Forum d'entraide sur l'automutilation

Cela fait un moment que ça me trotte dans la tête...

Créer un post pour connaître vos ressentis quand vous allez trop loin. Vous arrive-t-il de vous faire peur ? Comment ? Souvent ? De la même manière ? Cela vous fait-il réagir ? Si oui, pour quelle durée ?

Je veux dire... On se blesse volontairement... Certains d'entre nous ont fait des tentatives de suicides graves (coma, réanimation, respiration artificielle..., que de la joie...). Qu'est-ce que cela nous a apporté ? Retiré ?

Est-ce que vous vous faîtes peur ? Souvent ? Parfois ? Jamais ?

J'aimerais avoir des témoignages...

ATT SU AM



Pour mes tentatives de suicide, je n'ai pas eu peur. Je me souviens distinctement d'une voix m'ordonnant de respirer et moi de me dire que non, j'en avais pas envie puisque j'allais mourir (la seule chose dont je me souvienne, d'ailleurs). J'en retire... je sais pas. Pas de la peur, en tout cas. J'ai pas vraiment peur de mourir. Plutôt de la douleur et ma "méthode" avait été totalement indolore.

Pour l'AM. Ma limite est la douleur. J'ai eu des moments de peur, des montée d'adrénaline quand le sang coulait plus que je ne voulais, mais c'était plus la peur de perdre contrôle que celle de mourir. Parce que l'AM repose chez moi sur le contrôle... si je ne la contrôle plus elle, alors rien ne va plus. Soit ça m'empêchait de recommencer pendant un moment (je ne pouvais pas la laisser me maîtriser à sa guise), soit au contraire il fallait que je recommence très vite pour me prouver que j'avais ce contrôle.

Je sais pas trop ce que tu attendais comme réponse, donc pas non plus si je réponds à tes questions où si je suis à côté de la plaque.




Edit : J'ai utilisé le passé sans m'en rendre compte

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***ATT AM***
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Pour les coupures, il y a un point où je me faisais peur, à la limite de l'AM et du suicide. Ca ne m'a pas empeché de recommencer, mais je passais systématiquement aux urgences si j'en arrivais là (2 fois seulement).

Pour les coups, oui, j'ai souvent eu peur de me casser quelque chose. Ca ne m'a pas limité non plus, mais j'y ai pensé souvent, pendant et apres. J'ai d'ailleurs certainement fait des dégats, un simple bleu ne fait pas mal un mois.
En fait, je réalise que j'avais surtout peur... de devoir me faire soigner. Parce que dans les deux cas, je ne pouvais pas continuer à cacher.

Ce qui m'a fait reagir, c'est d'aller trop loin, mais pas en AM. Dans le mépris de soi-meme. Boire, insulter mes amis, coucher avec un gros con... Ma limite elle est là : je ne veux pas descendre trop bas.

***ATT AM SU***

Les tentatives de suicides ont été nombreuses. Quand je m'engage dans cette voie-là, je ne vois plus rien. Plus ne me rattache à la réalité. La plus grave m'a apporté une grande part de satisfaction. J'avais le sentiment d'être passé à autre chose. Ce qui s'est avéré être des foutaises. J'étais presque fière de moi. J'avais le sentiment qu'une page s'était tournée. On s'occupait de moi et ça, ça valait tout l'or du monde. J'ai fait monter la famille en catastrophe à Paris. Ma mère a pour une fois laissé ses sentiments la submerger. Elle a pleuré, m'a dit qu'elle m'aimait et m'a fait promettre de ne pas lui refaire ça. Promesse non tenue. Elle ne s'est même pas combien de nombre de TS j'ai faites...

Pour l'AM, c'est différent.

Est-ce que vous vous faîtes peur ? Souvent ? Parfois ? Jamais ?

Pendant longtemps, je ne me suis jamais fait peur. Je n'en avais rien à foutre. Là, depuis quelques années, je sais que je vais de plus en plus loin et qu'à chaque fois, je passe près d'une catastrophe. A chaque fois, il y a un coup de lames qui m'a retenu par l'opération du Saint Esprit... C'est pour ça que je dis souvent que je devais mourir. Je m'y suis tellement appliquée... Ca a été mon but pendant tant d'années... Depuis quelque temps, je me fais peur quand je me lame. Parce que je n'ai pas de limite. Je veux toujours aller plus loin. Sauf qu'un jour, il y aura un point de non-retour. Celui que je cherche depuis si longtemps finalement...

NB - Tu as très bien répondu jolie Yamaël !

Je ne me faisais jamais peur jusqu'à il y a un peu près un mois, c'est allé trop loin. Le sang ne s'arrêtait plus de couler et la plaie s'est infectée, j'ai été hospitalisée trois semaines en psychiatrie, j'ai cru vraiment que c'était la fin.
J'avais réussi à arrêter mais j'a recommencé, et je ne crois malheureusement pas que cet incident va changer ma façon de voir les choses

Je n'ai jamais eu peur pour ma vie, en me blessant.

Même lors de cette TS, ce qui me faisait le plus peur c'est
-le temps que ca prendrait, les souffrances aussi
-me rater, et voir la tete des gens, être "la pauvre fille qui s'est ratée", celle sur qui on chuchote.

en fait, de facon générale, c'ets la seule peur qui ait compté. J'ai toujours eu peur d'aller trop loin et de devenir folle. ou d'être perçue comme telle.
En HP, ça m'a particulièremen atteinte (avec une réaction paradoxale, d'ailleurs... ), cette barrière que je sentais s'élever entre moi, et les gens sains d'esprit.
ëtre exclue du groupe des gens "bien", je peux dire ce que je veux, m'être habillée toute en noir et avoir affiché mon mal-être comme une bannière, ça me fiche une sacrée frousse.
Sauver les apparences, quoi.
Aujourd'hui, dans mon entourage, personne ne peut soupconner les fêlure, et si je me blese personne ne le sait. parce que je suis à la fac depuis un moment, et qu'il est mieux perçu d'y être équilibré...

parce que je suis à la fac depuis un moment, et qu'il est mieux perçu d'y être équilibré...

Tous dans la même galère.
Je ne connais personne d'équilibré dans ta fac

(mais je ne sais pas si c'est à cause de la fac en elle même ou simplement des gens que je fréquente ^^)