Gerer ses instabilités

[Laurent MB]

Bonjour

J'ouvre ce sujet car j'ai assez souvent des hauts et des bas dans mon humeur, dans mes motivations, dans mes convictions. Je pense que c'est quelque chose de commun pour beaucoup de personnes ici, et les consequences peuvent etre assez dures. Un seul mauvais moment peut nous faire remettre en question beaucoup de choix, nous faire croire que tout le bonheur precedent n'etait qu'un leurre, nous convaincre que la douleur n'est qu'un retour au vrai soi. Pourtant, ces moments ne sont justement que des moments, des instants qui passent, aussi convaincants soient-ils. Certes ils peuvent montrer qu'il reste des problemes sous-jacents, mais cela ne veut pas dire qu'il faut laisser les idees noires d'une journee barbouiller au feutre toutes les semaines d'effort et de progres precedents.

J'ouvre donc ce sujet pour que chacun puisse proposer ses methodes pour gerer ces instabilites. Je parle ici de gerer les instabilités tant du point de vue de limiter leurs apparitions, que du point de vue de les apprehender une fois qu'elles arrivent pour ne pas se laisser emporter par elles.

[Ashmida]

ATT SU

Là et le vrai problème moi j'en ai aucune je subis jusqu'au point de rupture et....Nan c'est vraiment pas bon du tout.... En moins d'une journée je peux me dire que la vie n'en vaut pas la peine et ça m'angoisse.... Surtout que je sais que je peux faire des conneries que je peux aller loin surtout dans des moments où j'ai plus de pensées cohérentes et je n'ai rien trouvé pour canaliser ça. Parler à quelqu'un.... Pour faire subir la crise à une amie ou la famille? C'est la cata... J'ai fait un truc horrible à une amie et ça je veux pas que ça se reproduise.... Au lycée il y a toujours les infirmières.... La fois où j'étais recroquevillée par terre en pleurs en train de dire ça n'en vaut plus la peine je suis fatiguée et que mon amie m'avait traînée à l'infirmerie ça m'avait aidé.... (franchement en parler aux proches c'est la pire chose qu'il soit dans mon cas parce que quand je commence à tomber c’est progressif et on a beaucoup de mal à me faire remonter à la surface....) Pour gérer je tente de toujours penser et de ne pas perdre de contrôle.... Je sais que je ne veux pas mourir mais parfois juste un faux pas et je commettrai vraiment l'irréparable.... Je vis dans l'angoisse de ce que je pourrais faire.

Fin ATT

(je sais pas si je réponds à ta question où si je suis à côté de la plaque et si je dérange, je m'en excuse sinon.... )

[Lious]

Je prévois en les prenant en compte.

Par exemple, je sais pertinemment que d'ici un ou deux mois, je vais arrêter de travailler à la fac. Parce que ça a toujours été comme ça, je finis par m'essouffler et en avoir marre et ceci et cela, et pour une raison ou une autre, ça casse et je passe de super motivée à prête à abandonner.
Je ne vais plus en cours, je ne révise plus, etc.

Donc je mets les bouchées double au début, je fais mes exposés au début, je fais mes mémoires dès qu'on me donne les sujets... Et donc quand je passe dans l'autre humeur, tout ce que j'ai à faire, c'est de me procurer les cours auxquels je n'ai pas assisté. Ce qui se gère.


C'est le domaine où les variations d'humeur sont les plus prévisibles, les plus visibles et les plus facilement gérables. Le domaine scolaire. Puisqu'il y a une production effective.



Dans d'autres domaines, c'est pas pareil. Ca reste prévisible. A force, même si je ne saisis pas la logique sous-jacente, je peux dire que tel événement va provoquer tel genre de réactions...
Je prévois par probabilités. Si une chose peut très probablement déchirer mon esprit, je vais la contourner soigneusement.
Si c'est seulement probable, je prends en compte plus d'éléments.
Si c'est peu probable, je mets quelques filets et je me lance.


Ca, ce sont des variations prévisibles.
Je ne peux pas toujours prédire mes variations d'humeur à moyen terme. Parfois, je peux la prédire à une heure, cinq minutes, ou trente secondes près.
Parfois, je me rends compte après coup que j'ai changé d'humeur.
Parfois, je me rends compte que j'ai changé d'humeur seulement après avoir re-changé d'humeur.


J'ai mis en place un système interne de gestion, si on peut dire ça comme ça, notamment au niveau des décisions.

J'ai une idée de décision qui me vient. Et là y'a tout un mécanisme de vérification de contexte qui se met en route, pour déterminer si les conditions sont requises pour qu'une décision (quelle qu'elle soit) est valide.
Je dis ça comme je le ressens mais par exemple, si ça "vibre", je refuse de prendre une décision. Si ça "sonne", je la prends.

Je prends rarement les "grandes" (ressenties comme grandes) décisions sur une seule humeur, j'attends généralement d'avoir passé deux, trois voire quatre humeurs avant de me dire "ok toutes les humeurs sont d'accord" ou "la majorité des humeurs est d'accord", parce que ça veut dire que "je" suis globalement d'accord avec cette décision.
(A tort ou à raison, c'est pas la question, c'est juste... être en accord avec moi-même)

[Laurent MB]

Merci vos reponses.

Dans mon cas, un moyen que j'ai de gerer les instabilites, c'est deja de sortir du simple mode ON/OFF dont tu parles Ashmida. Ne pas etre manicheen, tout blanc ou tout noir, mais d'essayer de me tenir toujours sur du gris. Pour mes problemes avec l'absurde par exemple, je garde toujours dans un coin de ma tete la question, du coup quand je me prends un coup d'absurde dans la tete j'arrive a le gerer (sauf cas exceptionnel). Un autre point, assez evident, est de profiter des bonnes periodes pour tenter de regler les problemes entrainant les mauvaises periodes. Ca implique de travailler sur soi tant qu'on peut, aller voir un psy, prendre de l'avance, etc.

Malgre ca, il y a toujours des periodes plus down, et ce que j'essaie de faire, c'est un peu ce que dit Lious. Temporiser, principalement, ne pas prendre des decisions dans ces moments la (NB: Lious, j'aime ton approche de laisser passer plusieurs moi avant de se decider, j'adhere), de ne rien faire d'irreparable a ces moments-la. En fait, ca implique d'avoir conscience que le moment present n'est qu'un moment, ca implique de l'effort de lucidite (pas toujours facile) et ensuite un effort sur soi pour laisser passer le temps.

Bref, j'ai toujours pas de theorie miracle, donc n'hesitez pas si vous avez d'autres methodes.

[zoc]

Le problème, c'est que les méthodes efficaces ... y en a pas beaucoup ...

Mais j'essais de m'occuper l'esprit.
En prévision : je fais du sport, j'essais de me fixer un tas de chose a faire dans la vie, pour que mon esprit vagabonde un minimum.
Et dans les mauvais moment ...
A part la mauvaise méthode, vu que j'ai longtemps pratiquer toutes sorte d'art martiaux, je connais des méthodes de respiration et relaxation. Moyennement efficaces, mais ca peut marcher si j'en fais un peu tout les soirs.
Essayer de rester coucher u maximum, ce qui m'évite d'être confronter a mes soucis. Mauvaise méthode, mais ca a le mérite de limiter la casse.
Et sortir un peu, voire quelque amis dont la stupidité est avéré, parcequ'en général, ils arrivent a faire rire, a défauts de comprendre le reste.

Et venir ici aussi. Lire les sujets des autres, ca m'aide a me poser mes propres questions.

[SR-o]

Bonjour

J'ouvre ce sujet car j'ai assez souvent des hauts et des bas dans mon humeur, dans mes motivations, dans mes convictions. Je pense que c'est quelque chose de commun pour beaucoup de personnes ici, et les consequences peuvent etre assez dures. Un seul mauvais moment peut nous faire remettre en question beaucoup de choix, nous faire croire que tout le bonheur precedent n'etait qu'un leurre, nous convaincre que la douleur n'est qu'un retour au vrai soi. Pourtant, ces moments ne sont justement que des moments, des instants qui passent, aussi convaincants soient-ils. Certes ils peuvent montrer qu'il reste des problemes sous-jacents, mais cela ne veut pas dire qu'il faut laisser les idees noires d'une journee barbouiller au feutre toutes les semaines d'effort et de progres precedents.

J'ouvre donc ce sujet pour que chacun puisse proposer ses methodes pour gerer ces instabilites. Je parle ici de gerer les instabilités tant du point de vue de limiter leurs apparitions, que du point de vue de les apprehender une fois qu'elles arrivent pour ne pas se laisser emporter par elles.

C'est mon cas en ce moment, j'ai pas de solution, je prie pour pouvoir vite dormir et ne plus penser à rien. ...