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seule.

Posté : jeu. 22 juil. 2004, 15h05
par babsye
Besoin d'écrire. Nul autre lieu où je puisse le faire. Excusez-moi.

Rendez-vous chez Lui prévus à 11h.
Je me réveille à 7h par cet habituel mal de ventre. Mon réveil ne m'aura, encore une fois, servit à rien.
J'arrive devant Le bâtiment un peu en retard... De toute façon, a quoi bon être à l'heure puisque Mr me prend toujours avec minimum 30 minutes de retard.. Je pousse la porte et regarde mes pieds : aucune envie de dire bonjour à tous ces gens. Au bout du couloir, l'escalier, et accrochée a coté de celui-ci , une petite pancarte "antenne adolescent 1er étage". Je monte et entre dans la salle d'attente. Je dis bonjour à une jeune fille assise dans un coin et m'assois. Elle me sourit, son psy[..] l'appel elle se lève en dévoilant son ventre habité, et quitte la pièce.
Ma psy entre dans la salle. "Lara! comment vas-tu?" je réponds que ça va, mais ça ne sert à rien elle répond toute seule a sa question " ta mère m'a appelé il y a quelques semaines elle m'a dit que ça n'allait pas du tout". Bien! Maman s'en mêle. Tant pis je vais devoir assumer : "non, ça ne va pas." On parle, de tout et surtout de rien. De moi. C'est à dire de rien. Je ne me rappelle même pas de ce qu'elle m'a dit.. Des phrases qui s'enchaînent et mon habituel hochement de la tête. Elle part, puis se ravise. "Et ton traitement Lara?" "pas commencé...". Elle part. Une porte s'ouvre et Il vient me chercher. J'entre dans son bureau , et m'assois. Il me fixe. Je fixe mes pieds. 1 minute de silence. Et dans un bureau face a Lui, une minute c'est long, très long. Il me dit quelque chose comme " alors ces vacances?" , j'aurais pu m'y attendre, on ne sait que parler de mes vacances. J'enchaîne des phrases sans sens. Il est sourd et n'entend probablement pas, de toute façon. Merde, il faut tout re-répéter, ça aussi j'ai l'habitude... ça donne des dialogues un peu cons :"et sinon , tu manges bien?" "non, pas beaucoup...""commennnnt? J'entends pas !" "oui , très bien!" "ha ! c'est bien :) ".
Il me fixe ,à nouveau : le silence. Et puis cette phrase lâchée dans le vide " ça sert a quoi de vouloir un traitement si c'est pour tout prendre d'un coup le 1er soir?" . Je ne sais pas. Et c'est ce que je lui réponds. Il est agacé, je ne sais dire que des "je ne sais pas" et des "peut-être" . Rien d'autre ne veut sortir. Le silence. Il faut que je lui demande. Il faut que j'ose lui poser cette question que je me pose depuis longtemps, très longtemps. "j'ai quoi?" "pardon" me répond-il. "j'ai quoi , c'est quoi mon problème, c'est quoi ma maladie, j'ai quoi?". Je l'ai fait, mais je ne suis pas pour autant soulagé, il me manque : sa réponse. IL me regarde, le sourire au lèvre : " et donc tu par chez ton copain demain?" . Il ne répond pas, il ne veut pas, ou il ne sais pas . j'ai osé lui demander, et lui il ignore cette question très importante à mes yeux. "oui , je pars chez Matthieu demain." "ses parents sont d'accord?" "oui , mais il ne seront pas là." A nouveau son sourire. Il attend de moi une réaction, je ne comprends pas, je regarde a nouveau mes pieds. Puis les sien. Puis les miens. Puis Lui.
"Quoi?" " vous allez avoir des rapports sexuels alors !" . Merde, merde merde merde merde. Il repart dans son trip. Putain, il peut pas me lâcher avec ça? "non, et je vois pas pourquoi il y en aurait." IL me traite comme une povr' fille égoïste qui ne pense qu'a son "bonheur" et ne veut pas s'offrir, ne veut rien partager. Ca ne m'attire pas, il ne peut pas comprendre? Non, il ne peut pas. J'en ai mare, je veux sortir.
"Tu veux faire quoi?" . Je ne comprends pas sa question. Il commence à me parler de psychanalyse. Je ne comprends pas où il veut en venir. "tu sais ce que c'est la psychanalyse?" Je réponds que non, je ne sais pas. Il est un peu étonné, et ça a l'air de l'ennuyer que je dise que je ne sais pas " mais si voyons ! tu sais ! on en parle de partout" .OUi je sais. Mais je ne sais pas ce qu'on y fait. Bref il s'en fou et enchaîne les questions " tu as quel age. Merde ! IL veut se débarrasser de moi ! " 17 à la fin de l'année".. Il me dit que c'est peut être trop jeune, mais qu'il va se renseigner. J'ai envie de pleurer, ils me laissent tomber! Il me parle, il ne s'arrête plus, ça ne lui ressemble pas. Il me dit qu'j'ai chuté. Après l'émission. Je m'énerve, et je rétorque que l'émission n'a rien a voir. "je n'ai jamais dit le contraire". Je sais que je vais mal, je sais qu'avant ca allait mieux. IL me dit que je stagne, que rien ne s'arrange. Ma mère l'a appelé elle était en colère elle a dit que ça ne servait a rien que je n'allais pas mieux. Je lui donne 2 mois pour baisser a son tour les bras. Dans 2 mois, je serais absolument seule.
Quelqu'un entre " téléphone pour vous!". Alors qu'il est occupé, j'en profite pour laisser couler mes larmes discrètement avant de vite les effacer de mon visage. Il raccroche. Le silence. Je me force à sourire, pour cacher mes yeux brillants.
Je me répète que je ne viendrais plus ici bientôt. Je me dit qu'il va tout falloir recommencer. Tout ce que j'ai dit, je vais devoir le re-dire. A quelqu'un d'autre..
" Et bien nous nous voyons en septembre pour voir ce que l'on fait !au revoir Lara."
Je quitte Le bâtiment. Une fois la porte refermée, je me laisse pleurer. Impossible de m'arrêter . Je remonte la longue rue de Turenne en lâchant tout ce que j'ai en moi. Ils m'ont abandonné. Je suis seule, seule. Les gens m'observent, ont pitié de cette gosse qui ne se contrôle plus.

Je suis seule.

Posté : jeu. 22 juil. 2004, 17h16
par Never Alone With Myself
etrange, et drolement con de leur part dagir comme ca...et dit toi lara, que parfois, ca prend plus quun professionnel, que parfois, faut raconter plus quune fois notre histoire, avant de tomber sur la bonne personne...faut juste pas abandonner...meme si cest dur, tres dur, et ca je le sais...

Posté : jeu. 22 juil. 2004, 18h13
par babsye
Je sais pas si j'aurais la force de reparler de tout. Je crois que j'ai plus beaucoup de bonne volonté. Mes psy me connaissent au moins, donc il m'aident meme quand je veux pas m'aider... Mais je ne pense pas qu'un nouveau psy puisse me connaitre.
Enfaite je pense que personne nepeux me comprendre s'il ne m'as pas vu évoluer l'année derniere. La personne ne pourrait savoir qui je suis. Je crois que je ne suis plus moi..

*perdue* :triste:

Posté : jeu. 22 juil. 2004, 19h15
par Never Alone With Myself
si tu nest plus toi, qui es-tu? non, mais on est toujours soi-meme, mais avec des evolutions, des reactions, des temperament differents selon les periodes, les ages, les situations, etc...

pour quun psy puisse te connaitre, tu doit etre honnete avec lui, et lui ouvrir des portes, pas te blindé contre lui, ca sert a rien...vraiment a rien...noublie pas ca...si tu veux gagné du tmeps. tu vois, moi aussi, je reprend une therapie, ma 21e en 7 ans, mais cest certain que cette t.s. ne me connait pas autant que dautre que jai eu avant pendant longtemps...ca depend toujours, cest tout. ca depend de nous, je veux dire. faut savoir dire les bonnes choses, et laisser lautre nous connaitre, sinon, comme je dis, cest une reelle perte de temps.

Posté : jeu. 22 juil. 2004, 20h07
par babsye
21 térapies.. Tu as du courage Amélie. :oops:
J'aime réellement ma psy. Je lui fais confiance,et je sais qu'elle me comprends. Je ne pense pas qu'il soit possible que je trouve quelqu'un d'autre avec qui le courant passe aussi bien.
J'ai peur de regretter si jamais j'arretais...
J'aimerais que tout redevienne comme en septembre, quand elle avait le temps de me voir toute les semaines...Quand j'arrivais a lui parler.
Si je n'y arrive pas avec elle je ne pense pas que ce soit possible avec un inconnu. Et en meme temps, la psychanalyse me tente... J'ai beau m'etre attachée à ma psy , je n'ai pas avancé...Si j'ai avancée de 10 pas en 6mois et reculer de 30 en 5mois. Pourtant, je m'etais vraiment impliqué.. Je parlais, je prennais mon traitement... Et d'un coup , tout s'est cassé la gueule.

Posté : ven. 23 juil. 2004, 11h34
par Pandora
Il faut que ut le fasses sérieusement, Lara. Tu sais bien que c quasiment impossible de s'en sortir seule. Il faut accepter cette aide que l'on te propose par la thérapie. C important, même si c difficile. C une chance, crois-moi, d'être suivie tôt, plutôt que d'attendre comme j'ai fait et de s'enfoncer sans cesse. Je t'assure que c vraiment bénéfique. Mais le tout est de marcher avec. De le faire pour soi. Si tu le fais pour ton entourage, ce n'est pas la peine, tu t'obliges à le faire et cela ne peut guère marcher. Fais le pour toi. C vraiment important pour t'en sortir. Se rendre compte qu'avant de détruire ton entourage, c toi que tu fous en l'air et ça ça vaut tout l'or du mnode, se rendre compte que c toi qui en bave bien avant ton entourage qui n'en bave que par procuration. Il faut que tu t'en sortes pour toi et uniquement pour toi.

Posté : sam. 24 juil. 2004, 03h32
par Never Alone With Myself
comme le dis si bien oriane...

:shock:

Posté : dim. 25 juil. 2004, 22h11
par Ysilne
Si j'ai bien compris, tu aimes bien ta psychoterapeute, mais pas ton psychiatre ? Alors pourquoi ne pas en changer ? Et pourquoi une psychanalyse si tu fais déjà une therapie ? Est-ce vraiment la seule alternative, des types de therapies, il y en a d'autres...

As-tu une idee de ce qui t'aiderai ? Peut etre leur écrire ce que tu ne leur dis pas. Qu'ils n'ont pas a parler de realtions sexuelles si tu ne le veux pas, que tu veux la reponse a ta question sur le diagnostique, que ta mere n'a pas a se meler de ca... Il y a tant a leur dire. En tout cas, si tu ne peux pas prendre de traitement, quel est l'interet du psychiatre ?

Trop de questions, je n'ai pas les reponses, je crois juste qu'il est possible de t'aider. Je ne sais pas exactement qui ni comment. :?

Posté : dim. 25 juil. 2004, 23h01
par Pandora
Isabelle souligne un point très juste et qui est une excellente idée, celle d'écrire plutôt que de parler. Lors de mon hospitalisation, la psychiatre et la psychologue me demandaient des travaux écrits, une page sur un sujet ciomme : "qu'est-ce que la fille idéale ? " , "comment vous voyez-vous dans 10 ans ? "...ect. Si tu as du mal à parler, ce qui semble être le cas d'après ce que tu dis, tu as la possibilité d'utiliser ce moyen, qui est un excellent moyen de communication, surtout pour nous autres qui avons la parole difficile. Tu devrais y réfléchir, peut-être en parler avec ton psy, vous mettre d'accord sur un système de fonctionnement. Elle ou il, je ne sais plus, te donne un sujet auquel tu consacres un peu de temps dès que l'envie s'en ressent, puis vous en discutez ensemble. Je trouve que c une très bonne idée.

Posté : dim. 25 juil. 2004, 23h15
par babsye
Enfaite ysilne, si je fais une psychanalyse, j'aurais plus ma psy , je n'aurais donc qu'une thérapie, et je ne serais même plus dans mon centre.
Pour l'ecriture, j'aimerais bien... Ca me fait un peu peur, mais y'a bcp de choses que j'aimerais dire et que j'ai jamais pu dire.
J'attend de rentrer sur gre', et je vais appeller ma psy pour la voir tout début aout, en esperant qu'je trouve un moment ( a cause de ma semaine de babisitting)... Je voudrais réapprendre a parler. Avant, c'etait impossible de me faire taire, mais maintenant...Blurp. J'arrive pas a dire un mot. Impossible, ca veut pas sortir, ou j'ai peur de dire des trucs que j'ai pas envie de dire, peur de ce qui pourrait sortir, comme si je controlais pas, parceque je ne veux pas dire des choses.
Là matt veut qu'on aille chez uen amie a lui avec qui on etait tout à l'heure, et j'veux paaaas!!! j'veux pas parler, j'veux pas voir de monde...J'veux rester seule, et j'ai peur de rester seule. Je suis insupportable.

Posté : lun. 26 juil. 2004, 23h46
par Pandora
Je connais cette appréhension, préférer la solitude à la rencontre de personnes étrangères. Ce sentiment que le silence vaut mieux que nos paroles. Mais ensuite nous nous plaignons de cette solitude qui finit par nous étouffer. Puis nous nous retrouvons dans une impasse face à ces mots que l'on n'ose pas dire, parce que le silence a une valeur sûre. Et c bien là qu'il y a un pas à franchir. L'écriture ne demande pas de gros efforts, simplement de la volonté, celui de réussir à faire sortir de soi ces douleurs incessantes. Si tu as la volonté de faire une thérapie, tu as la volonté d'écrire pour remplacer l'action de parler. Quant à rencontrer du monde, ma foi, chaque chose en son temps. Les gens ne disparaîtront pas de la surface de la Terre avant un moment. Allez, miss Lara !