02
Localisation : IL

est ce mon droit d'aller mal?

Message par abcouxyz »

Ai-je le droit de sombrer et de pas aller bien quand tout le monde attend de moi que je sois au top?
Ai-je des comptes a rendre quand a ma souffrance?
(J'ai pris mon âme et mon corps en otage.)

J'ai pris mon ombre par la main, je l'ai caché dans ces buissons avant de continuer mon chemin.
Avatar du membre
Ysilne
Administrateur
Messages : 6298
Enregistré le : mer. 19 mai 2004, 04h26
Contact :

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par Ysilne »

Tu as le droit.
Mais que souhaites-tu ?
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
Avatar du membre
abcouxyz
Messages : 517
Enregistré le : mar. 14 août 2012, 03h02
Localisation : IL

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par abcouxyz »

C'est sur que l'idéal serait d'aller bien.
Ma question n'est pas par rapport à mon état actuel immédiat mais plutôt général.
Quand j'avais des pensées suicidaires et des actes dangereux avait-on le droit de m'envoyer en hp (même si plus tard je le remercierait).
Peut on obliger qqn a vivre? A aller mieux? Ai-je des comptes à rendre quand à ma vie aux autres hommes??
Est ce que par ex, parce que mes parents m'ont donnés la vie, éduqués et fais grandir pendant 18 ans, je leur dois de sourire, de remplir leurs attentes, de vivre?
(J'ai pris mon âme et mon corps en otage.)

J'ai pris mon ombre par la main, je l'ai caché dans ces buissons avant de continuer mon chemin.
Avatar du membre
Ysilne
Administrateur
Messages : 6298
Enregistré le : mer. 19 mai 2004, 04h26
Contact :

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par Ysilne »

Se pose la question de ce que tu entends par "droit", en fait.
Légalement, ils devaient t'envoyer en HP. Plus qu'un droit, c'était un devoir.
On peut obliger quelqu'un à vivre légalement. Moralement, ou en pratique, c'est plus compliqué.
Tu as des devoirs envers tes parents (et oui, jusqu'à leur mort), mais pas celui de sourire. Pour leurs attentes, ça dépend de ce qu'elles sont.
Là, ça touche plutôt à la notion de famille. Je suis de plus en plus persuadée qu'on à le droit (moral) de choisir la manière dont on veut considérer sa famille : couper les ponts, être soi-même que ça leur plaise ou non, choisir la fréquence et les conditions auxquelles on se voit, etc. Mais autour de moi, je vois souvent des gens totalement outrés quand j'en parle. "La famille c'est sacré". :roll:
On pourrait dire simplement qu'aux ont des attentes, et qu'il est plus facile pour eux de te voir souriante. C'est compréhensible.
Et si c'était sincère, ce serait mieux pour toi aussi.
Par contre je pense que si ça ne l'est pas, sincère, alors se forcer est une mauvaise idée : c'est leur mentir, et ça te fait du tord.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
Avatar du membre
abcouxyz
Messages : 517
Enregistré le : mar. 14 août 2012, 03h02
Localisation : IL

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par abcouxyz »

J'ai lu sur un forum une fois, que qqn qui fait une TS doit être punit au même titre que qqn qui tente un homicide volontaire sur un tiers.
Pourquoi ce serait faux alors d'apres le raisonnement de la loi qui oblige les hommes à vivre (Hp à la demande d'un tiers ou d'office etc)?

Quand a la famille c'est tellement subjectif, mais jusqu'où dois je leur etre redevable? Est-ce un devoir d'etre redevable?
(J'ai pris mon âme et mon corps en otage.)

J'ai pris mon ombre par la main, je l'ai caché dans ces buissons avant de continuer mon chemin.
Avatar du membre
olp
Ancien modérateur
Messages : 2171
Enregistré le : mar. 31 oct. 2006, 21h05
Localisation : Belgique

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par olp »

Le suicide est une question philosophique, autant que de santé mentale, je crois. Personne n'a le droit de te forcer à vivre. Mais légalement, ne pas envoyer quelqu'un en HP alors qu'il représnete un danger immédiat pour lui-même et qu'on a les moyens de le savoir, c'ets passible d'emprisonnement.

Et moralement, tu pourrais ne pas attraper quelqu'un par le col de sa chemise, si tu le voyais sur le point de sauter?

Il y a une distinction importante aussi entre une maladie mentale et une décision philosophique. Je crois qu'on n'a pas le droit de te refuser cette ultime liberté si tu choisis de la prendre dans ton état normal. De toutes façons, on serait bien en peine de le faire, en pratique, parce qu'un suicidaire déterminé, qui n'agit pas impulsivement et qui construit son acte, il échappera toujours bien à la surveillance (il peut se rater, bien sur). [même légalement, dans un certain nombre de pays, on reconnait implicitement le droit au suicide, via la dépénalisation de l'euthanasie]
Par contre, récupérer quelqu'un qui agit sur le coup d'une nouvelle horrible, d'une maladie mentale aigue, de l'alcool, de certains médicaments (dont c'ets parfois un effet sceondaire possible...), je ne vois pas en quoi c'est lui refuser le droit de faire un choix, ou le forcer à vivre: c'est juste le forcer à prendre le temps pour une décision irréversible.

En dehors du suicide, maintenant, pour ce qui est de ta qualité de vie, pourquoi penses-tu devoir rendre des comptes devant les hommes concernant ton bonheur? Serait-ce devant Dieu, ou n'importe quelle entité supérieure, pourquoi pas... Mais en quoi les autres sont-ils plus aptes que toi à juger moralement ce que tu es?
Et qui, à part toi (et encore) peut comprendre les forces multiples qui agissent sur toi et qui font que certains maux sont peut-être des moindres maux? L'am m'a sauvée du suicide plusieurs fois. Et je suis sure qu'être malheureuse m'a sauvée de devenir ce qui me dégoutait à certaines époques, et avec le recul, et ma morale actuelle je préfère mon parcours à ce qu'il aurait été sans mes 14ans.
Est ce que par ex, parce que mes parents m'ont donnés la vie, éduqués et fais grandir pendant 18 ans, je leur dois de sourire, de remplir leurs attentes, de vivre?
Je ne crois pas que tu leur doives d'être un prolongement d'eux-mêmes. Je crois que les parents remplissent leur role consciemment et librement et que tu ne leur dois pas "la vie", dans le sens ou ils n'ont pas le droit de choisir ta vie. Peut-être que tu leur dois la pareille? Prendre soin d'eux quand ils en auront besoin. Mais certainement pas leur appartenir.
Ils ne t'ont pas créé comme j'ai créé le cadre posé sur ma table de nuit, et tu n'es pas non plus un animal domestique.

Mon père, après ma TS, m'avait dit "On a galéré 5ans avec ta mère, pour t'avoir. Fausse couche sur fausse couche. On en a bavé, on ne t'attendait plus, on t'a accueillie comme un cadeau, élevée et nourrie. Tu n'as pas le droit de nous retirer ta présence. Tu es notre enfant, tu n'as pas le droit de nous priver de toi."
J'ai ces paroles toujours en travers de la gorge. Je ne suis pas un objet qu'on a acheté à la sueur de son front.

EDIT d'après ton dernier message: il existe un principe légal selon lequel on ne peut pas te punir pour quelque chose qui ne porte atteinte, strictement qu'à toi-même.
Et l'HDT n'est pas une punition, mais un acte de protection. On attache les gens qui sont agités après une anesthésie. On met de moufles aux petits enfants qui ont la varicelle pour ne pas qu'ils se grattent à en garder des cicatrices. On n'accepte pas de demande d'euthanasie active (en belgique: en france je crois que c'ets toujours impossible...?) de quelqu'un qui n'est pas considéré comme ayant toute sa conscience, ni de mineurs (et ca va changer, pour les "grands mineurs").
"O douleur! ô douleur! le Temps mange la vie
Et l'obscur ennemi, qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie"
Ch. BAUDELAIRE--Les fleurs du mal--l'Ennemi
Looka
Messages : 74
Enregistré le : jeu. 06 déc. 2012, 09h33

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par Looka »

abcouxyz a écrit :Quand a la famille c'est tellement subjectif, mais jusqu'où dois je leur etre redevable? Est-ce un devoir d'etre redevable?
Ce que je vais dire va peut être choquer quelques personnes mais :

Tes parents t'ont eu parce qu'ils t'ont voulu (jusqu’à preuve du contraire) . Avoir un enfant, pour moi, est un acte purement égoïste. t'as pas demandé à être ici.
Tu n'as de comptes à rendre à personne (c'est ce que je pense) si ce n'est à toi même.
Aller mieux oui, pour toi, pour ton propre bonheur avant celui des autres, et ce même s'il passe par celui des autres, tu me suis ?

C'est ton droit d'aller mal. Mais aussi ton droit de vivre, d'être heureuse... :bras:
Avatar du membre
Adamantin
Messages : 938
Enregistré le : mer. 08 sept. 2010, 14h13
Contact :

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par Adamantin »

"Il est exact qu'il y a des personnes qui ont vécus des nuits blanches pour que je vive. Et mes parents en font parti. Il est exact qu'ils ont sacrifié des choses pour m'avoir, car, heh, il est évident qu'il y a une contrepartie à tout.

Mais à la fin du jour, je suis celui qui vit ma vie.
À la fin du jour, je suis celui qui garde ce qui se passe dans mon esprit.
À la fin du jour, cette vie, est la mienne, et il est impossible de la déléguer à quelqu'un.

À la fin du jour, j'ai le droit de vous haïr, de vous aimer, de souffrir, d'aller bien, de m'amuser ou de pleurer, de vivre ou de mourir, parce que je suis moi, et qu'il vous sera à jamais impossible de l'être à ma place"

Ça résume bien ma pensée.
Un individu est la somme de ses limites et de son contenu. Qui décide de surpasser ses limites rend son contenu infini.
Avatar du membre
Laurent MB
Ancien modérateur
Messages : 3970
Enregistré le : sam. 22 janv. 2005, 20h38
Localisation : relocated

Re: est ce mon droit d'aller mal?

Message par Laurent MB »

Sujet intéressant.
Je rejoins Olp sur la majorité des points. Le suicide peut exitser à mon sens en tant que choix (je serais mal placé pour dire autre chose), mais ca doit etre un choix conscient et éclairé, comme l'euthanasie. Dans certains pays, on eput etre euthanasié, mais c'est apres une premeire demande, un entretien avec un psy, et une deuxieme demande au moins 3 mois plus tard. Si l'envie de mourir reste constante et éclairée pendant 3 mois, ils considerent que c'est un acte éclairé acceptable.
Dans le cas de la maladie metnale, c'est plsu compliqué. Mourir (acte définitif) à cause d'une mauvaise soirée (acte tres temporaire), c'est absurde. Et mourir pour éviter la souffrance, sans avoir essayé les autres moyenjs d'éviter la souffrance, c'est aussi un mauvais choix pour moi.

Pour la famille, l'éducation, les soins, quoi que ce soit, j'estime personnellement qu'on ne doit rien à personne. Les profs t'éduquent car c'est leur métier, les psyte soigent car c'est leur métier, ils sont payés pour ca, tu ne leur dois rien. Pour les amis ou la famille, ce qu,ils te donnent est un don, un cadeau, et il n'y a pas de réciproque à ça.
Ca c,est sur le plan pratique, après il y a le plan moral. Si tu es attaché à quelqu'un, ca va avec le fait de prendre en considération ce qu'il pense, y compris le fait qu'il veut te voir vivre. L'obligation n'est aps d'etre d'accord avec cette personne, mais tu devrais au moins essayer de le comprendre, de prendre en compte, meme si au final ca ne change pas la décision.

Je rejoins quelqu,un plus haut (Ysilne je crois): pourquoi te poses-tu ces questions? Est-ce que ca te ferait te sentir mieux si quelqu,un te disait que ut avais le droit? Ressens-tu ca comme une pression?
Chaque mort m'amoindrit; chaque sourire me grandit.

[Si je vous aide, remerciez-la].
Répondre