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Re: Les cicatrices

Posté : lun. 03 mai 2010, 18h46
par Selenite
C'est étrange mais je n'arrive pas vraiment à savoir quoi répondre... En fait ça dépend des jours, de mon humeur, de leur localisation.

Je suppose que je les ignore, et les assume.

Sauf deux sur la jambe qui sont récentes et ça se voit. Je ne pense pas en avoir honte pour le moment puisque personne ne les a vu. La plupart du temps je n'y pense pas. Disons plutôt que je les cache histoire d'éviter les questions, pas trop envie de tout le monde soit au courant que l'am est toujours plus ou moins d'actualité.
Mais vu leur aspect, je ne pourrai pas cet été faire croire qu'elles ont deux-trois ans. Le problème c'est que cet été justement, je pars chez ma soeur à la réunion, donc le maillot de bain va être de la partie. Je pense que devant elle j'aurai honte, de ne pas su aller mieux alors qu'elle doit penser que l'am est derrière moi depuis ma dernière hospi, donc bientôt quatre ans.
Je verrai bien à ce moment là, mais ça m'inquiète un peu quand même.

Re: Les cicatrices

Posté : lun. 03 mai 2010, 22h35
par Jenn
Tout d'abord, c'est vrai que quand je sors de ma douche, mes cicatrises apparaissent le plus... De plus, j'en suis pas fière... Elles me donnent du dégoûts contrairement a plusieurs personnes qui ont postés ici. J'ai même prit rdv avec un chirurgien esthétique spécialisé dans les cicatrices.
Quand c'est l'été je suis soit en tee-shirt manche longue ou soit je cache avec une chaussette pour bras. À la plage, c'est pas facile... Car je connais tout le monde, habituées a la même plage ( amis d'enfances qu'on se retrouve tout les étés). Moi mon rêve est de pouvoir les enlever car je ne veux pas que mes enfants les voient, je ne veux pas qu'on me pose des questions... J'en ai déjà assez souffert...
Voilà...

Re: Les cicatrices

Posté : sam. 15 mai 2010, 13h45
par Dott
elles sont assez récentes, on dirait une poupée de chiffon rafistolée, les traces des sutures me fascinent; la douleur confère une légitimité, on dirait; lorsqu'on ne sait pas si on existe réellement ou non. Mon directeur de recherche les avait aperçues tandis que je lui exposais quelque chose, je porte des manches longues en permanence mais pour éviter les tremblements des mains, souvent je manipules mes manches et lorsqu'elle a glissé vers mon coude, ses yeux jaillissaient presque de leurs orbites "mais qu'est ce que vous avez fait? ça doit être douloureux ! qu'est ce que c'est?", j'ai tiré sur la manche promptement, disant que c'était rien, mon directeur de recherche, dans un même souffle "c'est pas douloureux ? ça vous fait pas mal ? qu'est ce que vous vous êtes fait ?"; je savais plus où me cacher et il en rajoutait une dose :Muhaha: :'(
depuis deux ans, manches courtes prohibées en public.
Mais comme je suis très frileuse, elles virent au mauve, c'est ma couleur préférée; elles me fascinent comme une belle parure, un ornement qui n'aurait pas de prix; comme certains pendentifs qu'on reçoit en cadeau une fois dans sa vie et qu'on n'ose porter qu'en les dissimulant sous le col de la chemise ou du pull; je ne veux pas du tout qu'elles s'estompent un jour (du moins, c'est mon sentiment aujourd'hui, peut être que si j'étais davantage mature, ce serait pas le cas); lorsque je les vois, mon seul souhait : AM davantage mais j'ai promis que j'arrêtais, pour l'instant je tiens le coup;

Re: Les cicatrices

Posté : mar. 25 mai 2010, 22h14
par SaveNow
A l'époque (l'époque où j'ai commencé à me mutiler), c'était comme une sorte de choix personnelle. Je ne me voyais pas en parler ou le partager avec quelqu'un comme ce soir, sur ce site, avec vous.
Mes blessures et la manière dont je me les administrais ne regardaient que moi.
J'ai commencé dans des endroits où personne ne voulait les voir, essentiellement pour ne pas inquiéter mes proches. J'ai un temps culpabilisé de les cacher. Mais le fait est que, demeurant caché, elle me permettait de continuer à pratiquer mon culte à moi.
Petit à petit, j'ai commencé le bras, au niveau de l'épaule (gauche bien sur, étant droitier), et j'ai progressivement descendu plus bas. Avec le recul, je crois que je voulais atteindre le moment où les proches pourraient les voir.... Lorsque les questions se ferait trop pressantes... Qu'il m'en dissuade en un sens.
Même lors des rapports plus intimes, je ne pouvais le faire que dans une obscurité bien avancé. Et avant que le jour ne se lève, où qu'on rallume la lumière, je me hâtais de remettre mon tee shirt ou de me couvrir simulant une sorte de pudeur.

Aujourd'hui, mes cicatrices sur ma main vont jusqu'à X centimètres avant les premières phalanges sur le dessus de la main (les chemises avec des manches un peu plus longues aidant).

Je raconte tout ça pour décrire un peu les différentes phases que j'ai ressentis et expliquer pourquoi j'ai coché partout au sondage :)
Quand je repense, rétrospectivement, à tous ces moments... J'ai plusieurs sensations qui se mélangent. Je me revois mentir à mes nouvelles petites amies, leur racontant que c'était une maladie de peau infantile mal cicatrisé. Le soir où j'ai eut un choc. C'est lorsque j'ai vu des marques sur les bras d'une de mes amies.
Elle aussi essayait de les cacher. Mais elle s'était la drogue et ses cicatrices étaient les séquelles laissées par les piqures. Dans sa manière de me cacher la vérité, de me mentir... J'y ai vu une partie de moi et j'ai compris qu'il y avait peu de différence entre nous.
C'est triste à dire, mais tout ce qui souffre sont pareil...

Merci de m'avoir lut.

Re: Les cicatrices

Posté : mer. 26 mai 2010, 09h04
par Green
J'en ai honte, je les cache, elles me fascinent. Voilà.

Re: Les cicatrices

Posté : lun. 09 août 2010, 20h45
par Ledna
J'ai donné 3 réponses: j'en ai honte, je les cache et elle m'angoisse.

J'en ai honte, j'ai peur que tout le monde les voit, me prennent pour une folle. Je me dis souvent que je devrais les faire sur une partie moins visible que l'avant bras. Mais j'y reviens toujours. Pourquoi, je ne le sais pas :/. Toute l'année je suis en manche longue, prétextant a mes proches une allergie au soleil plus poussée que celle que j'ai en réalité. Mais beaucoup me dise: pourquoi ne mets-tu pas un t-shirt? Y'a pas de soleil, on est a l'intérieur. Je ne sais plus quoi répondre, à force, surtout que je crains la chaleur, et tout le monde le sait.
Mais aussi elles m'angoissent. Je sais que je n'en suis pas sortie. Je suis encore très fragile. Un moindre perturbation dans mon équilibre instable, et je replonge. Mes cicatrices sont blafardes pour la plupart (déjà que je suis assez pâle :/). Les regarder me donne envie d'arrêter, pouvoir tout effacer et surtout ne jamais retomber dans ce gouffre sans fin, et d'un autre côté, recommencer, toujours plus grande, toujours plus profonde.
Mais toujours cette incessessante: comment ai-je pu en arriver là?

Re: Les cicatrices

Posté : lun. 09 août 2010, 22h40
par Pandora
comment ai-je pu en arriver là ?
Cette question, je crois qu'on se l'est tous posée à un moment ou à un autre...

Re: Les cicatrices

Posté : mar. 10 août 2010, 19h39
par Elandirel
Je les assume, mais j'en suis pas spécialement très fier.

Pas vraiment envie de porter des t shirts sans manches et que tout le monde les voit quand je sors néanmoins.

J'ai la peau qui marque beaucoup, et elles ressortent beaucoup, surtout l'été, quand on bronze un peu...

Re: Les cicatrices

Posté : mer. 11 août 2010, 14h26
par xpoisenedx
J'en ai vraiment eu honte à une période. Et je faisais tout pour les cacher, et j'inventais des histoires énormes pour essayer de les expliquer.

Aujourd'hui, je les assume. Je suis bien obligée de vivre avec ça. Puisque c'est moi qui me le suis infligé. Et puis, ça marque le temps qui passe. En même temps, aujourd'hui, elles me fascinent et m'angoissent. Quand je me sens mal, je n'arrête pas de pincer la peau autour et de les regarder, passer un doigt au dessus. Comme si elles me disaient "Regarde, t'y es arrivée une fois, tu peux recommencer autant que tu veux" et en même temps elles me disaient "Non, ne recommence pas, tu veux vraiment nous refaire apparaître ?"

Re: Les cicatrices

Posté : mer. 08 sept. 2010, 14h51
par chloe
Ma réponse est : je les cache, j'en ai honte, et elles me fascinent. Parfois, souvent, je les observent, je me demande comment j'en suis arrivé la (je crois qu'on est TRES nombreux a se poser la question) et pourquoi j'y ai pense alors que ça ne m'apporte rien de bon. Pourquoi je continue, alors que ça met ma vie en jeu. Je les cache, je fais tout pour que personne ne puissent s'en douter. En été, (jai commence cet été, alors, les manches longues ... je deteste ! ), je porte des bracelets, mais, et c'est d'un cynisme effrayant, l'hiver et les manches longues arrivent ...
Voila ...

Re: Les cicatrices

Posté : mer. 08 sept. 2010, 19h32
par lueurdespoir
je te souhaite bcp de courage

Re: Les cicatrices

Posté : mer. 08 sept. 2010, 19h51
par Eddy
Moi je ne peux hélas pas les cacher, car mes cicatrices font tout mes 2 avant bras :(

Je suis donc condamné à porter des chemises à manches lngues (même en été) :(

Re: Les cicatrices

Posté : sam. 02 oct. 2010, 21h32
par Little-girl-sad
Moi je cache mes cicatrices mais je les assumes. Elles font partie de moi, elles sont la seule partie de mon corps qui me fascinent. Certes je ne les montrent pas mais je les assume.

Re: Les cicatrices

Posté : dim. 03 oct. 2010, 18h11
par bella
moi je ne les cache pas parce que ça m'est difficile, main et avant bras, mais j'en ai honte, des que quelqu'un les vois et me demande ce que j'ai fait, ça me gène énormément de mentir, surtout que certaines ne peuvent mentir, mais ça me gênerai encore plus de devoir dire la vérité.

mais à la foie elles me fascinent, elles me permettent de me souvenir de chacun de ses instants comme s'ils s'étaient produits hier, et parfois elles m'aident à ne pas à ne pas aller aussi loin que je l'ai fait parfois.

Re: Les cicatrices

Posté : dim. 03 oct. 2010, 18h58
par Ysilne
bella a écrit :ça me gène énormément de mentir, surtout que certaines ne peuvent mentir, mais ça me gênerai encore plus de devoir dire la vérité.
Tu n'es pas obligée de te justifier. Dire "je ne préfère pas en parler", c'est déjà largement suffisant pour clore la discussion en général. Et on peut tres bien ne pas vouloir parler d'un mauvais souvenir d'accident, par exemple, ca ne revele pas forcement que c'est toi qui l'a fait.