Forum d'entraide sur l'automutilation

J'ai du mal à rassembler mes idées, je manque de temps et d'énergie ces temps ci.
Désolée si mon message d'hier t'a paru sec. Lious et Ysilne ont bien résumé ma pensée.

bout de ferraille :

Tu as raison. C'est normal d'être rejetée. Le contraire est étrange.

Bien sûr. Il faut que je fasse aussi des efforts, c'est ça ? M'ouvris à d'autres solutions ? Arrêter mon dialogue de sourd ?
C'est ça que tu attends de moi ?

Vous ne me connaissez pas et vous voulez m'aider. C'est de la pitié. Je ne veux pas de pitié.


Est-ce si dur à croire? En quoi aurais-tu besoin d'etre différente?

Oui, c'est dur. Je ne le mérite pas. Je n'ai pas besoin de l'être, je le suis. Tout ceux qui me connaissent le dise. Pourquoi ça serait faux ?

Tu dis plus haut que tu n'as rien de plus que quelqu'un d'autre. As-tu quelque chose de moins? Qui te demande d'avoir plus? (à part peut etre toi meme)

Bien sûr. Je ne suis pas belle, je ne suis pas intelligente, je ne suis pas riche, je ne suis pas courageuse, je ne suis pas généreuse.
Je pue l'égoisme à des kilomètres, je ne mérite l'aide de personne. L' Amour, l'Amitié, je gâche toujours tout. Je suis nocive pour les autres.

Je ne serais jamais au même niveau que les autres.

Mais c'est peut-être que j'espère encore avoir tord en venant ici. Je ne sais pas. Je voudrais juste... être en paix.

Yamael :

... De toute façon, je suis sèche toute le temps. Enfin, cachée derrière l'écran. Je te pardonne, si il y a quelque chose à pardonner.

Doucement !

Victoria, si tu es venue sur ce site, ce n'est pas un hasard. Tu as fait toi-même la démarche de t'inscrire. nt

Victoria a écrit : Vous ne me connaissez pas et vous voulez m'aider. C'est de la pitié. Je ne veux pas de pitié.

Non, non, non ! Personne ne parle de pitié ici ! Nous ne te connaissons pas effectivement. Mais nous allons apprendre à te connaître. Au fur et à mesure que nous allons te lire. J'ai fêté mes 30 ans cette année. Et ce site a été essentiel pour moi (et l'est toujours mais différement...). C'est un lieu d'expression, d'écriture. C'est un refuge, une aide précieuse. Des liens se créaient entre irl en et se défont. Mais nous sommes tous ensemble face à l'AM.

Alors on s'entraide. Tu es la bienvenue sur ce forum et en aucun cas, nous parlons de pitié.

Je suis agressive ? Peut-être un peu sèche... On me dis souvent que je manque de tact.

Ah, je ne sais même pas pourquoi je suis là...

Je déteste la pitié... Et surtout être redevable à quelqu'un. Je ne suis pas douée pour les relations humaines, je finis toujours par blesser les autres...

Mais c'est gentil.

Je n'ai aucune pitié, c'est très condescendant, et ca me mettrait mal à l'aise aussi.
De la compassion peut etre.
Je ne crois pas avoir dit que je voulais t'aider d'ailleurs. Parce que "aider", est beaucoup trop vague. En général, j'aime mieux "contribuer à apporter ce que l'autre recherche". C'est une forme d'aide, si on veut. Mais bon, "aider" quelqu'un à comprendre, par exemple, ca ne se fait pas par pitié.
D'ailleurs, pourquoi faire le bien se baserait forcément sur un sentiment comme celui-ci ?
Ca me fait mal de savoir que des gens souffrent, et j'aimerai bien pouvoir contribuer un peu à réduire ça. Parce que je l'ai vécu, et qu'il m'est insupportable de savoir que nous sommes si nombreux à vivre ça, alors qu'une serait déjà trop. Je n'y vois absolument pas de sentiment spécifique, meme pas d'altruisme.

Ah, et si un jour tu trouves que tu as reçu de l'aide, saches que tu n'es pas redevable : l'aide est toujours un don désintéressé.


Tu n'as pas une haute estime de toi, c'est flagrant.
Et tu t'exprimes d'une manière qui peut paraitre sèche, mais ça ne me gène pas : tu énonces tes vérités, des faits, et tu ne t'encombre pas de formules et de longues explications. J'étais comme ça, et j'ai mis longtemps à comprendre pourquoi les gens me reprochainet ma communication. J'ai pas encore très bien compris d'ailleurs.
Je crois que je (et peut etre toi aussi, donc) m'exprime en faisant appel au mental et à la réflexion, mais sans y mettre de sentiments ni de réel échange. Personnellement, je trouve ça plus efficace.

On est d'accord sur ce point.

La compassion ? "Contribuer à apporter ce que l'autre recherche" ? Et si je ne cherchais que l'obscurité et la tristesse ?
Et comprendre quoi ? Que ce n'est pas bien ? Je le sais.

Moi aussi ça me fait du mal de voir les autres souffrir. Mais tu sais que tu ne pourras pas tout résoudre si facilement...
Tout le monde me dit "Je l'ai vécu"... Vous ne savez même pas ce que j'ai vécu.

Je ne supporte déjà pas que mes parents payent ma nourriture alors qu'on m'aide ...

C'est clair... Si tu avais été en face de moi, tu verrais une gamine rougissante tentant de se défendre en emballant ses arguments de papiers cadeaux. Cette part de moi, cette timidité, me dégoûte.
Je ne vois pas l'intérêt de m'encombrer. Je suis claire et précise comme toujours.

Vivre/avoir vécu la même chose ne veut pas forcément dire "avoir la même histoire". Toutes les histoires sont uniques. Et pourtant nous avons tous vécu ici des mêmes choses. D'une façon ou d'une autre.
Des ressentis, des émotions, des réactions.

Comprendre, cela signifie plus qu'un jugement à l'emporte pièce type 'c'est mal' ou 'c'est bien'. Comprendre c'est comprendre les mécanismes, le besoin, le pourquoi, le comment.

Victoria a écrit :Et si je ne cherchais que l'obscurité et la tristesse ?

Dans ce cas, tu chercherais à rester seule, or tu as justement dis que tu étais ici dans le but inverse.

N'aie pas peur d'être aidée, parce que de toute façon, je ne crois pas qu'une aide puisse être apportée à qui ne le veut pas.

Je n'ai pas vécu ta vie. Je ne la connais pas (mais tu es libre d'en parler si tu le souhaites). J'ai juste lu quelques bribes, des mots qui suggèrent une personne. Et tes mots donnent envie de s'y attarder, et évoquent certainement des souvenirs à ceux qui les lisent. Parce que sans être semblables, les expériences vécues se ressemblent parfois.
Ici, ce qui nous rapproche, c'est l'AM. Parfois les tca, les addictions, l'alcool, les abus sexuels, des parents destructeurs, un trouble mental, des TS, ...
Tu ne seras probablement jamais comprise à 100%, mais tu peux trouver des gens dont l'histoire fait écho, au moins en partie.

Victoria a écrit :Je suis claire et précise comme toujours.

Tu es précise. Mais pas très claire, non, parce que c'est totalement impossible de concilier précision, concision et clarté. Ca laisse forcément des zones d'ombre, tu n'es pas exhaustive. Mais j'ai l'impression que c'est ce que tu recherches.
Tu joues avec les mots et les concepts. Tu es intelligente, tu manies bien le langage, mais au fond, tu dis peu de choses. Tu sembles attendre qu'on arrive à baisser ton armure, à te donner une raison de parler vraiment de toi.

Yamael :

Alors avoir ressenti la même chose que moi te fait penser que nous avons vécu les mêmes choses ?
Qui te dit que nous ressentons la même chose ?

Comprendre... J'ai l'impression d'être une boîte qu'on tourne dans tous les sens pour y trouver une ouverture.
On me scrute, on m'examine et on est frustrés de ne pas trouver.
Et on jette la boîte sur le sol pour l'oublier comme toutes les boîtes avant elles.
Oublier la déception.

Ysilne :

L' AM, l'obscurité et la lumière en un seul geste.
Des fois, les ténèbres prennent le dessus et je rejette tout le monde.
Des fois, c'est la lumière...

Je ne sais pas si je veux de l'aide. Remarque, si je suis sur ce forum, c'est que j'en veux quand même un peu...

Finalement, je suis si banale. L'alcool, l'AM, dis comme ça, ça semble si ordinaire... Les TCA me concernent aussi...
Qui peux comprendre ... Qui peux savoir ce que renferme mon coeur sans rien avoir de moi ?

Je cherche à contrôler chaque mot, je me force à parler comme l'adulte que je dois être.
L'enfant pleurnichard qui se cache dans mon coeur serait beaucoup trop incohérent...

Comme un test ? Je dirais que je vous jauge.
Est ce que c'est mal ?

Pourquoi vouloir te comparer ? Veux tu être comprise ?
Ca te fait si peur que ça que quelqu'un puisse te ressembler te comprendre partiellement, ou juste avoir ressenti la même chose que toi ?
Comme je l'ai déjà dit, tes mots sont basés sur le mental, la réflexion. Fais-y attention : c'est blessant. Je ne compte plus le nombre de fois où les gens se sont détournés de moi parce que je les avais mis mal à l'aise (ou pire). Tu fais pareil (oui, encore une comparaison, mais c'est encore la meilleure référence que j'ai pour te répondre).

Relis ce que tu écris à Yamael. Tu es sur la défensive, et la meilleure défense c'est l'attaque... Tu la juges, tu lui dit qu'elle se trompe. Ce que tu écris, si on le reformule, ça donne "tu oses penser que nous pouvons être semblables ? Tu as tort !"
En pure logique, effectivement, ressentir la meme chose n'est pas vivre la meme chose. Mais c'est deja un point commun, une ouverture pour ne pas rester seul avec son vécu, ses expériences, ses sentiments, ses ressentis. Si pour parler avec toi il faut avoir vécu ta vie, alors effectivement, tu dois être bien seule.
En meme temps, je peux le comprendre, puisque je ne considere pas comme un ami quelqu'un qui ne connait pas mon passé. C'est ne pas me connaitre du tout, pour moi. Et comme je n'en parle pas "en vrai" mais seulement ici...

J'ai l'impression d'être une boîte qu'on tourne dans tous les sens pour y trouver une ouverture.
On me scrute, on m'examine et on est frustrés de ne pas trouver.
Et on jette la boîte sur le sol pour l'oublier comme toutes les boîtes avant elles.

Tu ériges des murailles, tu combles toi meme les failles. Chaque fois que quelqu'un semble trouver une brèche, tu consolides. Et après, tu peux dire "oh, personne n'arrive à voir qui je suis au fond !"
Les gens se lassent. La terre est bien peuplé, tu trouveras rarement des personnes prêtes à prendre beaucoup de temps pour voir si oui ou non ça vaut la peine de te connaitre, alors que pour les autres ils le voient rapidement et sans effort.

Finalement, je suis si banale. L'alcool, l'AM, dis comme ça, ça semble si ordinaire... Les TCA me concernent aussi...

Non, ce n'est pas banal. Tu restes unique... comme nous tous. Chaque être est unique. L'alcool, l'AM, les TCAs sont rares normalement, mais pas ici. C'est un peu le principe d'ailleurs : un site pour retrouver des gens avec un vécu relativement proche, ce qui ne pourrait pas arriver dans la vie de tous les jours parce qu'ils sont très rares.

Qui peux comprendre ... Qui peux savoir ce que renferme mon coeur sans rien avoir de moi ?

Tu voudrais être comprise ?

Oui. Je voudrais.

Alors, Victoria, autorise-nous à t'aider...

Baisse les armes...

Regarde comme tout le monde (Isabelle, Yamaël...), essaie d'aller vers toi, d'apprendre, d'essayer de contourner cette armure que tu t'es forgée à force de souffrance, de blessures, de solitude, d'incompréhension... Et dans laquelle tu as trouvée un tel refuge par défaut que seule la méfiance, désormais, a le droit d'y pénétrer.

Je me répète (oui, tu vas découvrir que dans le genre têtue, voire bornée, on ne fait guère mieux ! ) :

Laisse-nous t'aider. Puisque que c'est ce que tu veux.

Victoria a écrit :Oui. Je voudrais.

Bonsoir. Je sais que ça fait plus d'un an que je n'ai rien posté ici. J'ai 19 ans maintenant, en deuxième année de droit.
Je crois que je vais mieux. J'ai perdu celle qui me faisait souffrir et espérer. On se parle peu et même si je souffre à chaque fois que je pense à elle, je dois avancer. Après un épisode chaotique avec un Duc mythomane (vous ne voulez pas savoir ), ma meilleure amie depuis 7 ans est tombée amoureuse de moi. On s'est embrassées pour rire le jour de mon anniversaire et depuis... On sort ensemble depuis 2 mois, on essaye de se voir dans le dos de nos parents, ils feraient une crise cardiaque ~. Je ne sais pas si je l'aime, c'est étrange. Mais elle me parle tout les jours et elle me surveille, fait attention à mes marques...

Mes parents ont échangés leurs personnalités. Mon père est devenu de plus en plus tendu avec ses problèmes de tension et plus dur. Ma mère prends des antidépresseurs depuis plus d'un an après une affaire d'harcèlement par son chef. Elle en parle tout le temps et moi, j'aimerais lui dire à quelle point je me sens mal, mais je n'ose pas.

Je n'ai plus vraiment le temps de me AM, je suis surchargée de travail, je regarde beaucoup de séries et j'écris une histoire. Je vais même faire une fête chez moi pour la première fois. Je pense souvent au SU, mais j'ai pris l'option "médecine légale", je suis confrontée à des corps tout les mardis. Des suicides, des accidents, des homicides, pas de censure. Ca fait réfléchir, voir vraiment ce qu'est la mort, sans idée abstraite. Maintenant, je voudrais être soignée.

J'ai des souvenirs... Je sais pas comment l'expliquer. Depuis toute petite, je me suis instaurée des règles et je ne sais pas d'où elles viennent. J ne peux pas dormir dans le noir, je dois dormir tournée vers la porte, vers la lumière, pour veiller à ce "qu'il" n'entre pas. Et je me sens obligée de fermer ma porte à clé et à dormir avec ma lampe de chevet allumé si un autre homme que mon père dort à la maison. Je suis terrifiée si un homme me touche et il est hors de question que j'aille plus bas que la ceinture avec quelqu'un. Je me pose des questions, on a beaucoup d'antécédents de maladie mentale dans la famille, notamment paranoia alors je ne sais pas. Je pense essayer l'hypnose un jour...

Voilà, un souvenir lointain est venu vous saluer.