Forum d'entraide sur l'automutilation

Alors voilà, j'ai beaucoup hesité avant d'écrire, mais j'ai decidé que je devais à moi même d'écrire ce que je ressentais au moins une fois, ca doit etre la millième fois que je commence et j'espère que cette fois je vais l'envoyer !!
je suis devant mon pc et je sais vraiment pas par où commencer, j'imagine que le début est une bonne idée.
Alors voilà moi c charisma, jai 21 ans et je me fais du mal( et non je n'arrive pas à dire le "mot") tous les jours, au moins 10 fois par jour, à chaque fois que disparait une cicatrice , elle doit imediatement être remplacé!! je ne sais pas pourquoi, tout ce que je sais, c'est que c'est un tel bonheur quand je le fais, je me sens tellement mieux, comme si rien ne pouvait plus m'atteindre !
Après, les cicatrices, j'adore les regarder, les toucher, elles me tranquilisent !!
De l'exterieur, je suis la parfaite jeune fille, marrante, sociable.Mes amis, même si elles savent ce qui se passe ( les cicatrices pas facile à cacher:s ) elles font comme si de rien n'était, comme si c'est encore une 'folie' à moi et que je finirais par arrêter,on en parle même pas , mais ca fait un moment que ca dure et je n'arrive pas à arrêter, tous les jours, ca devient de plus en plus profond, de plus en plus moche, mais je continue, je me dis que si mes parents et surtout ma mère voyait ca elle en aurait le coeur brisé, ca me fait sentir encore plus mal, et je m'enfonce encore plus!!! c'est vraiment un cercle viscieux !!
on va dire que je fais des études très stressantes et que quelque part, j'ai toujours eu une peur panique d'echouer, il faut dire que j'ai toujours été bonne dans mes études, et que ce niveux de stress me bouffe litteralement de l'interieur, mais je me dis que ca fait 4 ans que je le fais et je ne m'explique pas ce début brutal comme si d'un cou, j'avais laché, et que c'était "ca" qui en résultait .
parfois je me dis que si j'enfoncais un peu plus profondement la lame ca me ferait juste un peu plus mal, et c ce que je fais, ca ne me fait rien, ca ne change rien
j'ai juste besoin que qulqu'un m'aide, je ne sais pas ce que je dois faire!
j'ai pas du tout envie d'arrêter, c'est trop bon, parfois j'ai hate de rentrer chez moi juste parce que je sais que je vais le faire!!
je sais que je devrais d'abord vouloir guerir pour que quelqu'un puisse m'aider, est ce que ca veut dire qu'on ne peut rien pour moi?? que je peux continuer ??
Ma plus grande peur c'est de decevoir mes parents, ma grande soeur a eu un problème similaire mais elle a arrêté il ya 2 ans, et j'ai vu ce que ca avait fait à ma mère surtout , je ne veux surtout pas qu'elle le sache, j'en mourrais!
je me dis qu'il ya des personnes qui souffrent mille fois plus que moi et qui ne se font pas subir ca, et je me trouve d'un égoisme monstre!!! j'ai l'impression d'être pathétique!!
avant de commencer à le faire, je ne faisais que me donner des baffes parfois quand j'étais vraiment strssé ou que j'avais fait une connerie, j'ai l'impression d'être passé à l'étape supérieure
je sais qu'en finissant cet article , j'irais le faire, j'ai l'impression que c pour me punir de me plaindre, je ne devrais pas me plaindre!! j'en ai pas le droit!!
voilà , je pense que j'ai tout dit, ce que j'ai sur le coeur aujourd'hui du moins, j'espère trouver quelqu'un qui me comprenne, quelqu'un qui puisse m'aider , je veux juste etre bien !! merci !!

Déjà bienvenue à toi.

Ensuite, il est évident que le stress qui te ronge transparaît dans ton message, au travers de tes mots. Tu es prisonnière de ton AM, de ta volonté de protéger ta mère au détriment de toi... Pourtant, la personne la plus importante, c'est toi. Ce n'est pas ta mère. Bien sûr que cela lui foutra un coup si elle l'apprend et elle finira par l'apprendre parce que tel que tu décris ton AM, je ne vois pas comment tu vas pouvoir cacher ça indéfiniment. Tu parles de ta soeur aînée qui est passée par l'AM également, de l'impact que ça a eu sur ta mère, mais je crois qu'il faut que tu arrives à te détacher d'elle. C'est de toi dont il s'agit !

Courage ! Ne laisse pas l'ombre maternelle te noyer !

Bonsoir charisma !

Sois la bienvenue sur le forum Et bravo pour avoir enfin envoyé ton message Mais ce n'est pas facile de commencer mais normalement, c'est le premier pas le plus dur.

Alors tout d'abord, je te rassure : tu ne te plains pas du tout Tu racontes, tu expliques, tu t'interroges, mais je ne vois dans ton message aucune plainte ; et même si c'était le cas, tu en as le droit. Il y a toujours pire que nous, et franchement : on s'en fiche. Ca ne console pas et ça n'aide pas de se dire que certains ont + de raisons que nous de souffrir, au contraire. Alors autant ne pas y penser et s'occuper de nous.

je sais que je devrais d'abord vouloir guerir pour que quelqu'un puisse m'aider, est ce que ca veut dire qu'on ne peut rien pour moi?? que je peux continuer ??

D'après cette phrase, je comprends que tu ne veux pas forcément arrêter, d'où ma question => que recherches-tu sur ce forum ?
Entendons-nous bien : nul besoin d'avoir envie d'arrêter l'AM pour s'inscrire et poster ici !! Néanmoins, dans ta démarche, il y a bien un appel au secours... Tu as dit tout ce que l'AM t'apportait ; en quoi te lèse-t-elle ?
Pour répondre à tes questions : effectivement, personne ne pourra te sortir de l'AM contre ton gré. Mais l'AM est avant tout un symptôme, et comprendre pourquoi on le fait et essayer d'apprendre à gérer autrement peut déjà être un pas dans la bonne direction. Alors je ne dirais pas non plus que personne ne peut rien pour toi : on ("on" au sens large, les gens de ce forum comme d'autres personnes) peut t'aider à réfléchir sur toi et ton environnement et à travailler sur tout ça. Et ça peut apporter déjà quelquechose.

Qu'est-ce qui te pousse à t'AM ? Que ressens-tu juste avant ? (car à te lire, on dirait presque que c'est un geste automatique sans facteur émotionnel déclenchant, aussi simple qu'allumer une clope) Et globalement, comment te sens-tu, pendant la journée, quand tu es avec des amis, tout ça ?

En as-tu déjà parlé avec ta soeur ? Si non, penses-tu que lui en parler pourrait t'aider ? (en partant du principe que vous entretenez de bonnes relations, ce n'est peut-être pas le cas)...

Voici mes premières questions à chaud.

A plus tard !

ce que je cherche?? j'imagine que je cherche de l'aide, je me rends compte que ce que je fais n'est pas bien, que je devrais arrêter, mais je pense que je préfère le faire que l'autre alternative, rentrer chez moi et ressasser ma vie !!
Avec ma soeur , on a de très bon rapport, on parle de tout, sauf de ça, de ce qu'il lui est arrivé, on va dire qu'on a été éduqué dans une famille où il ne fait pas bon de parler de tout, alors depuis que je l'ai découvert on en a plus jamais parlé, je ne sais même pas pourquoi, mais c'est comme ça !! j'imagine que ça doit lui faire mal à elle aussi qu'on passe sa souffrance sous silence, c'est ce que je ressens, mais c 'est comme ça qu'on est, on ne parle jamais de ce qui fait mal!!
elle est allée voire un psy pendant 6 mois ( ma mère l'a obligée) elle en parlait en rigolant, j'ai pas l'impression que ça l'a aidé, j'ai juste l'impression que c'est elle qui a décidé d'arrêter et qu'elle l'a fait, mais encore je n'en sais rien, on en parle pas !!
tout au long de la journée avec mes amies, on va dire qu'une partie de moi et bien,celle que tout le monde voit et entend, mais une autre partie de moi est , j'ai l'impression, en crise de panique continuelle, j'ai limite parfois envie de me lever de crier un bon coup et de me rasseoir, je ne m'explique pas pourquoi dès que je rentre chez moi je le fais, mais je le fais!!
Le facteur déclenchant existe, il y en a toujours un, mais ça peut être n'importe quoi, un sentiment, une parole....
Enfin je sais que je suis sensée me tourner , prendre soin de moi, et ne pas penser que je vais blesser ma mère, mais elle est la personne qui compte le plus pour moi sur cette terre, et je préférerai mourir que de lui causer du chagrin, ce dont je suis sur, c'est que jamais elle ne l'apprendra, je n'habite pas dans la même ville que mes parents, alors je pense que c'est plutôt simple!!! et je ferai de mon mieux pour la protéger de moi, je n'ai jamais plus envie de l voire comme le jour où elle a découvert pour ma soeur !!!

Salut...

C'est fou ce que se que tu as écrit me fait penser à moi. J'ai 25 ans et j'ai tellement l'impression d'être dans le même cas que toi. Moi aussi je suis "la fille parfaite". Je viens de terminer un Master universitaire, j'ai mon appartement, j'ai un boulot que j'adore, des amis fantastiques,... et pourtant, depuis plus de 11 ans maintenant, je ne vis qu'au travers de l'AM. Entre 17 et 20 ans, c'était plusieurs fois par jours, comme toi. Maintenant, c'est une fois par mois, environ. J'arrive habituellement à ne pas le faire sur des parties visibles de mon corps mais mes bras sont tellement couverts de vieilles cicatrices que j'ai toujours beaucoup de problèmes pour m'habiller de manière à ce que ça ne se voit pas.
La plupart de mes amis le savent. Ils ont maintenant compris que c'était ma façon de m'oxygéner quand j'étouffe à l'intérieur. Cependant, quand ce sont des collègues qui le voient, je vis un enfer les premiers temps. Impossible de dire que c'est un chat, c'est bien trop impressionnant pour être le fait d'un matou. J'essaye de faire bonne figure, de parler d'adolescence difficile, de dire que ces cicatrice datent de cette sombre période, mais au fond de moi, ça me liquéfie. La plupart des gens s'en contentent. Aussi grâce à mon tempérament fonceur et de bonne humeur. Ca me sauve bien des situations.

Moi aussi j'ai "pas envie" de m'en sortir. Ou plutôt, j'ai peur de ne pas savoir vivre sans. Comment je ferais pour décompresser, sans ça?...

Depuis 2-3 ans, j'ai donc décidé "d'accepter" ma "maladie". Ne plus la repousser mais l'accueillir dans ma vie. Pas toujours évident par rapport aux autres, mais depuis que j'ai cette philosophie, je me sens un peu mieux par rapport à ça.

Je te laisse, j'ai encore pas mal de boulot, mais si jamais je discute bien volontier avec toi.

Rêve

C'est une simple remarque mais... Il me semble que nous sommes nombreuses à avoir ce portrait de "jeune fille idéale", avec une vie sociale et amoureuse épanouies, réussites dans les études, beaucoup de facilités... Et pourtant.

Et pourtant on traîne notre AM comme un fardeau depuis des années. Paradoxal...