Forum d'entraide sur l'automutilation

Bonjour,
je viens de découvrir ce site.
J'ai 19 ans, presque 20. Je m'AM depuis 6 ans. J'ai réussis a arrêter 2 fois, pendant une période de 6 mois environs. Ma pire année a été pendant ma 1ere, il y a deux ans. J'avais peur de ce que j'étais devenue, et surtout, j'avais peur pour une amie qui se le faisait aussi. J'en ai donc parlé a une prof, à qui ma meilleur amie, en 3eme avait déjà tout raconté. Elle m'a forcé a aller voir une assistante sociale. Le problème, c'est qu'au même moment, une de mes amies l'a découvert (car elle le faisait aussi, mais s'en était sortie) et en a parlé a sa mère qui en a parlé a la mienne. Encore pire, elle a été convoqué par la proviseur adjointe pour cela (je ne sais pas comment elle l'a sut), et ensuite, tout le lycée a été au courant... J'ai très mal supporté ça, surtout que mes amis m'ont menacé, que si je n'arrêtais pas, ils ne me parleraient plus.
Pendant la même période, j'ai cassé avec mon copain, pour me faire souffrir encore plus, même si, à l'époque, je me disait que c'était pour ne pas le faire souffrir, lui.
Mon AM a empiré pendant plus d'une année, surtout que mes parents se sont séparés l'année suivante, et que j'ai eu du mal a l'accepter.
Je me suis dis à ce moment là que je devais être forte pour ma petite soeur, car je ne veux pas qu'elle connaisse ce que j'ai enduré.
Juste après mes 19 ans, je me suis dis qu'il fallait que j'arrête, et j'ai commencé a espacer l'AM, même si j'ai eu énormément de mal.
Le soucis, c'est qu'en rentrant à la fac, j'ai recommencé.
Mon père ne se remet pas du départ de ma mère, et me met tout sur le dos. Ma soeur m'a balancé a la figure qu'elle ne voulait plus être protégé, et cela m'a fait mal, car j'ai sacrifié mon enfance a la protéger. J'ai toujours tout prit sur moi, quand mon père gueulé, je l'ai toujours soutenue, et là, elle s'en fiche...
J'ai peur de ce que je suis devenue, depuis 2 mois. Mon but, c'est d'aider les autres, mais je n'en suis plus capable. De plus, j'ai deux amies qui ont compris que j'avais recommencé, et je m'en veux de les faire souffrir!

Je suis désolée si ça manque de clarté, mais je n'arrive pas a mieux m'exprimer...

Bienvenue sur le site, Ledna.

J'ai très mal supporté ça, surtout que mes amis m'ont menacé, que si je n'arrêtais pas, ils ne me parleraient plus.

Cela a été très maladroit de la part de tes amis, mais, malheureusement, c'est assez fréquent. Face à l'incompréhension, les gens et surtout les proches, ont des réactions qui font culpabiliser, et finalement, empirent la situation... Mais là, c'était le lycée, désormais tu es à la fac, tu parles de deux amies qui sont au courant et que fais-tu ? Tu culpabilises.

j'ai deux amies qui ont compris que j'avais recommencé, et je m'en veux de les faire souffrir!

Qui souffre le plus... Je pense que c'est, de loin, toi qui souffre au point de te blesser ! Ne crois-tu pas que c'est bien plus grave ?! Tu sais, parfois, il est important de savoir penser à soi, plutôt que de penser aux autres... Il n'y a pas d'égoïsme là-dedans, simplement une réalité diffiile à affronter, paarce qu'au final, il s'agit de s'affronter soi-même.

Courage !

Merci de me soutenir...
Le seul soucis, c'est que j'en ai rien a faire de moi... j'ai déjà fais plusieurs tentatives de suicides, et a chaque fois, c'est un de mes ami qui m'a arrêté a temps. Maintenant, si je vis, c'est pour aider les autres. Mais je ne peux pas les aider si je me détruis moi même et c'est ce qui m'ennuie

Ledna a écrit :Merci de me soutenir...
Le seul soucis, c'est que j'en ai rien a faire de moi... j'ai déjà fais plusieurs tentatives de suicides, et a chaque fois, c'est un de mes ami qui m'a arrêté a temps. Maintenant, si je vis, c'est pour aider les autres. Mais je ne peux pas les aider si je me détruis moi même et c'est ce qui m'ennuie

Nous serions nombreux, ici, à pouvoir prononcer ces mêmes mots, ou à les avoir pensé à un moment ou un autre de notre histoire. L'absence d'estime de soi, l'auto-dévalorisation reviennent souvent chez les personnes qui s'AM (l'AM elle même n'est elle pas une preuve d'un manque de considération pour sa propre personne ?). Mais c'est une vision de soi négative qu'il faut arriver à combattre et à recadrer, parce que nous ne valons pas moins que les autres, pas moins que ces personnes à qui nous tenons et que nous voulons protéger de nous et du reste. La savoir est une chose, l'accepter, une autre, et l'appliquer est encore plus complexe, mais pas à pas, on peut prendre conscience de tout ça et mettre doucement en place les rouages d'une autre vision des choses.
Sais tu pourquoi tu n'en as "rien à foutre" de toi ? Pourquoi tu ne t'estimes pas aussi importante que ces autres pour lesquels tu vis ?

Parce que je ne me vois aucun intérêt. On a ps cessé de me le répeter lorsque j'étais enfin "tu n'es qu'une bonne a rien, tu ne sais rien faire, tu es nulle". Ce sont des paroles qui revenaient souvent dans la bouche de mes parents. Au bout d'un moment, on fini par les croire. Même encore aujourd'hui, mon père me les répètes et ma soeur s'y met.

Et voila que ça redémarre. ma lame est a un mètre de moi. Une partie de moi veut l'appliquer contre ma peau dès maintenant, et une autre me le refuse. Une partie de moi voudrait partir pour toujours, l'autre me dit que je dois rester pour mes amies. Mais je n'en peux plus! La cocotte minute est sur le point d'imploser, si ce n'est déjà fait! Une réflexion et je pleure... Je n'étais pas ainsi, avant. On dit que les épreuves nous endurcissent, pour moi, c'est l'inverse. Elle me rendent faibles...
Je sais que l'AM ne sert a rien, qu'il y a toujours d'autres façon de faire passer ces soucis. Mais je ne les vois pas. J'adore écrire, mais ça ne marche plus. J'adore faire de la musique, mais ça ne marche plus, non plus.
Que dois-je faire?

Le seul soucis, c'est que j'en ai rien a faire de moi...

Je connais ce problème... Se foutre de soi-même, se dire "à quoi bon ? Où est l'intérêt ?". Cela paraît même surprenant, pourquoi m'aiderais-je ? Je n'ai pas de réponse, Ledna... Je n'ai pas de réponses...

Et voila que ça redémarre. ma lame est a un mètre de moi.

Tout à l'heure, j'avais moi-aussi ma lame à quelques centimères de moi... Fatiguée... Perdue... Envie de coups de lame... Alors j'ai appelé mon compagnon à son travail, et je ne suis pas passé à l'acte parce qu'il est rentré, plutôt que d'aller à son entraînement de foot...

Je ne te suis pas d'un grand soutien ce soir, et je m'en excuse. Je ne peux que te souhaiter du courage.

Ce n'est pas grave, t'inquiète, je comprends. On ne peut pas toujours aider les autres.
Pour le moment, je ne m'AM que le soir, quand je suis couchée. Avant, je le faisais a n'importe quelle heure, et beaucoup plus souvent. J'ai encore un peu de force pour m'y refuser.
Mais je crois aussi que j'ai un peu peur. Demain matin, une amie me demandera de lui faire voir mes bras, comme chaque jour... j'en ai marre, de ça...
J'ai tellement envie de tout laisser tomber, tout abandonner...

"Pourquoi m'aiderai-je ?" -> Parce que je vaux bien autant que ceux que je veux aider.
Ca fait deja iun debut de reponse, en attendant de decouvrir sa vraie valeur.

Oh, non, je ne pense pas ça. Je pense seulement que pour pouvoir aider les autres, je ne dois pas être dans un état psychologique lamantable, comme maintenant. Parce que dire : je vais t'aider a t'en sortir, ne t'inquiète pas, alors que nous, on y arrive pas nous même, ça ne le fait pas et on n'est pas crédible dans nos actes...
Mais c'est tellement dure d'arrêter et de se dire je vais mieux alors que ce n'est pas le cas!