c'est que voir son sang ça appaise (pour moi), ça me fait me sentir un peu plus humaine...
J'aimerais savoir en quoi cela te fait-il te sentir plus "humaine" ? Longtemps, j'ai considéré le sang qui coulait comme étant les larmes qui, elles, ne coulaient plus... Mais se sentir plus humaine... cela sous-entend-il que tu te ne te sens pas vivante hors de l'AM ? Que cela t'aide simplement à te sentir exister, à être dans le présent ?
Et pour les coups c'est quand j'ai envie de frapper quelqu'un, je le fait sur moi... Ou bien fort sur le mur de ma chambre.
Tu es incapable d'exprimer ta colère ou ton agressivité alors tu la retrounes contre toi... C'est le même procédé que pour l'AM.
Qui croyais-tu que j'étais ? Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
Je pense que tu as raison, je n'arrive pas à pleurer, alors mon bras le fait à ma place.
Et je ne me sens effectivement pas très vivante hors de l'AM, plutôt comme une mort vivante, qui n'a aucune raison de vivre ni de mourir.
Je me souviens avoir tenue ta main pour m'endormir,
En me réveillant j'y ai trouvé une lame . . .
Et c'est ce besoin qui nous rend dépendant, addicts à l'AM... Tu sais, Nekia, cela fait 14 ans que je m'AM, je connais le tout par coeur et pourtant, je n'arrive pas à m'en sortir pour de bon, parce que j'ai commencé à ton âge et que je ne sais plus vivre sans. Alors je te le répète : réagis maintenant. C'est dans ton intérêt.
Courage !
Qui croyais-tu que j'étais ? Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
J'ai commencé il y a un an déjà, et en ce moment je suis poussé par mon entourage à arrêter, j'en ai envie aussi, mais le faite qu'eux aussi me poussent à le fair... Je sais pas... Mais je trouve pas ça encourageant d'un certain côté... C'est comme si pour eux je pouvais pas me prendre un minimum en mains toute seule, et que je n'arrivais pas à me métriser.
C'est vrai, je pense qu'ils font ça dans mon intêrrét et je peux pas leurs en vouloir, surtout de la part d'une qui est passé par là...
Je me souviens avoir tenue ta main pour m'endormir,
En me réveillant j'y ai trouvé une lame . . .
Un peu tout pour moi-presque parce que je n'ai jamais empeché mes blessures de guérir...au contaire, si j'avais pu accélérer le processus, je l'aurais fait- coupures, coups, brulures et griffures/morsures.
Les coupures au début, comme une évidence. spectaculaire, symbolique, raisonnablement douloureux (et avec une douleur facilment modulable, aussi).
Les brulures épisodiquement; mais plutot pour essayer, ue nouvelle méthode pour soulager un malaise sourd, jamais une situation de crise (ca prend trop de temps, de préparatif). Mais cette douleur qui ne faiblit pas pendant des heures voire des jours, ca ne me convenait pas. Une fois la blessure passée, et endéans les quelques heures, j'ai toujours voulu "oublier" mes blessure,s ce qui est difficile si ca fait mal.
Les coups, très vite après les coupures, (et toujours de temps en temps, sans que ca ne soit vaiment de l'am, dans sa définition.)
"O douleur! ô douleur! le Temps mange la vie
Et l'obscur ennemi, qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie"
Ch. BAUDELAIRE--Les fleurs du mal--l'Ennemi
Je me suis brûlée une fois volontairement, j'ai pas insisté.
Tirer mes cheveux, me griffer, me mordre je le faisais en cas de crise d'angoisse sévère. C'était pas très fréquent.
Me couper fut ma plus grande méthode de prédilection. Empêcher des blessures de guérir c'est récent, mais surtout en réflexe, c'est-à-dire je le fais sans m'en rendre spécialement compte. Je le fais depuis que j'ai tout "bazardé" pour me couper.
Et sinon le tic nerveux du bouton d'acné, je perce n'importe où (surtout mes jambes et mon pubis) jusq'au sang, il n'y a souvent rien, mais j'insiste, ça s'infecte, j'insiste, je souffre terrible (surtout au pubis) mais j'insiste.
J'ai moi aussi tout coché sauf "empêcher les blessures de guérir".
Je pensais avoir arrêté l'AM mais c'est en vérité me mentir à moi même.
Je me cogne la tête et les poings encore.
Oui j'ai arrêté coupures, brûlures, griffures et morsures mais ca m'arrive encore de me donner des coups.
La raison aussi à changé. Aujourd'hui quand je me fais mal c'est exclusivement pour me calmer ou arrêter une crise de dissociation.
Je me mens a moi même. Je n'ai pas arrêté l'AM.
(J'ai pris mon âme et mon corps en otage.)
J'ai pris mon ombre par la main, je l'ai caché dans ces buissons avant de continuer mon chemin.