Argh, je ne sais pas comment amener le sujet.
Pour essayer de faire simple, et clair : j'ai arrêté l'AM il y a plusieurs années déjà, mais l'envie revient à certains moments ("bien sûr", ai-je envie d'ajouter
...) Et notamment quand j'"assiste" à de la violence, même fictive, au cinéma, dans un livre... Parfois les informations.Tout ce qui est torture, sadisme, et surtout les violences faites aux femmes, les ASX notamment, je ne le supporte pas (même si la scène en elle-même n'est pas violente. Exemple : un viol dans Downton Abbaye, on ne voit strictement rien - mais on entend crier - j'ai eu du mal à supporter et à regarder les épisodes suivants. C'est l'idée en elle-même, plus que les images, qui est insupportable).
Je peux être sûre que l'idée de m'AM va forcément me passer la tête dans ces moments-là. Pas une idée entêtante, c'est parfois même furtif, mais c'est quand même assez intense, et pendant quelques jours après, ça me replonge dans une "ambiance" d'AM (vous allez me demander ce que c'est qu'une "ambiance d'AM", je ne sais pas très bien moi-même, haha ! Je rumine un peu, je me fais des scenarii, je regarde mes cicatrices en regrettant parfois de ne pas en avoir davantage et/ou des plus grosses... Bref)
Globalement, j'évite d'y être confrontée, mais parfois on n'a pas le choix, ou on ne s'y attend pas - votre pote qui veut vous montrer un "court-métrage qui l'a beaucoup touché", 3 minutes de viol (pareil, pas d'images, juste en coulisses). Cool.
Evidemment, comme vous le savez, l'expression des émotions ce n'est généralement pas trop notre truc, je n'ai pas réussi à dire que ça me faisait mal de regarder. Mais j'ai dû avoir une réaction bizarre car il m'a demandée si ça allait et il a voulu me réconforter 
(encore un qui va croire que j'ai été abusée 
. Mouarf. En soi, c'est presque plutôt rigolo, tous ces mecs pseudo-protecteurs qui m'inventent un passé horrible, à chaque fois je me dis que je vais trop les décevoir 
) Oui donc d'ailleurs, je précise pour ceux qui ne me connaissent pas qu'il n'y a aucune trace de violence dans mon passé (hormis celle que je me suis faite à moi-même ), je n'en ai jamais été victime, n'y ai jamais assisté - ou peut-être un peu comme tout le monde, mais de la violence ordinaire (ça devrait être un oxymore). Rien de traumatisant quoi qu'il en soit.Bon, et tout ça pour vous demander, au final : est-ce pareil pour vous ? Savez-vous à quoi c'est dû, exactement ? Une sorte d'hypersensibilité ? Le réflexe d'AM serait alors là pour gérer l'émotion ? (oui parce qu'en fait j'ai du mal à comprendre pourquoi je ne peux pas juste me sentir mal ou avoir la nausée ou être bêtement peinée / touchée / révoltée, pourquoi est-ce que c'est l'envie de me faire vraiment mal qui prime...)
Voilà, juste pour avoir vos expériences là-dessus.
Merci par avance
Comme je le disais, de toute évidence, pour moi, ce n'est pas l'image en elle-même, mais c'est l'idée. De manière générale, je crois que c'est l'idée qu'une personne puisse prendre du plaisir à en faire souffrir une autre (ça c'est vraiment le pire), ou du moins puisse être totalement hermétique, fermé, à cette souffrance (genre l'autre hurle, pleure, je continue quand même). Ca m'horrifie, ça me donne vraiment envie de me faire du mal. J'avoue m'être déjà demandée si c'était parce que moi-même je pouvais présenter ce genre de penchants, sans vouloir l'accepter ou me l'avouer ; et en même temps, bon, je sais pas si c'est très crédible. 
Et le plus gros problème, probablement, c'est la nature de ce que je ressens, donc l'envie d'AM. Ca se fait pas de dire aux gens "ah ben dis donc, là avec cette scène, j'ai bien envie de me charcuter !" 
Enfin, c'est pas que ça ne se fait pas, c'est que je ne sais pas si l'autre est prêt à l'entendre, et comment il peut me percevoir après. Alors je pourrais essayer d'exprimer des émotions, plutôt que l'envie d'AM, mais je ne suis pas sûre d'avoir des émotions sur le coup...? C'est juste être horrifiée, être vidée, mais je ne sais même pas ce qui crée ça.
