Je ne sais pas mentir, mais suis incapable de dire la vérité. Parce que décrire mes émotions, mes sentiments autrement que par des images est un combat perdu d'avance.
Plusieurs fois, j'ai dit à ma psychologue, si vous posez la bonne question, vous aurez la réponse, elle avait apprit à comprendre ma gestuelle.. Nous avons fait un bout de chemin ensemble, chaotique, mais j'ai eu un réel progrès. Je nous faisais confiance..
Mais voilà fin Juin elle est partie en retraite et la nouvelle, sans être une jeunesse reconversion oblige n'en est pas moins fraichement diplômée dans ce domaine.
Stagiaire je l'avais eu plusieurs fois comme observatrice, et elle me plaisait bien.
Mais voilà force est de constater qu'elle ne me convient pas ..
J'ai l'impression, la désagréable impression qu'elle est comme beaucoup, à la recherche du coupable idéal.. celui qui m'a poussée dans la dépression.
Parce que pour elle tout est absolument normal, tout vient des autres.
Je devrais être contente d'apprendre que finalement je vais bien... malheureusement je ne considère pas que le manque de communication qui m'a amener à tenter l’autolyse soit réellement normal.
Ce manque d'ouverture, de confidence et un handicape que je ne supporte plus, qui me cause du tort. Je suis incapable de communiquer avec le corps médical, de décrire mes symptômes, mes douleurs, de demander des détails sur un diagnostique que d'ailleurs je n'obtiens que rarement, souvent refoulée au fond de l’éternel "vous somatisez madame", je vous conseille un suivi psychiatrique.
Alors certes j'ai fait de réels progrès avec mon homme. Je pouvais roder dans la cuisine les bras croisés pendant des heures, voir des jours avant qu'il ne me dise "qu'as tu à me dire ?" s'en suivait des heures, voir des jours avant que je ne sois capable de lui parler ...
Maintenant, je lui dis " Il faut que je te parle ", et quelques heures voir quelques jours après, j'arrive à le faire.
Mais sauf avec mon généraliste j'en suis toujours incapable devant un médecin, la psychiatre en fait partie, la psychologue aussi. Je ne leur fais pas ou plus confiance, et je ne peux donc pas leur faire confidence.
Bien que je sois incapable de mentir, je suis ressortie de chez la psychiatre avec l'impression d'être un énorme malentendu sur patte, encore une fois de ne pas avoir de légitimité, de prendre la place de quelqu'un de plus méritant !
A quoi bon continuer avec une telle défiance ?
Le 27 septembre je suis convoquée pour une expertise médicale, pour une éventuelle reconnaissance comme handicapée.. Depuis que j'ai reçu la convocation, c'est la panique. Pour moi la pire des choses qui pourrait m'arriver, serait que je me blesse devant l’expert .. La meilleure des chose que je lui parle avec sincérité !
Merci de m'avoir lu ..
