Par où commencer ?
Posté : sam. 10 mars 2018, 02h14
Bonsoir
Il y'a un mois, j'ai écris un mail à quelqu'un qui était important pour moi, avant. Dedans, j'ai expliquée ma chute en enfer. Je m'appelle Morgane, jai 19 ans. Je suis en terminale Bac Pro. Je ne pense pas avoir la foi de réécrire ce que je ressentais à ce moment là. Je dis ça car entre temps, il s'est passé des choses, et ca s'est calmé. Mais je sais très bien que ce n'est que temporaire, et que l'angoisse me guète à chacun de mes mouvements.
Alors voilà ce que j'avais écris :
"En ce moment, c'est l'enfer, alors je viens chercher le souvenir réconfortant que vous m'avez laissée. Un endroit qui me semblait agréable, d'ailleurs. Vous savez, je ne vous en voudrais pas si vous ne répondez plus. Je ne suis là que parce que l'idée de vous écrire m'apaise un peu. Vous ne jugez personne, et puis, au pire, si ce mail vous semble désintéressant, vous pouvez toujours le supprimer.
Je ne sais pas réellement par ou commencer, parce que les mots me manque quand il s'agit de décrire l'enfer. Je suis tombée bien bas de nombreuses fois, toujours en me relevant comme je le pouvais. Cette fois, je le ferais encore une fois. Mais après, ce sera fini de rechuter, parce que je ne peux pas me permettre de détruire mon corps de la sorte. Depuis Septembre, on va dire que je me fais passer une sorte de test. Quand je suis à l'internat, la seule bouffe qui passe dans mon estomac est un sandwich et un repas de la cantine le mercredi, et encore, quand je ne décide pas d'aller fumer à la place. Le reste du temps, l'eau me suffit, on va dire.
J'ai perdue 15 kilos (ou peut être plus, je suis mauvais en math), et je me sens capable d'aller beaucoup plus loin. Il faut dire que je ne fais pas que fumer et jeûner... je marche beaucoup. Je fuis toujours du lycée, je pars deux heures, généralement. Je marche jusqu'à l'arrêt de bus, à 20 minutes. Je m'assois, je prend mon temps, et puis je reviens. Je le fais pas tout les jours, parce qu'en ce moment je suis "surveillée". Mais je trouve toujours un moyen de m'enfuir, et ça horripile le personnel (ce que je peux comprendre).
Mes bras et mes cuisses sont redevenues mes terrains de jeux favoris. Je me laisse tranquillement mourir, et ça dérange pas mal autour de moi. Je me dis que si je tombe, et bien c'est pas très grave. Peut-être que quelqu'un me ramassera, peut-être que je serais jeter dans un fossé. La vérité c'est que je ne ressent plus grand chose, c'est à ce demander ce que je fais encore ici, d'ailleurs. Je veux pas vivre dans votre monde, tout simplement...
Récemment, on m'a présentée un infirmier du CMP. Il me fait beaucoup trop réfléchir, mais comme il est zen, ça va. Il essaye de me convaincre que la vie c'est génial. Je ne sais pas comment lui dire que ça ne me fais ni chaud, ni froid. Il a dit qu'on allait essayer de "coopérer" et que si ça fonctionnait pas, ils me shooteraient aux médicaments. Je suis curieuse de voir ce que ça va donner sur moi, tellement excessive quand il s'agit de ça. Je lui ai pourtant dis que je m'imaginais fuir de ma maison pour me jeter du pont. Mais il dit que ça va m'aider à me stabiliser. Si il veut que ça fonctionne, il va vraiment falloir me suivre à la trace. Parce que quand je décide de disparaître, je le fais.
J'ai fugué du lycée pour aller à Cayenne, un lundi soir, comme ça. Sans rien dire à personne. J'ai pris un stop, une prof de Matiti, apparemment. Que je ne connaissais pas, bien sûr. Elle m'a emmené jusqu'à chez ma pote. Arrivée sur place, je me suis douchée. Et là, j'ai reçue un appel de ma mère. Elle savait déjà, la CPE l'avait appelé. Du coup je lui ai dis que j'étais en sécurité et que je prenais le bus avec une amis le lendemain pour aller en cours. Elle était fâchée, mais bon. Le lendemain, j'ai du faire du stop pour aller à Matiti. Cette fois, c'est une secrétaire de Matiti qui s'est arrêtée. En arrivant, on m'a posé énormément de questions, auquel je n'ai pas répondu, car ma pote était dans le même lycée que moi. Elle était complice, donc.
Enfin, j'ai fais pire. Je suis partie un mercredi matin à pied pour aller à Cayenne chez ma grand-mère. Et j'y suis arrivée, mais enfin, c'est une autre histoire.
Bref, je crois que je fais vraiment n'importe quoi, en ce moment. Mais le pire c'est que je le sais, mais je continue, parce que... si je ne me coupe pas, si je ne sors pas, je pèterais un plomb. Je ne contrôle absolument plus toute les merdes qui se sont accumulées depuis des mois. Pour moi, la seule solution, c'est de m'arrêter là. Comment ça peut aller mieux quand tu te coupes au point de plus pouvoir bouger le bras ? Comment ça peut aller mieux quand ne serait-ce que quand l'infirmière effleurait mes plaies, je serrai les poings et les dents à deux doigts de hurler ? Elle utilisait plus d'une dizaine de compresse avant de pouvoir me faire un pansement potable (que je jetais même pas vingts minutes après). Comment je peux aller mieux quand l'idée de me laisser mourir me réconforte plus que de me battre pour m'en sortir ?
Parfois je me dis que vous ne vous rendez pas compte de la grosse merde, du déchet publique ambulant, que je suis. Je ne me supporte plus, et les autres ne me supporte plus. J'ai hurlé après le vice principal alors qu'il m'avait attrapé le bras. Je l'ai repoussé, j'étais en larme, vraiment en colère contre cet établissement de merde. Mes notes, bah que voulez-vous que vous dise ? Je suis à 8 de moyenne générale. Le bac est à deux de doigts de s'envoler loin de moi. Mais ça ne m'inquiète pas, je me dis que je serais sûrement morte de faim avant.
Enfin. Pour le moment, tout est mitigée dans ma tête. Il me faut encore un peu de temps, je suppose, avant de réellement choisir mon côté.
Je vous remercie d'avoir pris votre temps."
Alors voilà ou j'en suis maintenant. J'ai continue à voir l'infirmier, mais étant à l'internat il m'est impossible de le voir. Il m'a donné un rdv téléphonique, ca me stresse un peu, quand même... je n'ai jamais fais ca avant.
J'ai reçu une réponse positive d'une école, ca a boostée ma motivation. Vraiment, les profs ont fait la remarqué et tout.
Mais malgré tout, je continue de me scarifier (moins souvent), de ne pas manger. J'ai encore perdu 9kg depuis les vacances de décembre... Je sens que ca commence à inquiéter ma mère, mais sincèrement, j'ai perdu l'appétit.
Depuis trois jours, je sens l'urgence. Comme une alarme en permanence dans ma tête... je sais très bien que ca signifie qu'une grosse crise d'angoisse arrive. Et je sais pas comment soulager la tension autrement qu'en me coupant...
Voilà, voilà. Je n'attendant pas vraiment de réponse... je pense que la réponse m'a aidé à choisir mon camp, mais que ça reste quand même en équilibre.
Bonne nuit à vous.
Il y'a un mois, j'ai écris un mail à quelqu'un qui était important pour moi, avant. Dedans, j'ai expliquée ma chute en enfer. Je m'appelle Morgane, jai 19 ans. Je suis en terminale Bac Pro. Je ne pense pas avoir la foi de réécrire ce que je ressentais à ce moment là. Je dis ça car entre temps, il s'est passé des choses, et ca s'est calmé. Mais je sais très bien que ce n'est que temporaire, et que l'angoisse me guète à chacun de mes mouvements.
Alors voilà ce que j'avais écris :
"En ce moment, c'est l'enfer, alors je viens chercher le souvenir réconfortant que vous m'avez laissée. Un endroit qui me semblait agréable, d'ailleurs. Vous savez, je ne vous en voudrais pas si vous ne répondez plus. Je ne suis là que parce que l'idée de vous écrire m'apaise un peu. Vous ne jugez personne, et puis, au pire, si ce mail vous semble désintéressant, vous pouvez toujours le supprimer.
Je ne sais pas réellement par ou commencer, parce que les mots me manque quand il s'agit de décrire l'enfer. Je suis tombée bien bas de nombreuses fois, toujours en me relevant comme je le pouvais. Cette fois, je le ferais encore une fois. Mais après, ce sera fini de rechuter, parce que je ne peux pas me permettre de détruire mon corps de la sorte. Depuis Septembre, on va dire que je me fais passer une sorte de test. Quand je suis à l'internat, la seule bouffe qui passe dans mon estomac est un sandwich et un repas de la cantine le mercredi, et encore, quand je ne décide pas d'aller fumer à la place. Le reste du temps, l'eau me suffit, on va dire.
J'ai perdue 15 kilos (ou peut être plus, je suis mauvais en math), et je me sens capable d'aller beaucoup plus loin. Il faut dire que je ne fais pas que fumer et jeûner... je marche beaucoup. Je fuis toujours du lycée, je pars deux heures, généralement. Je marche jusqu'à l'arrêt de bus, à 20 minutes. Je m'assois, je prend mon temps, et puis je reviens. Je le fais pas tout les jours, parce qu'en ce moment je suis "surveillée". Mais je trouve toujours un moyen de m'enfuir, et ça horripile le personnel (ce que je peux comprendre).
Mes bras et mes cuisses sont redevenues mes terrains de jeux favoris. Je me laisse tranquillement mourir, et ça dérange pas mal autour de moi. Je me dis que si je tombe, et bien c'est pas très grave. Peut-être que quelqu'un me ramassera, peut-être que je serais jeter dans un fossé. La vérité c'est que je ne ressent plus grand chose, c'est à ce demander ce que je fais encore ici, d'ailleurs. Je veux pas vivre dans votre monde, tout simplement...
Récemment, on m'a présentée un infirmier du CMP. Il me fait beaucoup trop réfléchir, mais comme il est zen, ça va. Il essaye de me convaincre que la vie c'est génial. Je ne sais pas comment lui dire que ça ne me fais ni chaud, ni froid. Il a dit qu'on allait essayer de "coopérer" et que si ça fonctionnait pas, ils me shooteraient aux médicaments. Je suis curieuse de voir ce que ça va donner sur moi, tellement excessive quand il s'agit de ça. Je lui ai pourtant dis que je m'imaginais fuir de ma maison pour me jeter du pont. Mais il dit que ça va m'aider à me stabiliser. Si il veut que ça fonctionne, il va vraiment falloir me suivre à la trace. Parce que quand je décide de disparaître, je le fais.
J'ai fugué du lycée pour aller à Cayenne, un lundi soir, comme ça. Sans rien dire à personne. J'ai pris un stop, une prof de Matiti, apparemment. Que je ne connaissais pas, bien sûr. Elle m'a emmené jusqu'à chez ma pote. Arrivée sur place, je me suis douchée. Et là, j'ai reçue un appel de ma mère. Elle savait déjà, la CPE l'avait appelé. Du coup je lui ai dis que j'étais en sécurité et que je prenais le bus avec une amis le lendemain pour aller en cours. Elle était fâchée, mais bon. Le lendemain, j'ai du faire du stop pour aller à Matiti. Cette fois, c'est une secrétaire de Matiti qui s'est arrêtée. En arrivant, on m'a posé énormément de questions, auquel je n'ai pas répondu, car ma pote était dans le même lycée que moi. Elle était complice, donc.
Enfin, j'ai fais pire. Je suis partie un mercredi matin à pied pour aller à Cayenne chez ma grand-mère. Et j'y suis arrivée, mais enfin, c'est une autre histoire.
Bref, je crois que je fais vraiment n'importe quoi, en ce moment. Mais le pire c'est que je le sais, mais je continue, parce que... si je ne me coupe pas, si je ne sors pas, je pèterais un plomb. Je ne contrôle absolument plus toute les merdes qui se sont accumulées depuis des mois. Pour moi, la seule solution, c'est de m'arrêter là. Comment ça peut aller mieux quand tu te coupes au point de plus pouvoir bouger le bras ? Comment ça peut aller mieux quand ne serait-ce que quand l'infirmière effleurait mes plaies, je serrai les poings et les dents à deux doigts de hurler ? Elle utilisait plus d'une dizaine de compresse avant de pouvoir me faire un pansement potable (que je jetais même pas vingts minutes après). Comment je peux aller mieux quand l'idée de me laisser mourir me réconforte plus que de me battre pour m'en sortir ?
Parfois je me dis que vous ne vous rendez pas compte de la grosse merde, du déchet publique ambulant, que je suis. Je ne me supporte plus, et les autres ne me supporte plus. J'ai hurlé après le vice principal alors qu'il m'avait attrapé le bras. Je l'ai repoussé, j'étais en larme, vraiment en colère contre cet établissement de merde. Mes notes, bah que voulez-vous que vous dise ? Je suis à 8 de moyenne générale. Le bac est à deux de doigts de s'envoler loin de moi. Mais ça ne m'inquiète pas, je me dis que je serais sûrement morte de faim avant.
Enfin. Pour le moment, tout est mitigée dans ma tête. Il me faut encore un peu de temps, je suppose, avant de réellement choisir mon côté.
Je vous remercie d'avoir pris votre temps."
Alors voilà ou j'en suis maintenant. J'ai continue à voir l'infirmier, mais étant à l'internat il m'est impossible de le voir. Il m'a donné un rdv téléphonique, ca me stresse un peu, quand même... je n'ai jamais fais ca avant.
J'ai reçu une réponse positive d'une école, ca a boostée ma motivation. Vraiment, les profs ont fait la remarqué et tout.
Mais malgré tout, je continue de me scarifier (moins souvent), de ne pas manger. J'ai encore perdu 9kg depuis les vacances de décembre... Je sens que ca commence à inquiéter ma mère, mais sincèrement, j'ai perdu l'appétit.
Depuis trois jours, je sens l'urgence. Comme une alarme en permanence dans ma tête... je sais très bien que ca signifie qu'une grosse crise d'angoisse arrive. Et je sais pas comment soulager la tension autrement qu'en me coupant...
Voilà, voilà. Je n'attendant pas vraiment de réponse... je pense que la réponse m'a aidé à choisir mon camp, mais que ça reste quand même en équilibre.
Bonne nuit à vous.