Ami(e)s, leur AM et la mienne

[Yume-no-itai]

Voilà, je viens de rentrer au lycée, je suis interne.

L'année dernière je me mutilais, j'ai arrêté en juin.

Je suis donc arrivé en internat, rencontre de plein de monde : magnifique tout ce passe bien.
Puis le fait d'être 24h/24, 5 jours sur 7 ensemble, et on s'est vite tous et toutes rapproché.
Puis je suis tombé de haut : de tous, je n'en ai pas un seul, pas un, qui ne sais pas mutilé !
J'en viens à me demander comment autant de monde peut souffrir sans que personne ne fasse rien... mais passons, là n'est pas mon problème.

Mon problème c'est que dans le lots, un et une sont suicidaire, s'AM depuis l'enfance, et une autre part dans les mêmes "délire" (et je met ça entre gros guillemets). Les autres ? Malgré qu'elles soit passé par là, elles critiques : "ils ne devraient pas faire ça" "c'est égoïste"...
Dans un sens je les comprend, l'une d'elles à vécue tout de même un décès d'une amie proche dont la cause était l'AM...

Mais et moi dans tout ça ? Je me retrouve complètement perdue, tout ce que je fuyais me rattrape. A cause de ça, des envie d'am me revienne.

J'ai peurs. La dernière fois une amie de ma chambre m'a demandé un rasoir, quelque jours plus j'aprenais qu'elle s'en étais servie pour recommencer l'am... je ne peux plus tenir de rasoir sans avoir peurs.

Comment faire ? Je voudrais les aider, mais j'ai peurs d'être trop touché par tout ça. Et je ne peux pas conter sur les autres filles.

Que faire ? J'ai besoin d'aides et de conseils.

[crystal_lulu]

Coucou Yume-no-itai !

Je comprends ta peur. J'ai commencer à m'AM au début du lycée. Tout allait de travers à cette époque, et ma meilleure amie pratiquait l'AM. Un soir, je me souviens exactement de cette soirée, je me suis dit, si ça lui fait du bien, peut être que ça peut m' "aider". Quelques semaines plus tard, en cours, elle me disait, ne commence jamais... C'était trop tard... Et on s'est embarquer toutes les deux dans cette folie, parce que ça n'allait pas et à deux, on était tellement forte qu'on ne se rendait compte de rien. Et puis, j'ai rencontré mon copain de l'époque, j'ai commencé à comprendre la gravité de mon état, et peu à peu, nos discours se sont transformés en des "faut qu'on arrête" mais on n'arrêtait pas, l'une avait été forte mais l'autre avait rechuté, tentant l'autre ... un cercle vicieux. On croit qu'on est plus forte à deux mais dans ce cas là, c'est faux.
Un jour, il a vraiment fallu que je m'en sorte, j'ai pris la décision la plus dure de toute ma vie, m'éloigner, un temps, d'elle. Pas longtemps, juste pour déclencher le processus d'arrêt. Pour devenir plus forte, moi, toute seule. Et j'ai réussi. On s'est retrouvée ensuite, et elle ne m'en a pas voulu une seconde. Elle en avait besoin aussi. On a "fini" de s'en sortir ensemble, mais on était passé par un moment face à nous même essentiel. Aujourd'hui, 3 ans après, c'est toujours ma meilleure amie.
Je te raconte ça pour une raison bien précise. Il faut que tu sois consciente que toi, c'est toi. Tu sais à quel point c'est dur de s'en sortir, et je sais que tu es capable d'évaluer ça et que tu veux réellement t'en sortir. Je le sais, car sinon, tu ne serais pas là à chercher de l'aide AVANT de recommencer l'AM. Remémore toi tout ce qui a été difficile, toutes les souffrances que tu as du traverser.
Je pense que le mieux pour éviter de replonger, c'est de te servir de ton expérience pour aider les autres. C'est aussi ce qui me pousse à écrire sur ce forum... En aidant les autres, tu réfléchis à ton vécu, à ton expérience, d'une manière utile et surtout tu ne te sors jamais de la tête pourquoi tu as arrêté parce que tu le transmets aux autres pour les aider.

Bonne chance à toi.