Help Am de retour

[Wanheda]

Bonsoir à toutes les personnes présentes! Ceci est mon premier message sur le forum, alors je ne sais pas très bien comment m'y prendre, ni si je suis au bon endroit (dans le forum j'entends) Je ne pensais pas un jour me trouver ici!

Bref rentrons dans le vif du sujet. J'ai actuellement 16 ans et je suis en terminale (pour restituer dans le temps). J'ai commencé à m'Am en 3ème. L'enchaînement des évènements est long à expliquer, alors je vais faire rapide. Je traversais une période difficile émotionnellement, je me sentais... vide. Etant adoptée (si si il y a un rapport!) je sentais comme un trou noir dans mon cœur, et je trouvais que ma vie n'avait pas de sens. Bon évidemment d'autres facteurs rentraient en compte. De plus, une de mes "amies" s'Am également. Je m'inquiétai plus pour sa propre vie que pour la mienne. J'ai passé des moments terribles et une des pires journées de ma vie à cause de son comportement et cela m'a je pense encore plus "enfoncée".

J'ai recommencé début 2nde, peu mais cela a suffit à ce que tout le monde se détourne de moi. Je mettais uniquement des manches longues et ce n'est qu'au début de la 1ère que j'ai "osé" mettre des manches courtes. J'ai de nombreuses cicatrices et je pensais que tout le monde aurait les yeux fixés sur mes bras et n'arrêterait pas de me poser des questions. Le temps passait, passait et à chaque question j'inventais une réponse différente, parfois je m'énervais, parfois je partais et d'autres j'assumais...

Aujourd'hui j'ai recommencé et je me sens encore plus seule qu'auparavant. Je me suis éloignée de l'amie qui m'a le plus soutenue en 3ème et je me vois mal venir lui raconter mes problèmes alors qu'elle a les siens à côté, ça ferait vraiment intéressée. J'ai essayé d'en parler à la seule fille de ma classe dont je suis réellement proche mais tout ce qu'elle a trouvé à me dire c'est "si tu veux le faire fais-le, c'est normal, je ne vois pas où est le problème!" Je ne peux en parler à ma mère, savoir que j'ai recommencé la détruirait dans un sens.

Il faut bien que je vide mon sac alors me voici ^^ Je plaisante avec ça mais c'est une réelle souffrance de ne pouvoir en parler avec des personnes qui comprennent ce que je vis et qui ne me jugent pas. C'est en quelque sorte ma parade maintenant. Comme disait Figaro "Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer!" Je détourne chaque fois la conversation et me suis construit un véritable mur contre les émotions. Un me de ma classe m'appelle La reine des glaces, c'est peu dire! Je me dis que le meilleur moyen de ne pas souffrir est de ne pas avoir de cœur...

J'oubliais : j'ai vue une psychologue pendant la 3ème, j'ai arrêté et je l'ai revue en 2nde. Je ne peux honnêtement dire que cela m'a aidé puisque je gardais la majorité des informations pour moi et que je ne voulais pas me confier de peur qu'elle me juge ou rapporte tout à ma mère.

Pour un premier message, quel pavé!

[Alkalyn]

Salut wanheda!

Bienvenue sur le forum!!

Je ne crois pas que beaucoup sur ce forum avait prévu se retrouver ici!

Ton amie de la 3ème, elle a ses propres problèmes, mais tout le monde a des problemes. Parfois avec la distance et avec le temps, des amitiés se perdent... Mais peut être que si tu penses à elle c’est que tu crois qu’elle pourrait t’aider. Si la situation était inverse et que elle venait vers toi; malgré tes problème, tu voudrais l’aider?

Pour ton autre amie, c’est une réaction inapproprié... je ne qualifirais pas ça de normal... L’am c’est complexe, et ça peut générer des réactions plus ou moins appropriés. Tu as essayé de lui dire comment tu te sentais par rapport à ça, que tu aimerait arrêter ? Je ne sais pas... c’est un peu poussé, je ne sais pas comment elle a fait son idée de l’am et pourquoi c’est si banale à ses yeux, mais bon.... si on compare à la cigarette, si quelqu’un me dit je fume je peux me dire ´ ok c’est normal’, mais si quelqu’un me dit j’aimerais arrêter de fumer, et j’aurais besoin de support, je prendrais sûrement la situation différemment.

Avec certaines personnes, je ne parle pas directement de l’am mais en abordant ce qui cause les envies ça aide à les contrôler.

Tu envisage de peut être essayer de revoir un psy en étant plus transparent avec ? En t’investissant plus dans la demarche?

C’est difficile de se sentir seul pour faire face. Écrire m’a toujours beaucoup aidé dans ces moments , questions de ne pas construire un trop gros mur avec mes émotions. Si le cœur t’en dis et que tu as besoin d’une place ou vider ton sac d’une maniere plus régulière, tu peux touvrir un sujet dans la section carnet personnel.

[Wanheda]

Merci pour cette réponse! ^^

Oui c'est sûr mais... le problème comment dire... je ne sais pas réagir face aux gens. Bien sûr que je voudrais l'aider! Elle est déjà venue vers moi au début de l'année parce qu'elle avait des problèmes et je n'ai pas su comment l'aider, que lui dire bref. Mais je ne veux pas lui réimposer ça? Je ne veux pas demander aux autres de m'aider si je ne suis pas capable de les aider en retour?

Je pense -même je suis certaine- qu'elle n'a jamais été confrontée à une personne qui s'Am. La première chose qu'elle m'a dite quand elle a vu mes bras : "c'est trop beau ça fait Lara Croft!" C'est plutôt agréable au début d'avoir quelqu'un en face de soit qui s'en contrefiche mais ça peut finir par peser quand ça ne va vraiment pas . C'est une amie pour les bons moments, ce qui n'est déjà pas si mal!

Je pensais récemment à prendre un rdv avec la psy de mon lycée, gros avantage ça éviterait que ma mère soit au courant. Le seul truc c'est qu'apparemment elle redirige vers des psys de l'extérieur si elle pense que le problème n'est pas de ressort scolaire. Je voulais attendre un peu pour voir comment tout ça évolue et si je me sens prête à me livrer comme ça! Pour moi parler de ce que je ressens c'est comme me faire disséquer dans un sens.

Pour les carnets personnels je n'ai pas tout compris mais je vais me renseigner, j'ai réalisé que ça ne sert à rien de vouloir tout régler toute seule (et venant de moi c'est une grooosse avancée)

[Alkalyn]

Salut Wanheda,

Parfois dans les moments difficiles, il n'y a rien à dire, rien à répondre. Le simple fait d'être là, d'écouter, c'est déjà beaucoup. Ne soit pas trop dure avec toi, ce n'est pas toujours évident de savoir quoi répondre face à la douleur qui nous est confié. Parfois ce n'est pas la personne qui t'aides, que tu aideras en retour. Je crois que la vie est comme une roue qui tourne. Parfois, tu peux apporter une aide à quelqu'un sans même que tu t'en rende compte. Une parole qui le marquera toute sa vie... et que de ton côté, tu oublieras aussitôt.

Pour ton autre amie, décidément, elle a une façon bien spécial de voir l'am. Je peux comprendre que de voir ton mal être ignoré de la sorte par quelqu'un qu'on croyait proche peut devenir blessant. Je ne sais pas si c'est envisageable pour toi, mais peut-être d'avoir une conversation avec sur comment tu te sens face à la situation pourrait un peu améliorer les choses. Sinon, comme tu dis il y a des vrais amies et des amies plus superficiel disons.

C'est une bonne idée d'essayer de voir le psy de l'école si tu sens que tu en as besoin! C'est une grosse étape à franchir si tu as l'habitude de ne pas t'ouvrir, ça peut être difficile de se révéler. Par contre, je crois que c'est une étape importante si tu veux que ta démarche soit efficace. Le psy est là pour aider après tout.

j'ai réalisé que ça ne sert à rien de vouloir tout régler toute seule (et venant de moi c'est une grooosse avancée)

Oui c'est déjà une grande étape ! Sois fière des pas en avant que tu fais.

Pour ce qui est de l'histoire de carnet personnel, c'est une section sur le forum.

[Wanheda]

Ce n'est pas réellement blessant... C'est plutôt ça : ! Je pourrais essayer, mais je ne sais pas si elle me prendrait au sérieux!

Le problème quand je veux me confier à quelqu'un c'est la peur d'être jugée. Je me dis que vu ma situation - pas de maladie, de morts, de raison que les autres pourraient considérer comme "valables" - je n'ai tout simplement pas le droit de ne pas être heureuse. S'ajoute à ça l'inévitable question : qu'est-ce qui ne va pas chez moi? J'ai trop peu de personnes qui comptent pour moi pour prendre le risque de les perdre, mais si je ne les prends pas c'est moi que je risque de perdre. Je ne sais vraiment pas quoi faire là...

Je ne sais pas, je me sens trop différente des autres. J'ai parlé un peu à ma prof d'allemand au début de l'année après avoir craqué, bon en fait je ne lui ai pas réellement "parlé" je n'ai pas voulu lui dire ce qui n'allait pas, et elle m'a comparée à une cocotte minute. Elle m'a suggéré de faire des activités que j'aime pour me changer les idées, mais même ces choses perdent leur intérêt. Je ne fais rien, parce que rien ne m'inspire. Alors évidemment après je culpabilise et c'est encore pire.

Peut-être qu'il faut mieux que je créé un sujet dans les Carnets? Dans ce cas-ci vaut-il mieux que je créé un nouveau sujet totalement vierge ou puis-je copier-coller celui-ci dedans?

[Naëlle]

Hello Wanheda, bienvenue sur le forum !

Je trouve aussi la réaction de ton amie très curieuse... et puis, ce n'est certainement pas celle que tu attendais :/
Tu as pu lui dire que l'am, pour toi, n'était pas anodine, et était plutôt liée à du négatif ?

Le problème quand je veux me confier à quelqu'un c'est la peur d'être jugée. Je me dis que vu ma situation - pas de maladie, de morts, de raison que les autres pourraient considérer comme "valables" - je n'ai tout simplement pas le droit de ne pas être heureuse.

Ah, ça résonne ce que tu dis là, j'ai passé mon adolescence à me dire ça...
Sauf que, être heureuse ou malheureuse, ce n'est pas un droit... c'est un état de fait. Tu ne peux pas te forcer à être heureuse, si quelque chose t'entrave à l'intérieur, tu ne peux pas juste l'effacer en te disant que ça n'a pas lieu d'être.
Je m'interroge aussi sur une chose que tu as mentionnée à propos de toi dans ton premier post : tu es adoptée. Tu ne donne aucun détail sur la situation, mais dans tout les cas, ce n'est pas anodin, comme situation familiale, au niveau des relations et de la construction identitaire, ça peut avoir un impact, d'autant que tu as l'air de dire qu'en 3ème, ça t'amenait cette image de "trou noir à l'intérieur" ?

j'ai vue une psychologue pendant la 3ème, j'ai arrêté et je l'ai revue en 2nde. Je ne peux honnêtement dire que cela m'a aidé puisque je gardais la majorité des informations pour moi et que je ne voulais pas me confier de peur qu'elle me juge ou rapporte tout à ma mère.

Ce n'est pas facile, de nouer une relation thérapeutique avec un(e) psy, de réussir à s'ouvrir, à faire confiance !
Tu envisages de revoir une psy ; je pense que c'est une très bonne idée, et courageux, de passer au-dessus de cette première expérience peu concluante.
Je pense qu'une chose qui peut aider, quand on voit un psy tout en étant encore sous la garde parentale, c'est de parler clairement avec la psy de ce qui sera discuté avec les parents. Normalement, tu es protégée par la confidentialité ; tant que tu ne mets pas en danger toi-même ou autrui, ce que tu dis à ta psy, c'est entre toi et elle. Ce qu'elle transmet aux parents, c'est discuté avec toi, et c'est transmis avec ton accord. Mais c'est important je pense de clairement définir ça avec la psy, afin que ce que soit clair et que tu puisses savoir que tu trouves dans un espace protégé, un espace bien à toi !
Quant à la peur du jugement... Une psy est là pour t'accueillir, avec tout ce que tu es, pour t'aider, sans juger. Mais sur le moment, c'est parfois hyper difficile de se rappeler de ça et de le ressentir, je comprends :/

S'ajoute à ça l'inévitable question : qu'est-ce qui ne va pas chez moi? J'ai trop peu de personnes qui comptent pour moi pour prendre le risque de les perdre, mais si je ne les prends pas c'est moi que je risque de perdre. Je ne sais vraiment pas quoi faire là...

Est-ce que tu pense qu'admettre que tu as quelque chose une souffrance à l'intérieur, et que tu voudrais comprendre et traiter cette souffrance pour la dépasser, ça inspirerait du rejet aux personnes qui comptent pour toi ? Qu'est-ce qui te pousse à penser ça ?

[Wanheda]

J'hésite de plus en plus à lui dire, en ce moment ça penche plutôt du côté du oui! Après on a abordé ce sujet 1 ou 2 fois et c'est en partie moi qui éludait ses questions et changeait de sujet de conversation quand elle me demandait pourquoi j'avais fait ça. Donc bon ça n'a pas non plus aidé! L'Am a un côté "positif" paradoxal aussi, ça me permet d'évacuer ce que je ne dis pas et les frustrations qui vont avec. Ma vie est une longue suite de non-dits x)

Ben justement c'est ce que j'essaye de faire depuis 3 ans... Je relègue tout dans un coin et j'attends que ça pète, et après hop aux archives on n'en parle plus. Je n'aime pas trop le terme malheureuse, sa connotation, trop... durable.

Oui c'est sûr que l'adoption a joué un rôle. Je vois tous ces gens qui savent exactement de qui ils viennent, de qui ils tiennent, et je me dis : toi tu n'auras jamais ça. Mes parents m'aiment, là n'est pas le problème. Et l'avantage c'est que je suis certaine d'être aimée pour ce que je suis Comment s'accorder de la valeur lorsque votre vie commence par un abandon? Oui je sais elle m'a confiée à des personnes pour m'offrir une vie meilleure et tous ces arguments. Mais ça ne me suffit pas à moi! Le trou noir... Ca me hantait jour et nuit, je ne ressentais rien. A l'époque je n'étais même pas sûre de finir l'année.

Merci, je n'avais pas pensé à ça! Acte très courageux surtout lorsqu'on veut être totalement honnête et dire des choses qu'on n'ose pas s'avouer à soi-même, alors aller les raconter à une inconnue bonjour les dégâts au mental pendant le rdv!

Le fait que je n'aille pas bien n'est pas le problème en soi. C'est surtout le fait d'avoir recommencé. Ma mère n'a toujours pas digéré mes cicatrices et tout le tintouin alors... Je connais exactement la réaction de mon père : il se murerait dans le silence et n'aborderait jamais le sujet. Et après si je décide de voir une psy et de leur en parler ça refera comme la dernière fois où je mentirai à ma mère en lui disant que ça m'aide.

[Wanheda]

Bon... Tentatives de discussions qui n'ont abouti strictement à rien... sinon à plus d'incompréhension. Mes phrases sont décousues mais je les écris comme viennent mes pensées...

Ma haine de moi va et vient et c'est de pire en pire à chaque fois. La peur aussi. Le cœur vide et froid. Tellement le bordel dans ma tête...

Je copie des lignes écrites y'a pas si longtemps et qui résument pas mal la situation : "Je ne peux plus me voir. Je hais les miroirs parce qu’ils me renvoient à ce que je suis réellement et à ce que je ne suis plus. C’est bien simple, je ne me supporte plus. La différence est une chance mon cul. Tout ce que ça m’apporte c’est des problèmes et un sentiment d’absence totale d’intégration. Moi je voudrai bien qu’un garçon s’intéresse à moi... Juste une fois… Comme E.… Dans le même temps je prétends devant tout le monde que ça ne me blesse pas et que je suis prête à rester seule. Au fond je reste une petite fille qui a besoin de sentir qu’on s’intéresse à elle. C’est quoi en fait ? Je suis laide, différente, bizarre ? Simplement qu’on me dise ce qui ne va pas. Tristesse écrasante. C’est étrange la vie quand même. A qui pourrais-je parler ?"

J'ai omis un détail à propos de l'adoption. A chaque fois que je sors de chez moi, du lycée de n'importe où, je regarde autour de moi si quelqu'un me ressemble, me regarde et m'identifie comme le bébé abandonné il y a 16 ans... A un certain moment je m'étais construit toute une fiction autour d'un détective privé x) Je poursuis un fantôme mais je ne peux pas le contrôler.

Je n'arrive pas à exprimer autre chose que de la colère je ne sais même pas quoi rajouter à ce post... Trop de choses sur le coeur, paradoxalement aucune émotion.

[Wanheda]

Pourquoi est-ce que 'est aussi dur de parler, de hurler son mal-être au monde?

- Demain départ pour un voyage scolaire en ITALIE où apparemment il va faire chaud, ma mère qui n'arrête pas de me dire "mets des débardeurs dans ta valise!"
- La prof qui est une grosse commère et qui est capable de tout répéter à ma mère, vive les cicatrices et les marques "fraîches"
- mon amie (que je vais appeler E) qui préfère se préoccuper de ses problèmes de mecs...
- Cette folie sous-jacente qui se manifeste de plus en plus...
- L'impression de n'être qu'une sombre loque sans volonté