Une longue histoire. ATT AM, SU, OD
Posté : sam. 16 août 2008, 14h56
Bonjour,
***ATT AM, SU, OD***
Je suis nouveau, ici. C'est en faisant des recherches sur l'automutilation que je suis tombé sur ce site, et je suis heureux de pouvoir confier des choses qui pèsent sur mon coeur...
Le contexte dans lequel je vis est particulier. Mes parents sont Chrétiens évangéliques et en 1999, j'ai décidé de suivre le même chemin qu'eux, de mon plein gré.
Tout allait bien, j'étais en seconde et Dieu était mon confident.
A la suite de la terminale, j'ai dû quitter ma ville "natale" pour aller étudier dans une autre...et là...tout a dégringolé. Lorsque je suis parti de ma ville, dans une petite boîte noire qu'on pouvait fermer à clef, il y avait un petit mot: " un jour, je me suiciderai."
Ma vie avec Dieu s'est cassée. Dans ma chambre d'étudiant, à C., j'ai commencé par avaler du (édité : pas de méthode) ça ne m'a rien fait.
Chez moi, dans ma ville d'origine, ma soeur faisait une dépression. Chaque fois que je rentrais, lors des repas pris en famille, j'essayais d'égayer l'atmosphère mais au fond de moi je souffrais...c'était pesant...
A l'université, je commençais à ne plus tolérer le stress des cours. Certaines fois, je me sentais tellement mal que je n'allais pas en cours, pour éviter d'être interrogé et de parler seul devant tous.
Une fois, j'ai avalé [des -- modérés, pas de chiffres] médicaments. Je suivais un traitement anti-stress...et cela n'était pas suffisant pour éteindre mes angoisses.
Puis, j'ai fini par en avaler [plus --idem] et là, j'ai été malade. J'ai vomi et j'ai téléphoné à mon frère qui a appelé ma mère...Elle pleurait au téléphone. C'était horrible, pour moi.
Ensuite, j'étais tellement dégoûté des médicaments ingérés que j'ai commencé à me griffer et à me couper la peau. Au départ, c'était innocent...je le faisais sans vraiment me sentir oppressé.
Un soir, je suis parti marcher...je voulais marcher toute la nuit, sans m'arrêter. En réalité, j'étais révolté contre tout, et j'étais devenu asocial...je fuyais le regard des gens...j'ai marché trois heures, dans le noir, sans savoir où j'allais exactement. Je me suis retrouvé dans un pâtelin inconnu, avec pas un chat...et le lendemain j'allais aux urgences parce que je boitais.
Bien sûr, mes parents n'ont jamais su la cause de tout ça...
Dans la suite, l'automutilation est devenue un réflexe. Dés que je me sentais frustré, diminué par une parole, ou mis à l'écart...dés que les mots des autres appuyaient sur un point sensible, je m'auto-punissais...il y avait en moi comme....un étouffement, je me sentais "comprimé" au fond de moi, serré par des émotions trop fortes mais que je n'arrivais pas à exprimer. Inutile de vous dire que je suis très sensible...alors dans ces moments-là, je devenais fou...et il me fallait à tout prix quelque chose de coupant...il fallait que j'aie mal, physiquement, pour que cette envie "d'exploser" s'en aille...
Un jour, sur mes poignets, ma mère a vu les griffures. Je lui ai fait croire que j'étais juste tombé. Mais par la suite, je me griffais aux pieds, aux cuisses, à des endroits qu'on ne pouvait pas voir.
L'année dernière enfin, j'ai réussi à tenir pendant quelques mois sans me faire de mal, et puis pendant la période des examens, à la fac, j'ai craqué.
Il y a eu une semaine où je pensais vraiment en finir avec la vie...j'ai fait peur à tout le monde.
Un jour j'ai [bu beaucoup trop d'alcool -- modéré, méthode détaillée] C'est logique...j'ai quand-même réussi à me relever et à écrire un message sur un blog...un message de "ras-le-bol", et j'étais en larme.
Une autre fois, j'ai [bu un mélange toxique -- idem] . Ne me demandez pas pourquoi, je sais que cela peut paraître complétement idiot, mais je devais sûrement aller mal à ce moment-là.
Et puis
*** ATT SU ***
il y a eu des moments où je m'étranglais...¨[modéré, méthode!]et ça me faisait bizarre, je ne sentais plus mes jambes ni mes bras...j'avais l'impression d'être léger...
J'ai aussi essayé de me pendre, mais...au dernier moment, je me suis traité de fou et j'ai arrêté...toutefois, j'ai quand-même bien serré...
ça, c'était dans des moments de stress. Je paniquais, la vie devenait une énorme montagne que jamais je ne pourrais gravir...
La dernière bêtise que j'ai faite, c'était d'avaler [beaucoup de --modéré, pas de nombres] médicaments. J'ai remarqué qu'à chaque fois que j'ingérais des comprimés, j'augmentais la dose...et ça me fait peur. La conséquence de cette ingestion, ça a été vomissements, hallucinations, tête qui tourne, fièvre...une nuit horrible.
Je n'en ai parlé qu'à très peu de personnes, et surtout pas à mes parents.
Lorsque j'ai confié à ma mère tout le mal que je m'étais fait ( sauf les dernières bêtises ), elle m'a dit que les scarifications, c'était un truc d'adolescents...et j'ai très mal vécu la chose. J'avais l'impression d'être un attardé.
Je crois qu'en réalité j'ai peur de tout. Peur de l'avenir, peur du regard des gens, peur d'être jugé, condamné, rejeté...Dans mon église, je n'arrive pas à communiquer. C'est comme si les gens n'étaient pas ouverts. Et ce serait impossible qu'un Chrétien vive des choses comme ça!! ce ne serait pas digne d'un Chrétien, ou alors il y a quelque chose qui ne va pas en lui! Il faut qu'il se secoue! qu'il change! Non, un Chrétien...il doit être parfait, souriant, plein de foi et d'entrain...
En gros, je me sens énormément en faute parce que ma vie Chrétienne est en crise, et que je n'ai pas la possibilité de m'en ouvrir...
Dans mon église, on ne parle pas des scarifications. On parle du retour de Jésus et ça me fait paniquer. Je n'arrive pas, je n'arrive plus à avancer.
Combien de fois ai-je demandé à Dieu qu'Il reprenne ma vie...et le matin je me réveillais...
Lorsque ma soeur a fait une dépression, elle pleurait tout le temps. Moi je ne pleure pas. Je ne pense pas faire une dépression, sinon ça se verrait et mes parents agiraient en conséquence. Je cache tellement ce que je ressens...parce que je n'arrive pas à faire autrement...
Enfin, pour moi, il y a six ans...quelque chose s'est cassé. Je ne sais pas quoi. Un truc insaisissable, impalpable...en moi. Depuis ce temps-là, j'essaie de retomber sur mes pieds, mais je passe par des phases vraiment sombres. J'ai réussi à délimiter les instants où je me sens prêt à exploser. Je commence à mieux percevoir les crises, parce que lorsqu'elles arrivent, je me sens extrêmement tendu, et ça me fait comme une cocotte-minute dont on ne libérerait pas la vapeur...ça bouillonne, ça bouillonne et hop! il faut que je réagisse pour essayer d'apaiser cette dynamite intérieure...
Voilà mon histoire. J'ai dû oublier des choses, mais j'ai dit l'essentiel.
Tout cela est très personnel.
J'espère seulement que je n'irai pas au-delà de ce que mon corps peut supporter...et j'ai peur de ça. Je fais tellement n'importe quoi lorsque je suis "cocotte-minute"...
J'ai remarqué que mes "crises" s'espaçaient, au fur et à mesure des ans, mais qu'elles étaient plus graves. J'ai tendance à vouloir m'échapper des lieux trop petits, et souvent la nuit pour voir moins de monde...j'ai besoin de respirer, par moments, de m'aérer et de me sentir "libre", alors je fuis...la dernière fois, le soir, j'ai fait une "fugue" de ma chambre d'étudiant et je suis monté dans un arbre, au bord d'un lac...j'y suis resté deux heures avant de descendre et de vagabonder dans la ville. Je me suis même couché sur un banc...Je fais ça comme pour me révolter...tout semble m'écraser, la vie, l'église, les études...et j'ai besoin de ces moments de liberté, j'ai besoin de me déconnecter de ce qui intérieurement me fait mal.
Ciao...et bon courage à ceux qui souffrent.[/i]
***ATT AM, SU, OD***
Je suis nouveau, ici. C'est en faisant des recherches sur l'automutilation que je suis tombé sur ce site, et je suis heureux de pouvoir confier des choses qui pèsent sur mon coeur...
Le contexte dans lequel je vis est particulier. Mes parents sont Chrétiens évangéliques et en 1999, j'ai décidé de suivre le même chemin qu'eux, de mon plein gré.
Tout allait bien, j'étais en seconde et Dieu était mon confident.
A la suite de la terminale, j'ai dû quitter ma ville "natale" pour aller étudier dans une autre...et là...tout a dégringolé. Lorsque je suis parti de ma ville, dans une petite boîte noire qu'on pouvait fermer à clef, il y avait un petit mot: " un jour, je me suiciderai."
Ma vie avec Dieu s'est cassée. Dans ma chambre d'étudiant, à C., j'ai commencé par avaler du (édité : pas de méthode) ça ne m'a rien fait.
Chez moi, dans ma ville d'origine, ma soeur faisait une dépression. Chaque fois que je rentrais, lors des repas pris en famille, j'essayais d'égayer l'atmosphère mais au fond de moi je souffrais...c'était pesant...
A l'université, je commençais à ne plus tolérer le stress des cours. Certaines fois, je me sentais tellement mal que je n'allais pas en cours, pour éviter d'être interrogé et de parler seul devant tous.
Une fois, j'ai avalé [des -- modérés, pas de chiffres] médicaments. Je suivais un traitement anti-stress...et cela n'était pas suffisant pour éteindre mes angoisses.
Puis, j'ai fini par en avaler [plus --idem] et là, j'ai été malade. J'ai vomi et j'ai téléphoné à mon frère qui a appelé ma mère...Elle pleurait au téléphone. C'était horrible, pour moi.
Ensuite, j'étais tellement dégoûté des médicaments ingérés que j'ai commencé à me griffer et à me couper la peau. Au départ, c'était innocent...je le faisais sans vraiment me sentir oppressé.
Un soir, je suis parti marcher...je voulais marcher toute la nuit, sans m'arrêter. En réalité, j'étais révolté contre tout, et j'étais devenu asocial...je fuyais le regard des gens...j'ai marché trois heures, dans le noir, sans savoir où j'allais exactement. Je me suis retrouvé dans un pâtelin inconnu, avec pas un chat...et le lendemain j'allais aux urgences parce que je boitais.
Bien sûr, mes parents n'ont jamais su la cause de tout ça...
Dans la suite, l'automutilation est devenue un réflexe. Dés que je me sentais frustré, diminué par une parole, ou mis à l'écart...dés que les mots des autres appuyaient sur un point sensible, je m'auto-punissais...il y avait en moi comme....un étouffement, je me sentais "comprimé" au fond de moi, serré par des émotions trop fortes mais que je n'arrivais pas à exprimer. Inutile de vous dire que je suis très sensible...alors dans ces moments-là, je devenais fou...et il me fallait à tout prix quelque chose de coupant...il fallait que j'aie mal, physiquement, pour que cette envie "d'exploser" s'en aille...
Un jour, sur mes poignets, ma mère a vu les griffures. Je lui ai fait croire que j'étais juste tombé. Mais par la suite, je me griffais aux pieds, aux cuisses, à des endroits qu'on ne pouvait pas voir.
L'année dernière enfin, j'ai réussi à tenir pendant quelques mois sans me faire de mal, et puis pendant la période des examens, à la fac, j'ai craqué.
Il y a eu une semaine où je pensais vraiment en finir avec la vie...j'ai fait peur à tout le monde.
Un jour j'ai [bu beaucoup trop d'alcool -- modéré, méthode détaillée] C'est logique...j'ai quand-même réussi à me relever et à écrire un message sur un blog...un message de "ras-le-bol", et j'étais en larme.
Une autre fois, j'ai [bu un mélange toxique -- idem] . Ne me demandez pas pourquoi, je sais que cela peut paraître complétement idiot, mais je devais sûrement aller mal à ce moment-là.
Et puis
*** ATT SU ***
il y a eu des moments où je m'étranglais...¨[modéré, méthode!]et ça me faisait bizarre, je ne sentais plus mes jambes ni mes bras...j'avais l'impression d'être léger...
J'ai aussi essayé de me pendre, mais...au dernier moment, je me suis traité de fou et j'ai arrêté...toutefois, j'ai quand-même bien serré...
ça, c'était dans des moments de stress. Je paniquais, la vie devenait une énorme montagne que jamais je ne pourrais gravir...
La dernière bêtise que j'ai faite, c'était d'avaler [beaucoup de --modéré, pas de nombres] médicaments. J'ai remarqué qu'à chaque fois que j'ingérais des comprimés, j'augmentais la dose...et ça me fait peur. La conséquence de cette ingestion, ça a été vomissements, hallucinations, tête qui tourne, fièvre...une nuit horrible.
Je n'en ai parlé qu'à très peu de personnes, et surtout pas à mes parents.
Lorsque j'ai confié à ma mère tout le mal que je m'étais fait ( sauf les dernières bêtises ), elle m'a dit que les scarifications, c'était un truc d'adolescents...et j'ai très mal vécu la chose. J'avais l'impression d'être un attardé.
Je crois qu'en réalité j'ai peur de tout. Peur de l'avenir, peur du regard des gens, peur d'être jugé, condamné, rejeté...Dans mon église, je n'arrive pas à communiquer. C'est comme si les gens n'étaient pas ouverts. Et ce serait impossible qu'un Chrétien vive des choses comme ça!! ce ne serait pas digne d'un Chrétien, ou alors il y a quelque chose qui ne va pas en lui! Il faut qu'il se secoue! qu'il change! Non, un Chrétien...il doit être parfait, souriant, plein de foi et d'entrain...
En gros, je me sens énormément en faute parce que ma vie Chrétienne est en crise, et que je n'ai pas la possibilité de m'en ouvrir...
Dans mon église, on ne parle pas des scarifications. On parle du retour de Jésus et ça me fait paniquer. Je n'arrive pas, je n'arrive plus à avancer.
Combien de fois ai-je demandé à Dieu qu'Il reprenne ma vie...et le matin je me réveillais...
Lorsque ma soeur a fait une dépression, elle pleurait tout le temps. Moi je ne pleure pas. Je ne pense pas faire une dépression, sinon ça se verrait et mes parents agiraient en conséquence. Je cache tellement ce que je ressens...parce que je n'arrive pas à faire autrement...
Enfin, pour moi, il y a six ans...quelque chose s'est cassé. Je ne sais pas quoi. Un truc insaisissable, impalpable...en moi. Depuis ce temps-là, j'essaie de retomber sur mes pieds, mais je passe par des phases vraiment sombres. J'ai réussi à délimiter les instants où je me sens prêt à exploser. Je commence à mieux percevoir les crises, parce que lorsqu'elles arrivent, je me sens extrêmement tendu, et ça me fait comme une cocotte-minute dont on ne libérerait pas la vapeur...ça bouillonne, ça bouillonne et hop! il faut que je réagisse pour essayer d'apaiser cette dynamite intérieure...
Voilà mon histoire. J'ai dû oublier des choses, mais j'ai dit l'essentiel.
Tout cela est très personnel.
J'espère seulement que je n'irai pas au-delà de ce que mon corps peut supporter...et j'ai peur de ça. Je fais tellement n'importe quoi lorsque je suis "cocotte-minute"...
J'ai remarqué que mes "crises" s'espaçaient, au fur et à mesure des ans, mais qu'elles étaient plus graves. J'ai tendance à vouloir m'échapper des lieux trop petits, et souvent la nuit pour voir moins de monde...j'ai besoin de respirer, par moments, de m'aérer et de me sentir "libre", alors je fuis...la dernière fois, le soir, j'ai fait une "fugue" de ma chambre d'étudiant et je suis monté dans un arbre, au bord d'un lac...j'y suis resté deux heures avant de descendre et de vagabonder dans la ville. Je me suis même couché sur un banc...Je fais ça comme pour me révolter...tout semble m'écraser, la vie, l'église, les études...et j'ai besoin de ces moments de liberté, j'ai besoin de me déconnecter de ce qui intérieurement me fait mal.
Ciao...et bon courage à ceux qui souffrent.[/i]