Forum d'entraide sur l'automutilation

Bonsoir à tous,
Alors voilà, avant-hier j'ai enfin fait le premier pas j'ai eu ma première consultation avec un psychologue après de longs mois d'hésitation... Cela c'est plutôt bien passé, bien que ce ne soit pas évident... J'y suis allée dans un premier temps pour un problème de remise en question professionnelle, ce dont on a très peu parlé car elle a creusé ma vie, normal, pour arriver en fin de séance à mon problème concernant l'automutilation... Ce dernier a été évoqué mais impossible pour moi de dire le mot. Je n'ai pu lui parler que de "quelques bêtises" ou de "choses que je ne devrais pas faire". Je pense que cette psychologue me convient (à voir au bout de plusieurs séances mais la première impression est bonne), en revanche je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à dire ce mot et du coup j'appréhende la prochaine séance car on va forcément y revenir et je ne pense pas réussir à dire le mot alors que je suis là pour ça ! Je ne sais même pas comment formuler ma phrase... De plus, pensez-vous que si le blocage est trop grand je peux lui demander de l'écrire ?
Merci d'avance pour votre aide car je suis perdue...

Bravo pour avoir fait ce grand pas.
Est-ce que tu arriverais à le dire sans utiliser le mot ? "je me blesse", "je me fais du mal", "je me coupe", "j'utilise tel objet sur ma peau"... ?

C'est ce que m'a suggéré ma psy, de le formuler différemment mais j'ai ouvert la bouche et aucun son n'a pu sortir, je l'ai tourné dans ma tête mais rien... Même à une amie qui le sait déjà, j'ai pu en parler en sous-entendu mais rien de direct n'a pu sortir et cela malgré moi car encore une fois je suis consciente d'être aussi là pour ca et que ma psy n'est pas devin non plus ! D'où ma question de savoir si je ne peux pas l'écrire histoire qu'elle sache et peut-être m'aidera-t-elle à réussir a le dire par la suite

Tu pourrais lui demander, si tu peux l'écrire. Sinon, est-ce que c'est vraiment un problème pour toi s'il te faut plusieurs séances pour réussir à en parler ? Tu ne penses pas que tu finiras par y arriver ?

Puisque vous avez déjà évoqué l’acte, les mots viendront d'eux même en leur temps.
Bravo pour ta démarche .

Ysilne et songerie merci pour vos réponses. L'acte en lui-même n'a pas été évoqué ce ne sont que de très vagues sous-entendu d'où la difficulté plus importante... Je sais que je peux écrire l'abréviation mais je ne sais pas si elle saura et le mot en entier c'est encore difficile d'y parvenir... Après si cela prends plusieurs séances pour pouvoir en parler cela ne me dérange pas mais lors de cette séance nous sommes tout de même restées bloquées là-dessus pendant 5 ou 10 minutes c'est-à-dire du moment où on y a fait allusion jusqu'à la fin et du coup j'ai l'impression "qu'elle ne va pas me lâcher" comme ça... Et en fait je sais pas trop comment ça se passe les séances avec un psy mais si on reprends là où on s'est arrêtée on va commencer par mon blocage ce qui est pas cool pour un début et du coup j'ai hyper peur...

Est-ce que tu pourrais lui dire directement qu'il y a un sujet qui te tient vraiment à coeur mais que tu ne te sens pas prête à en parler ? Elle devrait te laisser tranquille et vous pourriez faire des détours pour y arriver, le temps que tu te sentes suffisamment à l'aise, d'ici quelques séances.

Déjà bravo pour ce premier pas.

La politesse veut qu'on commence une séance par "comment allez-vous" histoire de voir s'il n'y a pas plus urgent comme sujet de discussion.

je suis certaine que tu vas arriver à lui expliquer. Parce que ce n'est pas un sujet de conversation à creuser pendant des heures, ce n'est pas parce que tu lui dis "automutilation", qu'elle va te poser mille questions dérangeantes sur le sujet. ça permet surtout de savoir quel est ton moyen à toi de contrôler la vie (vs autres addictions variées). Le but s'est de dépasser le mal-être qui t'amène à t'am.

Courage.

Si ta nouvelle psy te pousse dans tes retranchements avec suffisamment de finesse de empathie pour que tu te sente en confiance mais en progression, c'est super.

La première due j'ai rencontré me cocotait un max, résultat, j'avais juste l'impression qu'elle essayait de me protéger. C'est clair que j'étais en pleine période suicidaire, internée en HP.
Celle que je vois en ce moment, me rentre dans le lard, avec doigté elle sait provoquer mes paroles, même si elle obtient encore beaucoup par l'attitude de mon corps et ma gestuelle.
Je sens que je progresse.

Quand les mots ou les sous entendus auront ouvert la brèche ton travail pourra réellement commencer. Tu peux peut être envisager de lui laisser voir tes cicatrices c'est ce que j'avais fait avec mon médecin.

Merci à tous pour vos réponses.
-lious : au contraire j'ai envie et j'ai peur en fait je crois car ça se concrétise vraiment... Et c'est ce qui m'énerve de rester aphone alors que je veux le dire et du coup j'ai peur qu'elle s'acharne puisque c'est ce que j'aurais envie de faire...

- wou : merci tu m'as encore plus foutu la frousse car je redoute la question "comment allez-vous ?" Lol ! Parce que là tu peux pas répondre ca va meme si ca va pas, ce que je fais tres souvent... Lol ! Ensuite je ne pense pas avoir peur des questions qu'elle pourrait poser car quand l'AM dure depuis de très et trop nombreuses années ya forcément de la matière... J'ai l'impression que ce qu'il y a autour du mot AM ca peut venir facilement, à voir...

-songerie : je peux pas dire grand chose sur ma psy puisque c'est la première fois que j'en vois une en "extérieur" avec un suivi donc je sais pas grand chose sur sa façon de faire et j'ai pas d'éléments de comparaison juste j'ai envie d'y retourner meme si ca me stresse c'est un bon debut lol ! Quant aux cicatrices impossible pour moi de les montrer et ce à qui que ce soit... Peut-être que évoluera ça aussi... Et si elle demande à les voir bah on verra au moment...

Merci encore pour toutes vos réponses, c'est si agréable de ne pas se sentir seule et de pouvoir parler ouvertement avec des gens qui peuvent comprendre... Je vais essayer de ne plus trop y penser et de me laisser aller lors du rdv meme si ça risque de ne pas être simple...

Arf, j'suis désolée si je t'ai foutue la trouille.
L'avantage avec un psy, c'est que tu peux parler de tout.
Donc si elle te demande comment ça va, tu peux toujours lui expliquer que c'est une question compliquée pour toi. Elle n'est pas là pour te juger, c'est du temps pour toi, pour t'aider à aller mieux, pour mettre en ordre tes idées, tes souffrances, les dire à haute voix (ce qui est effectivement hyper difficile à faire).

La question "comment allez-vous" permet pour elle de voir s'il y a une difficulté particulière à gérer au moment même ou si vous pouvez creuser plus en profondeur un autre sujet. Si toi tu veux parler de l'am, tu peux toujours ramener le sujet "au fait, la dernière fois, on a terminé sur ce que je n'arrivais pas à dire, j'aimerai bien en parler mais je ne suis pas certaine d'y arriver, mais c'est important pour moi".

Tu vas y arriver

Ne t'inquiète pas wou je disais cela sur le ton de l'humour car même si c'est vrai que je déteste cela j'avais pensé effectivement qu'elle commencerait probablement comme ca car comme tu le dis si bien ca fait meme parti de la politesse mais avec les gens qui te disent "salut ça va?" le matin tu peux te permettre de répondre "oui merci et toi ?", ou juste "et toi?", même si tu es au bord du suicide lol là si tu lui dis que tout va bien à chaque fois elle va bien voir que c'est une réponse machinale... Et en plus j'ai trop peur de répondre machinalement "et vous ?" comme tous les jours avec mes collègues ce qui serait pour le coup complètement deplacé...
Mais bon je vais essayé de laisser couler et je vais me bourrer de sédatif PC avant et puis ca le fera lol...

Moi je répondais et vous. Et j'avais une réponse un peu plus fournie qu'un "ça va". Et ça me faisait du bien que ce soit un échange même très léger sur sa vie, mais c'était cool.

Quand tout va pas terrible comme en ce moment, à la Phrase "Comment allez vous" je suis incapable de répondre, c'est mon corps, qui parle...

Ah ouais j'aurais jamais imaginé avoir le droit de répondre "et vous" et qu'elle te réponde vraiment... Après de ne rien dire je ne pense pas pouvoir car je parle toujours beaucoup, que de choses superficielles, mais beaucoup...

Après je crois beaucoup que ca va dépendre de comment et quand elle le dit... Si c'est quand on se dit bonjour en se serrant la main c'est de l'ordre du "salut ça va ?" et j'aurais le droit de mentir sans soucis. Si c'est une fois qu'on est posées, assises, et qu'elle parle sérieusement c'est mort je crois que je pourrais pas éluder lol !