Ze n'ai jamais été diagnostiquée, car je n'ai jamais consulté
C'est pas toujours évident les diagnostics, certains voudraient absolument en avoir, d'autres pas.
En fait, sans vouloir défendre les professionnels qui n'ont pas pris la peine de vous faire part de leur diagnostic... Je bosse moi-même dans la santé, et je suis habilitée à poser certains diagnostics, même si (heureusement), c'est pas du tout les mêmes enjeux que ce dont il est question ici

A ce titre, mon "expérience" n'est peut-être pas du tout comparable à la situation dans laquelle se trouvent les différents psys auxquels vous avez eu affaire, je me rends pas forcément bien compte, mais... J'ai juste envie de raconter ma vie, voilà

!
J'avoue donc que dans certains cas, j'avais moi-même tendance à considérer le diagnostic comme étant plutôt secondaire, et à ne pas forcément en faire part spontanément, sauf si on me le demandait (c'est pas non plus un secret !) ou si ça pouvait aider à obtenir la mise en place de certaines aides... Tout simplement parce que je considère que je traite un patient, avec ses symptômes, et non pas sa "maladie". Ca rejoint un peu ce que disait KaJaGooGoo : parfois, ça sert juste à mettre des étiquettes, ou à se monter le bourrichon pour rien, par exemple notamment quand les gens ont la sage idée de faire des recherches sur internet et de lire les pires choses ! Rien de mieux pour paniquer !! (bon, parfois, la panique est justifiée, mais bon…) Ca peut aussi fermer des portes.
Bref, j'ai quand même plus ou moins changé d'avis, depuis : un jour, un autre professionnel a posé le diagnostic pour un de mes patients. Evidemment, ça n'a pas été une surprise pour moi, je le savais déjà... En revanche, pour la famille et l'entourage du patient

... THE révélation

!! Je n'avais pas du tout réalisé à quel point un simple petit mot pouvait changer les choses. Ca a été le déclic : "il va falloir faire ci, et ça, et untel s'est proposé de..." J'ai été à la fois dépitée de constater qu'il leur fallait ce mot-là pour se bouger enfin les fesses (quand une personne a des difficultés, je trouve ça tout simplement stupide d'attendre un diagnostic pour se dire "tiens, on pourrait p'têt l'aider ?") et réellement choquée d’avoir « dissimulé » cette information, sans le faire exprès. Pourquoi je n’en avais jamais parlé moi-même ? J’ai pas trouvé de réponses à cette question et j’ai vraiment eu envie de me foutre des baffes pendant très longtemps

Enfin... « C’est en faisant des erreurs qu’on apprend », dit-on

! Je sais pas… En fait, un diagnostic, ça veut pas toujours dire grand chose pour moi : je traite ce qui va pas, et au fond, qu'importe de savoir comment se nomme le mal ? Si y'a besoin, je travaille, je stimule, c'est tout. Un diagnostic ne me sert pas à grand-chose en lui-même si à côté y’a pas d’explications : comment ça se manifeste, quand, pourquoi ? Ce sont ces détails qui vont m’aider à aider, pas les jolis mots savants.
Enfin, ça, c’est le côté « professionnel de santé » qui parle. Le côté « patient potentiel » a fini par comprendre qu’en fait ça peut être carrément angoissant de ne pas pouvoir nommer ce qu’on a… Comme dirait Dumbledore : ne pas nommer, c’est entretenir la peur

(peu ou prou) Et puis, je ne sais plus qui a dit que ça déculpabilisait : c’est vrai, et je n’y avais jamais pensé. J’essaie de faire attention maintenant, de repérer ceux qui veulent un mot précis sur leurs troubles, ceux qui n’en veulent pas. C’est pas évident ! Et puis ma communication est loin d’être au top, mais là, c’est un autre problème.
Quoi qu'il en soit, diagnostic ou pas diagnostic, expliquer aux gens ce qui se passe, ça me paraît fondamental.
Bon… Où je voulais en venir finalement ? Je sais plus… Ah oui, je voulais juste parler de moi

Maintenant que j'ai écrit, je me demande si je vais pas tout effacer, parce que ma profession n'est pas "psy" et que c'est + ça qui nous intéresse, ici. Mais je me dis que c'est bête d'avoir écrit tout ça pour rien.
Après trois minutes d'intense réflexion devant mon pc... Balayons les complexes

^^'