Attendre le temps
- Laurent MB
- Ancien modérateur
- Messages : 3970
- Enregistré le : sam. 22 janv. 2005, 20h38
- Localisation : relocated
Attendre le temps
Je me pose la question depuis longtemps, j'avoue que je suis toujours un peu mélé à ce sujet.
Pensez-vous qu'il y a un temps pour voir un psy?
Je veux dire, pensez-vous qu'il faut attendre d'être prêt pour ça? J'ai vu beaucoup de personnes (dont certaines très proches) être mal et aller voir un psy, et que ça ne serve strictement à rien. Puis un jour ça se débloque sans raison et ça avance; ou pas.
Je sais que certaines personnes ayant été traumatisées dans l'enfance décident parfois de se faire soigner.. quand elles ont 40 ans. Parce que c,est le moment, qu'elles sont enfin prêtes.
Dès lors qu'en est-il de voir un psy avant ce moment? Est-ce utile? est-ce que ça peut servir de préparation? Ou est-ce qu'au contrairça peut faire ressasser des souvenirs qu'on est pas pret à accepter, et juste faire mal pour rien?
Dans vos expériences ça a donné quoi?
Pensez-vous qu'il y a un temps pour voir un psy?
Je veux dire, pensez-vous qu'il faut attendre d'être prêt pour ça? J'ai vu beaucoup de personnes (dont certaines très proches) être mal et aller voir un psy, et que ça ne serve strictement à rien. Puis un jour ça se débloque sans raison et ça avance; ou pas.
Je sais que certaines personnes ayant été traumatisées dans l'enfance décident parfois de se faire soigner.. quand elles ont 40 ans. Parce que c,est le moment, qu'elles sont enfin prêtes.
Dès lors qu'en est-il de voir un psy avant ce moment? Est-ce utile? est-ce que ça peut servir de préparation? Ou est-ce qu'au contrairça peut faire ressasser des souvenirs qu'on est pas pret à accepter, et juste faire mal pour rien?
Dans vos expériences ça a donné quoi?
J'ose esperer qu'un bon psy aide celui qui en a besoin.
Mais par exerience, je dirais que 80% des psys aident ceux qui sont deja capable d'un minimum de reflexion sur eux-memes. En fait, c'est surtout que dans mon cas, j'etais quasi-incapable de parler, et encore plus a quelqu'un que je ne connaissais pas et pour parler de problemes personnels. Et là, ils sont rares les psy qui savent se debrouiller face à ca. Mettre en confiance pour parler, et reussir a rendre une seance utile, ou au moins pas trop penible face à un silence total.
Mais par exerience, je dirais que 80% des psys aident ceux qui sont deja capable d'un minimum de reflexion sur eux-memes. En fait, c'est surtout que dans mon cas, j'etais quasi-incapable de parler, et encore plus a quelqu'un que je ne connaissais pas et pour parler de problemes personnels. Et là, ils sont rares les psy qui savent se debrouiller face à ca. Mettre en confiance pour parler, et reussir a rendre une seance utile, ou au moins pas trop penible face à un silence total.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
RAC. Androm. III, 3.
- Pandora
- Ancien modérateur
- Messages : 4256
- Enregistré le : mer. 26 mai 2004, 14h47
- Localisation : Rhône-Alpes
Je profite de l'extraordinaire chance que j'ai d'avoir réussi à me connecter pour te répondre d'après ma propre expérience. C'est une réflexion très intéressante.
ATT SU
Je suis suivie depuis septembre 2002 sur les conseils d'un généraliste que j'avais vu à Grenoble de ma propre volonté suite à une soirée d'AM qui m'avait fait rélaisé que j'allais de plus en plus loin et suite à ma première TS, TS qui à mes yeux n'ne était pas une mais qui aux yeux des médecins en était une, et avec le recul, je confirme que même s'il n'y a pas eu hôpital (erreur de mon ex d'ailleurs qui m'a laissé agoniser toute la journée), il s'agissait d'une TS, puisque absorbtion de médicaments + alcool. Bref. Ce généraliste m'a mise sous AD en me disant bien que le traitement ne servirait à rien seul. Je me souviens encore de ce qu'il avait écrit sur son pc sous mon nom : trouble dépressif grave, désoeuvrement. Je suis remontée sur Paris à la fin de l'été et je suis allée au CMP. Ce fut le début de ma prise en charge par mon psychiatre de Paris. Le suivi ne m'a empêché de taper toujours plus fort dans mon programme d'autodestruction, n'a pas empêché les deux cures alcooliques, ni les trois TS, ni le coma, ni les HP, ni les CP. Et pourtant ce cher DrDobler était tout pour moi, parce que je pouvais dire les choses horribles mais si vraies qui me sortaient de la bouche et que personne n'était aptes à écouter. Je suis allée le voir dans les pires états possibles, bourrée à maintes reprises à m'endormir dans la salle d'attente, je suis allée le voir en ayant avalé des médocs, il a appelé le Samu, je suis allée le voir maintes fois en urgence, en pleine crise d'angoisse. Il m'a aidé parce que même si je n'étais pas prête à faire un véritable travail sur moi, je n'en pouvais plus de toutes ces choses que j'avais à dire et il était là pour m'écouter, me poser les quetions qu'il fallait. Mais il n'a rien empêché à ce que j'avais décidé : me foutre en l'air.
Quand je suis rentrée de Paris, j'ai voulu essayer la Vie, si on peut appeler ça une Vie, sans psychiatre. Un excellent généraliste me fournissait mon traitement. Cela s'est fini encore une fois dans le coma et en HP. J'ai recommencé à voir un psychiatre, que j'aimais très peu et que j'ai eu le courage de quitter grâce à ce généraliste. Depuis septembre 2005, je suis prise en charge par un autre psychiatre qui lui, est très bien, j'ai beaucoup avancé grâce au travail que nous faisons ensemble, parce que là, oui, il s'agit d'un travail que l'on fait ensemble. Il y a eu un déclic et depuis je me bats, mais je sais que je me bats accompagnée par ce psychiatre, ce cher DrLeblan qui m'emmerde avec la couleur de mes fringues à savoir : noir=soumission, rouge=manipulation, qui m'explique des choses, qui m'apprend à m'exprimer, à prendre confiance en ce que je suis.
Les psychiatres n'ont pas le pouvoir de nous arrêter quand on est lancé droit dans le mur, j'en parle en connaissance de cause, mais ils sont là pour nous écouter qd on hurle de l'intérieur et que tout le monde reste sourd. Pour moi, ils ont été là mais ils n'ont rien empêché. Je ne sais même pas si je réponds à ton sujet, Laurent mais mon Dieu ce que ça fait du bien de déballer tout ça ![/b]
ATT SU
Je suis suivie depuis septembre 2002 sur les conseils d'un généraliste que j'avais vu à Grenoble de ma propre volonté suite à une soirée d'AM qui m'avait fait rélaisé que j'allais de plus en plus loin et suite à ma première TS, TS qui à mes yeux n'ne était pas une mais qui aux yeux des médecins en était une, et avec le recul, je confirme que même s'il n'y a pas eu hôpital (erreur de mon ex d'ailleurs qui m'a laissé agoniser toute la journée), il s'agissait d'une TS, puisque absorbtion de médicaments + alcool. Bref. Ce généraliste m'a mise sous AD en me disant bien que le traitement ne servirait à rien seul. Je me souviens encore de ce qu'il avait écrit sur son pc sous mon nom : trouble dépressif grave, désoeuvrement. Je suis remontée sur Paris à la fin de l'été et je suis allée au CMP. Ce fut le début de ma prise en charge par mon psychiatre de Paris. Le suivi ne m'a empêché de taper toujours plus fort dans mon programme d'autodestruction, n'a pas empêché les deux cures alcooliques, ni les trois TS, ni le coma, ni les HP, ni les CP. Et pourtant ce cher DrDobler était tout pour moi, parce que je pouvais dire les choses horribles mais si vraies qui me sortaient de la bouche et que personne n'était aptes à écouter. Je suis allée le voir dans les pires états possibles, bourrée à maintes reprises à m'endormir dans la salle d'attente, je suis allée le voir en ayant avalé des médocs, il a appelé le Samu, je suis allée le voir maintes fois en urgence, en pleine crise d'angoisse. Il m'a aidé parce que même si je n'étais pas prête à faire un véritable travail sur moi, je n'en pouvais plus de toutes ces choses que j'avais à dire et il était là pour m'écouter, me poser les quetions qu'il fallait. Mais il n'a rien empêché à ce que j'avais décidé : me foutre en l'air.
Quand je suis rentrée de Paris, j'ai voulu essayer la Vie, si on peut appeler ça une Vie, sans psychiatre. Un excellent généraliste me fournissait mon traitement. Cela s'est fini encore une fois dans le coma et en HP. J'ai recommencé à voir un psychiatre, que j'aimais très peu et que j'ai eu le courage de quitter grâce à ce généraliste. Depuis septembre 2005, je suis prise en charge par un autre psychiatre qui lui, est très bien, j'ai beaucoup avancé grâce au travail que nous faisons ensemble, parce que là, oui, il s'agit d'un travail que l'on fait ensemble. Il y a eu un déclic et depuis je me bats, mais je sais que je me bats accompagnée par ce psychiatre, ce cher DrLeblan qui m'emmerde avec la couleur de mes fringues à savoir : noir=soumission, rouge=manipulation, qui m'explique des choses, qui m'apprend à m'exprimer, à prendre confiance en ce que je suis.
Les psychiatres n'ont pas le pouvoir de nous arrêter quand on est lancé droit dans le mur, j'en parle en connaissance de cause, mais ils sont là pour nous écouter qd on hurle de l'intérieur et que tout le monde reste sourd. Pour moi, ils ont été là mais ils n'ont rien empêché. Je ne sais même pas si je réponds à ton sujet, Laurent mais mon Dieu ce que ça fait du bien de déballer tout ça ![/b]
Qui croyais-tu que j'étais ?
Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
- Laurent MB
- Ancien modérateur
- Messages : 3970
- Enregistré le : sam. 22 janv. 2005, 20h38
- Localisation : relocated
Pandora a écrit : Je ne sais même pas si je réponds à ton sujet, Laurent mais mon Dieu ce que ça fait du bien de déballer tout ça !


Merci pour ta réponse, elle répond à mon sujet oui.
Et une fois de plus ravi de te voir aller mieux

J'ai l'impression que pour guérir il faut à la fois le déclic et le bon psy (qui arrive souvent après en avoir écumé quelques-uns...). Parler est déjà beaucoup, mais ça ne suffit pas; et avoir des conseils est important, mais si on ne les écoute pas ça ne sert à rien.
Ce que j'en conclus est que peut etre il vaut mieux attendre le bon moment pour voir un psy, si on est capable de tenir en attendant. Mais je continue à trouver ce "si" dangereux.
Donc autre question de ce post: Si on a quelqu'un à ses côtés pour parler et protéger au cas où, vaut-il mieux à votre avis attendre le bon moment pour consulter, ou "prévenir plutot que guérir"?
Je suppose que la réponse est un choix très personnel, et grandement fonction des risques, mais bon, ça ne coute rien de demander votre avis (et ça peut même vous faire réfléchir sur votre propre cas).
PS: Et pis hey !


- Pandora
- Ancien modérateur
- Messages : 4256
- Enregistré le : mer. 26 mai 2004, 14h47
- Localisation : Rhône-Alpes
Je pense qu'il vaut mieux prévenir avant de guérir.
Une tierce personne même très présente peut-elle remplacer un psy ? Dans mon cas personnel, cela a été non. Après, tout dépend de l'état de la personne souffrante. Si le cas est grave, la tierce personne peut lui permettre d'accepter l'idée d'aller se faire prendre en charge.
Un médecin reste un médecin, il ne peut être remplacé par un facteur.
Mais si la personne est absolument contre, que faire ? C'est son choix. Attendre le jour où elle en ressentira le besoin, je ne vois guère d'autre solution.
Une tierce personne même très présente peut-elle remplacer un psy ? Dans mon cas personnel, cela a été non. Après, tout dépend de l'état de la personne souffrante. Si le cas est grave, la tierce personne peut lui permettre d'accepter l'idée d'aller se faire prendre en charge.
Un médecin reste un médecin, il ne peut être remplacé par un facteur.

Qui croyais-tu que j'étais ?
Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
- Laurent MB
- Ancien modérateur
- Messages : 3970
- Enregistré le : sam. 22 janv. 2005, 20h38
- Localisation : relocated
C'est comme quelqu'un qui voudrait pas voir de medecin... Des fois tu t'en sors seul, des fois le medecin ne fait qu'attenuer la douleur, des fois il accelere le processus de guérison, et des fois sans lui tu peux rien.
Quand j'ai un rhume, je prends le risque. Quand j'ai des envies suicidaires, non.
Quand j'ai un rhume, je prends le risque. Quand j'ai des envies suicidaires, non.
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
RAC. Androm. III, 3.
RAC. Androm. III, 3.
Pour accepter de voir un psy, faut accepter que l'on a un probleme et egalement reconnaitre qu'on y arrivera pas seul... personnellement ca m'a pris plus d'un an pour voir le psy de l'école alors que je passais pres de son bureau tout les jours. 6 mois de plus pour voir un medecin pour la premiere fois. 1 autre année pour accepter une premiere médication et encore 6 mois pour passer à l'étape suivante: la thérapie à l'hopital de jour en santé mentale.... Je sais plus c'est quoi l'étape apres...dans 6 mois je devrais savoir....
Ca prend du temps mais ca avance
Ca prend du temps mais ca avance
L'espoir est la plus grande force de l'âme...
- Laurent MB
- Ancien modérateur
- Messages : 3970
- Enregistré le : sam. 22 janv. 2005, 20h38
- Localisation : relocated
Merci pour vos réponses
Tu n'aimes plus les boulets?
lol
Elise, j'attends ta prochaine étape aussi pour que tu puisses aller mieux, continue de progresser.
**toujours ouvert aux expériences des gens du site**
Cette phrase m'a fait rire (j'ai un humour bizarre). C'est tellement évident et à la fois tellement loin. Je sais ça, ça devrait etre évident, tu ne devrais meem pas à avoir à dire cette phrase. et pourtant cette phrase n,a rien d'évident dans nos têtes...Quand j'ai un rhume, je prends le risque. Quand j'ai des envies suicidaires, non
ça me permettrait d'avancer sans ce boulet que je traine



Elise, j'attends ta prochaine étape aussi pour que tu puisses aller mieux, continue de progresser.
**toujours ouvert aux expériences des gens du site**
- KaJaGooGoo
- Messages : 270
- Enregistré le : mer. 09 juin 2004, 20h47
- Contact :
Pour répondre à ta question, Laurent, je pense qu'il y a bien un temps pour ça.
Dans un premier temps, j'ai été contraint de voir un psy. Je ne voulais pas de ça, alors je parlais peu, ou pas, répondait ce qu'il avait envie d'entendre. J'ai tout fait pour obtenir des médicaments et couper court au plus vite, étant dans une sale période ou j'envisageais d'exécuter les contre-indications figurant sur la notice (non je n'étais pas enceinte
) Il faut ajouter à ça que j'étais mal tombé, le psy étant une sorte de mix entre un prophète raté et un myope accompli. Il appliquait sur moi un schéma tout prêt auquel je ne collais absolument pas, et j'ai eu beaucoup de mal à garder mon calme vis à vis de ça (quelques échanges un peu musclés
).
Il résulta de cette première expérience un dégout prononcé pour ces gens auxquels j'ai collé l'étiquette de charlatans.
Mais je ne suis pas resté borné éternellement (heureusement).
Quelques mois plus tard, j'ai fait la démarche d'aller moi-même dans un CMP, commençant à prendre conscience moi-même que je touchais le fond. J'y allais pour l'anonymat, pour ne pas que mon araignée au plafond soit officialisée... mais peine perdue, parce qu'il fallait de la paperasse, que j'étais mineur et incapable de ne pas faire intervenir l'autorité parentale. Ou alors je venais d'être majeur, mais le problème était qu'il me fallait des justificatifs vis à vis de ma mutuelle que je devais demander à papa-maman.
J'ai eu un bien meilleur contact :
1. Le psy était mieux
2. J'avais envie de parler, cette fois-ci.
Donc je crois que j'étais prêt. Mais malheureusement, comme il n'y a pas de CMP à moins de 40 bornes de Poitiers, c'est dans un CMPP que je m'étais rendu (pédiatro-psycho). De ce fait, je ne pouvais pas m'y rendre régulièrement parce que j'étais juste majeur.
J'étais donc prêt, mais un peu frustré de ne pas pouvoir continuer à voir LA personne.
J'ai donc coupé court, mais je crois que l'envie de parler était encore là. En cas de crise d'AM ou de fortes crises d'angoisse ou insomnies trop prolongées, j'allais à l'occassion voir mon généraliste qui me connaissait au moins 12 fois mieux que mon premier psy (et qui s'y prenait 12 fois mieux que ledit psy pour ce qui est de m'aider).
J'ai mis mes problèmes en veilleuse presque un an, mais une très mauvaise période (aux niveaux événements dans l'entourage) m'a fait replonger dans un état assez extrême en un rien de temps. J'avais reperdu pied. J'ai réussi à me reprendre en main (pendant qu'il n'en était pas encore temps) et j'ai fait la démarche
1. de discuter avec ma mère pour lui dire que j'allais mal, que j'avais des difficultés à lui parler ainsi qu'à mon père, que je voulais voir qqun d'extérieur
2. de faire un casting de psys : j'ai fait le tour de ceux de Poitiers (moins le premier que j'avais vu qui est bidon) et je m'incrustais entre deux rdv pour leur poser une question bateau sur la différence de démarche entre la psychiatrie, la psychanalyse et la psychothérapie. J'observais ceux qui acceptaient de me recevoir... (les autres, qu'ils aillent se faire f***** ^^) pour choisir lequel serait mon psy.
J'ai finalement trouvé un psychiatre qui me convenait. Je l'ai vu 5 mois, je crois. Je m'étais préparé à parler, je réfléchissais avant les séances aux thèmes que j'allais aborder, et sa manière de rebondir sur ce que je disais, de souligner mes contradictions et de me mettre mes conneries sous le nez m'a beaucoup aidé, enfin je crois. J'ai eu l'impression de progresser. Puis quand j'ai fait le tour de ce que j'estimais être mes principaux problèmes, j'ai eu l'impression de tourner en rond. A la fin, c'est tout juste si je ne parlais pas seulement idéaux/valeurs/politique. Ceux-ci ont en effet influencé mon comportement "Cf. le non-appétit", mais bon le débat sortait du cadre psy... j'aurais aussi bien pu discuter de ça au café avec un pote.
Sur ce, j'ai donc décidé d'aller plus souvent au café discuter avec un pote, et j'ai arrêté de voir mon psy, parce que les visites sont pas gratuites... (sinon j'aurais sans doute continué ^^)
J'ai donc l'impression qu'il y a un temps pour en voir un, mais qu'il ne faut pas hésiter, ni trop remettre au lendemain. Un problème latent, qu'on met en veilleuse, prend de l'ampleur, et quand il revient au grand jour, c'est 10 fois pire (c'est du moins mon impression).
Quand j'ai été dans la merde, j'ai d'abord refusé la communication (et la qualité de l'interlocuteur n'aidait en rien), puis j'ai fait la démarche inverse, parce que j'en avais besoin, tout simplement.
Je pense qu'il faut vraiment se sentir prêt, sans quoi l'échange se passe mal et ce n'est agréable pour personne... mais il faut faire la démarche active de se préparer à communiquer, l'envie n'arrive pas toute seule, ou alors, à 40 ans comme tu dis, quand qqch se débloque. Et on réalise alors qu'on a toute sa vie trainé des traumas et des bloquages, que tout aurait pu être plus facile si...
Ca doit être blasant, non ?
Dans un premier temps, j'ai été contraint de voir un psy. Je ne voulais pas de ça, alors je parlais peu, ou pas, répondait ce qu'il avait envie d'entendre. J'ai tout fait pour obtenir des médicaments et couper court au plus vite, étant dans une sale période ou j'envisageais d'exécuter les contre-indications figurant sur la notice (non je n'étais pas enceinte


Il résulta de cette première expérience un dégout prononcé pour ces gens auxquels j'ai collé l'étiquette de charlatans.
Mais je ne suis pas resté borné éternellement (heureusement).
Quelques mois plus tard, j'ai fait la démarche d'aller moi-même dans un CMP, commençant à prendre conscience moi-même que je touchais le fond. J'y allais pour l'anonymat, pour ne pas que mon araignée au plafond soit officialisée... mais peine perdue, parce qu'il fallait de la paperasse, que j'étais mineur et incapable de ne pas faire intervenir l'autorité parentale. Ou alors je venais d'être majeur, mais le problème était qu'il me fallait des justificatifs vis à vis de ma mutuelle que je devais demander à papa-maman.
J'ai eu un bien meilleur contact :
1. Le psy était mieux
2. J'avais envie de parler, cette fois-ci.
Donc je crois que j'étais prêt. Mais malheureusement, comme il n'y a pas de CMP à moins de 40 bornes de Poitiers, c'est dans un CMPP que je m'étais rendu (pédiatro-psycho). De ce fait, je ne pouvais pas m'y rendre régulièrement parce que j'étais juste majeur.
J'étais donc prêt, mais un peu frustré de ne pas pouvoir continuer à voir LA personne.
J'ai donc coupé court, mais je crois que l'envie de parler était encore là. En cas de crise d'AM ou de fortes crises d'angoisse ou insomnies trop prolongées, j'allais à l'occassion voir mon généraliste qui me connaissait au moins 12 fois mieux que mon premier psy (et qui s'y prenait 12 fois mieux que ledit psy pour ce qui est de m'aider).
J'ai mis mes problèmes en veilleuse presque un an, mais une très mauvaise période (aux niveaux événements dans l'entourage) m'a fait replonger dans un état assez extrême en un rien de temps. J'avais reperdu pied. J'ai réussi à me reprendre en main (pendant qu'il n'en était pas encore temps) et j'ai fait la démarche
1. de discuter avec ma mère pour lui dire que j'allais mal, que j'avais des difficultés à lui parler ainsi qu'à mon père, que je voulais voir qqun d'extérieur
2. de faire un casting de psys : j'ai fait le tour de ceux de Poitiers (moins le premier que j'avais vu qui est bidon) et je m'incrustais entre deux rdv pour leur poser une question bateau sur la différence de démarche entre la psychiatrie, la psychanalyse et la psychothérapie. J'observais ceux qui acceptaient de me recevoir... (les autres, qu'ils aillent se faire f***** ^^) pour choisir lequel serait mon psy.
J'ai finalement trouvé un psychiatre qui me convenait. Je l'ai vu 5 mois, je crois. Je m'étais préparé à parler, je réfléchissais avant les séances aux thèmes que j'allais aborder, et sa manière de rebondir sur ce que je disais, de souligner mes contradictions et de me mettre mes conneries sous le nez m'a beaucoup aidé, enfin je crois. J'ai eu l'impression de progresser. Puis quand j'ai fait le tour de ce que j'estimais être mes principaux problèmes, j'ai eu l'impression de tourner en rond. A la fin, c'est tout juste si je ne parlais pas seulement idéaux/valeurs/politique. Ceux-ci ont en effet influencé mon comportement "Cf. le non-appétit", mais bon le débat sortait du cadre psy... j'aurais aussi bien pu discuter de ça au café avec un pote.
Sur ce, j'ai donc décidé d'aller plus souvent au café discuter avec un pote, et j'ai arrêté de voir mon psy, parce que les visites sont pas gratuites... (sinon j'aurais sans doute continué ^^)
J'ai donc l'impression qu'il y a un temps pour en voir un, mais qu'il ne faut pas hésiter, ni trop remettre au lendemain. Un problème latent, qu'on met en veilleuse, prend de l'ampleur, et quand il revient au grand jour, c'est 10 fois pire (c'est du moins mon impression).
Quand j'ai été dans la merde, j'ai d'abord refusé la communication (et la qualité de l'interlocuteur n'aidait en rien), puis j'ai fait la démarche inverse, parce que j'en avais besoin, tout simplement.
Je pense qu'il faut vraiment se sentir prêt, sans quoi l'échange se passe mal et ce n'est agréable pour personne... mais il faut faire la démarche active de se préparer à communiquer, l'envie n'arrive pas toute seule, ou alors, à 40 ans comme tu dis, quand qqch se débloque. Et on réalise alors qu'on a toute sa vie trainé des traumas et des bloquages, que tout aurait pu être plus facile si...
Ca doit être blasant, non ?
Leçon quotidienne de retenue : songer, ne fût-ce que la durée d'un éclair, qu'un jour on parlera de nos restes. [Emile Cioran]
Site | DA Gallery
Site | DA Gallery
- Laurent MB
- Ancien modérateur
- Messages : 3970
- Enregistré le : sam. 22 janv. 2005, 20h38
- Localisation : relocated
Merci beaucoup pour ta réponse.
Ton expérience refléte assez ce que je m'imaginais en fait, avec en plus en retour que je n'avais pas.
Oui ça doit être assez frustrant de voir à 40 ans comment on aurait pu régler ce qui gâche notre vie depuis notre adolescence, meme s'il vaut mieux tard que jamais. D'un autre côté si on n'est pas prêt ca ne fonctionne pas, donc on accumule l'idée que les psys sont inefficaces, et ça n'incite pas à y revenir. revoir un psy après une expérience lamentable comme tu l'as fait est un effort difficile. Cet effort l'est d,autant plus si on a vu 3 ou 4 mauvais psys dans le passé...
En tout cas encore merci pour ta réponse.
Ton expérience refléte assez ce que je m'imaginais en fait, avec en plus en retour que je n'avais pas.
Oui ça doit être assez frustrant de voir à 40 ans comment on aurait pu régler ce qui gâche notre vie depuis notre adolescence, meme s'il vaut mieux tard que jamais. D'un autre côté si on n'est pas prêt ca ne fonctionne pas, donc on accumule l'idée que les psys sont inefficaces, et ça n'incite pas à y revenir. revoir un psy après une expérience lamentable comme tu l'as fait est un effort difficile. Cet effort l'est d,autant plus si on a vu 3 ou 4 mauvais psys dans le passé...
En tout cas encore merci pour ta réponse.