j'ai recommencer *ATT AM*

[Meli]

[discussion extraite d'un autre post]

Je vis la même chose que toi. Lorsque j'arrive à m'en sortir, je "replonge" tout le temps. C'est plus fort que moi. J'ai vraiment l'impression que je n'en sortirai jamais... Je n'ose pas en parler car j'ai honte de m'infliger cela. Mais j'en ai besoin. Quand je le fais et que j'ai mal, je me sens bien parce que je sens la douleur donc je sais que mon corps est en vie. Mais en même temps, je souffre. Je souffre parce que j'ai mal, je souffre parce que je me rends compte de ce que je fais quand je regarde mes poignets. Un ami m'a déjà demandé ce que j'avais au poignet mais je lui ai dis que je n'avais rien. Face à ma réaction il n'a plus rien dit. Mon père s'en ai déjà aperçu une fois aussi et je lui ai dis que je m'étais blessé en cours de français. Il n'y a pas cru mais n'a rien dit car j'ai laissé les marques partir au fur et à mesure du temps. Seulement voilà, je recommence une fois de plus... Je me rends compte que c'est de pire en pire, que j'aggrave les choses, mais je n'arrive pas à m'arrêter... Je n'arrive pas à demander de l'aide...

Est-ce que quelqu'un sait si je peux m'en sortir seule? Si oui, comment?

[Laurent MB]

Bonjour Meli

Je pense qu'il serait bon que tu te crée un sujet à toi pour parler de tout ca.
Je ne sais pas si tu peux t'en sortir seule, peut-etre, mais ce serait plus facile avec de l'aide (ami, infirmiere, psychologue). Sais-tu pourquoi tu te blesses? Dans quelles circonstances? Pour lutter contre quoi?

[keepfighting]

On est tous passé par là et crois-moi la meilleure solution c'est d'en parler, même à des amis. J'ai mis deux ans à en parler et honnêtement je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt, ça m'aurait empêcher de gâcher toutes ses années...
Enfin, parlons pas de moi. Le seul conseil que je peux te donner c'est d'en parler à quelqu'un car avec du soutien tu pourras te motiver. Tu n'arriveras pas à arrêter instantanément, je crois bien que c'est impossible. Mais il faut y aller doucement, petit à petit si tu arrête trop brusquement ça va créer un stresse et la fois suivante sera pire (j'ai vécu ça). Dis-toi qu'en tout cas tu as mon soutien, enfin ça vaut pas grand chose mais c'est déjà ça ! Tu peux le faire <3

[Mélanie]

Bonjour, je réponds avec un autre pseudo car j'ai perdu mes identifiants mais je suis Meli.
J'ai réussi à parler de mes blessures à 2 de mes meilleures amies, ou du moins, l'une les a remarqués et prise d'une envie de m'en sortir j'ai montré mon poignet a la deuxième qui n'a eu pour seule réaction les larmes aux yeux et m'a faite un câlin. Cependant, même si lorsqu'elles voient que de nouvelles traces apparaissent elles me font remarqué que je dois arrêter, elles ne semblent pas trouver les bons mots pour me faire arrêter, mais je ne peux pas leur en vouloir, je sais que c'est dur de guérir, et je les remercie déjà de me soutenir. Je n'ose pas vraiment leur en parler parce que je sais que ça les rends mal à l'aise...
Pour répondre à tes questions, je pense que je me blesse pour un tout. En fait, ces dernières années ont été très éprouvantes pour moi, j'ai perdu des personnes très importantes, j'ai souffert physiquement et moralement, j'ai eu des problèmes de santé, et mes rapports avec mes parents sont de plus en plus "étroits". Je reste enfermée dans ma chambre tout le temps,ce qui énerve mes parents, parce que je m'y sens protéger. Il y a tellement de choses qui font que j'ai l'impression de ne plus vivre de ne plus rien ressentir. Et quand je m'AM je ressens de la douleur qui me fait me sentir en vie même si c'est par la douleur. Je pense qu'en faisant ça je lutte contre la peur de ne plus rien ressentir, mais aussi contre la peur de souffrir encore.
Quand mon père a vu mes blessures il y a environ un an j'ai essayé de tout arrêter et j'ai réussi durant quelques semaines mais rapidement toute ma douleur m'a rattrapée et je n'ai as résisté donc je conçois que ça va être dure mais je souffres tellement que j'ai besoin que tout s'arrête. En allant au collège un matin, nous avons frôler l'accident mortel, et la seule pensée que j'ai eu a été celle de la libération, j'ai poussé un soupir de soulagement intérieur quand j'ai réalisé que la voiture se rapprochait de plus en plus près de la notre et que j'allais enfin ne plus souffrir. J'ai été surprise, sans l'être pour autant, de voir que ma douleur arrive à un point où je me souhaite de partir.
Je ne sais pas si mes réponses vont vous aidez à comprendre mon cas, mais c'est relativement difficile de tout écrire. En tout cas merci d'apporter votre soutien, très peu de gens comprennent que des gens peuvent souffrir au point de se AM.

[Laurent MB]

Bonjour Mélanie

Pour tes amies, ce qu'elles peuvent t'apporter c'est justement du soutien. Elles ne sont pas psys, et ne peuvent probablement pas t'aider pour ça, il faudrati que tu penses à voir un vrai psychologue. Néanmoins, elles peuvent peut etre t'écouter, sur ta douleur, et non juste tes blessures.
Ca rejoint le reste de ton message. J'ai l'impression que tu te concentre sbeaucoup sur tes blessures, et oui c'ets un problème, mais ce qui a besoin d'etre réglé c'est la douleur derrière ces blessures. Meme sans AM, tu aurais toujours ta douleur. Par contre sans douleur, tu n'aurais plus besoin d'AM.
Quelques questions, si tu veux y répondre:
_ Tu parles d'un problème médical qui t'a fait souffrir, veux-tu en parler plus en détail? (ce qui s'est passé et surtotu comment tu l'as vécu)
_ Tu dis que tes rapports avec tes parents sont "étroits"; que veux-tu dire?
_ Beaucoup dans ton message parle de peur. Tu restes dans ta chambre pour etre protégée, tu as peur de soufrrir, etc. Sais-tu d'où te vient cette peur? Est-ce que cette peur est constante? As-tu vécu quelque chose pour avoir tant peur?
_ Finaleemnt, tu passes la moitié du message à dire que tu souffres, et que tu as peur, et l'autre moitié à dire que tu ne ressens rien ou a peur de ressentir. Qu'as-tu peur de ressentir? Que voudrais-tu ressentir?

[Mélanie]

Bonjour, ce que je ressens est assez compliqué à expliquer... Je crois que moi même j'ai du mal à savoir ce dont j'ai peur et ce que je ressens... En fait, je pense que tout à commencer lorsque j'étais en 6eme (je suis actuellement en 3ème). Un personne de famille qui était vraiment proche de moi est décédé... Bien sur j'ai été très triste, mais je pensais que ça allait, que je n'étais pas plus mal que ça... Cependant, j'ai encaisser beaucoup de vannes, de critiques de la part de ma famille comme de mes camarades de classe... Durant 3 ans j'ai fais avec, jusqu'au jour ou j'ai été prise de migraines... J'ai passe à peu près deux semaines à l'hôpital (je suis maintenant terrorisée par les hôpitaux), au final c'était des migraines de tension. Lorsque j'ai étais chez la neurologue elle n'a pas arrêter de me demander si tout allait bien, et je n'ai pas arrêtez de dire oui... J'ai tout de même fondu en larmes parce que j'ai compris que ça n'allait pas au fond... Mais je crois que garder cette souffrance intérieure et dire que tout allait bien a été une terrible erreur de ma part... Des gens qualifiés auraient pu m'aider à m'en sortir et moi j'ai préfère me renfermer sur moi une fois de plus que d'admettre que ma vie n'était pas rose... Je ne sais pas ce qui a réellement déclenché mon envie de m'AM... En tout cas ce que je sais c'est qu'en m'AM je sens que mon corps est envié parce que ça me fait mal physiquement, mais ce que je sais aussi c'est que si je ne le fais pas je me crois morte de l'intérieur... En fait c'est comme si il n'y avait que mon enveloppe corporel sans esprit, et que mon esprit était a côté et qu'il tentait de se retrouver dans mon corps en faisant du mal à mon corps pour ressentir de nouveau quelque chose...
Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, mais c'est nouveau pour moi de dire ce qu'il y a au plus profond de moi... Alors simplement merci de chercher à m'aider...

[Sadangel]

Bonsoir Mélanie,
Tes messages m'ont beaucoup touchée, j'ai l'impression de me revoir au même âge. J'ai moi aussi souffert du décès d'un proche (j'étais en CM2) puis des moqueries au collège, les migraines, le besoin de me prouver que j'étais toujours vivante même si je me sentais complètement morte à l'intérieur... Je pense que nous sommes tous plus ou moins passés par ces phases ici.
Je ne crois pas qu'il y ait de solution miracle (j'aimerais tellement !) néanmoins je ne peux qu'appuyer ce qui a déjà été dit : il faut en parler, même si c'est difficile au début. C'est parce que tu renfermes tout en toi et que tu accumules toute cette souffrance que l'AM devient ton seul échappatoire. Il faut y mettre un terme tout de suite et ne pas laisser les choses s'installer.
Je sais que le collège n'est pas la période la plus facile de la vie, surtout pour les personnes un peu plus sensible et à fleur de peau que la moyenne des gens. La clé pour s'en sortir, c'est d'en parler mais pas seulement. Je pense aussi qu'il faut avoir des projets, se fixer des objectifs ; moi c'est ce qui m'a aidée. Il ne faut pas ressasser toute cette souffrance à longueur de temps en se demandant si elle a un sens ; tu ne trouveras peut-être jamais les réponses à ces questions mais ça ne t'empêchera pas forcément d'avancer. Est-ce que tu as des projets pour plus tard ? Le lycée ? Des études en particulier ? Un métier ? Des rêves que tu as ? Des endroits où tu voudrais aller ? Des choses que tu rêves de faire ? C'est à ça qu'il faut t'accrocher.
Ce n'est pas l'AM qui t'aidera à te sentir vivante, ça c'est un leurre.
Courage

[Mélanie]

Bonsoir,
Merci beaucoup pour ton message, ça me touche et me fait comprendre que je ne suis pas seule. Ça me rassure. J'ai bien compris que ça ne sera pas facile d'en parler mais qu'un jour ou l'autre il faudra que j'y arrive. J'espère que ce jour arrivera à grands pas, mais je dois avouer que pour le moment tout est trop flou, et j'ai beaucoup de mal à mettre des mots sur tout ça. Hier, quand j'ai posté mon message, j'ai pensé que ça serait incomprehensible, et que jamais quelqu'un n'arriverait à me comprendre. Mais avec ton message je réalise que chacun d'entre nous vit la même chose mais pas de la même intensité ou de la même manière. Je ne peux pas dire que ton message m'a guéri, mais il m'a rappelé ce en quoi je crois, ce que je rêve, ce que j'espère... Il m'a permis de me rendre compte que lorsque j'étais sur le point de me SU, "la force" qui m'a ramené vers le sol, c'était probablement tout ça: mes rêves, mes projets, mes envies. Pour ce qui est de l'AM, je ne sais pas où ton message va me mener, mais je crois que cela va m'aider, et même peut-être me laisser le temps de réfléchir avant de m'AM.
En tout cas, je te remercie sincèrement pour ton message. Je sais bien que rien n'est joué, mais je sais aussi qu'hier soir, j'étais convaincue que je souffrirais toujours et que plus jamais je ne pourrais "renouer avec la vie". Tandis que ce soir, je me dis simplement que je peux peut-être y croire de nouveau...
Alors, juste, merci.

[Sadangel]

Le plus souvent notre plus grand tord est de croire qu'on est seul(e) au monde, que personne ne peut nous comprendre parce que personne ne souffre comme nous. La dépression, l'AM, tout ça : c'est un peu comme porter des œillères ; on ne voit que son propre malheur et ça empêche d'avancer. Tu es capable de mettre des mots sur ce que tu ressens, la preuve : on te comprend ici. Ce sera pareil avec tes proches, il faut juste te laisser un peu de temps et choisir le meilleur moyen : parfois c'est plus simple par écrit. Je suis aussi passée par là, je sais que ce n'est pas simple, qu'on ne veut pas les déranger ni les blesser. Mais dis-toi que s'ils t'aiment ils comprendront et voudront t'aider !
En tout cas, essaye de garder ce même état d'esprit que dans ton dernier message et de ne pas laisser ta souffrance étouffer cette "force" qui t'a permis de tenir jusque là. Tu vas y arriver, j'en suis sûre ! Et tu trouveras toujours une oreille pour t'écouter ici (des yeux pour te lire, en tout cas)

[Mélanie]

Aujourd'hui j'ai dis à mes amies que je venais sur ce forum, que j'y avais posté des messages et que les réponses que j'y trouvais me faisaient comprendre certaines choses dont je n'avais plus idée... Mes amies étaient vraiment heureuses, elles m'ont vu dans des phases vraiment difficiles, et maintenant, je pense être sur la bonne voie. J'étais à deux doigts d'abandonner: ce forum, c'est comme la corde qu'on tend à quelqu'un qui se trouve en bas d'une falaise pour qu'il remonte. C'est bon de se savoir entourée, de savoir qu'on trouvera quelqu'un pour nous aider, même s'il faut tomber bien bas. J'ai toujours du mal à dire stop à la souffrance, mais j'essaie de me battre, de ne pas laisser tomber, car je sais désormais que si l'on prend le temps de s'écouter, on peut survivre, et remonter la pente. Je sais que ça me demandera du temps, de la force aussi, mais je sais que désormais, je peux puiser cette force dans tous les messages que je trouve ici.
Merci