Ca sert à quoi un psy ?

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Azza
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Ca sert à quoi un psy ?

Message par Azza »

Je suis psychologue et je suis très touchée par la souffrance de ceux qui vivent l'AM. Certains ont des psys mais il me semble que cela ne les aide pas beaucoup ( peut-être que je me trompe). Alors je me demande : Que faudrait-il pour que la rencontre avec un psy permette de dire sa douleur ? Que faudrait-il pour que cette relation permette un accompagnement, un appui ?
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Ysilne
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Message par Ysilne »

Peut etre faudrait-il qu'ils s'apercoivent plus des echecs que des reussites ? Je m'explique : souvent, je pense qu'ils se sentent utiles lorsque qqun sort de chez eux en les remerciant ou en allant mieux, alors qu'il m'ait arrivé de sortir encore plus mal en point qu'en arrivant. Les explications qui m'ont été données dans ces cas là, c'est que je n'étais pas prete pour une therapie, ou qu'il est normal de souffrir pour pouvoir s'en sortir. Si un patient arrete de venir, de nombreux psy pensent qu'il n'est donc pas demandeur.
Et c'est là le plus gros probleme : il faut demander. Peut etre qu'avec des adultes c'est moins difficile, mais quand on est jeune ou ado, aller dire que ca ne va demande beaucoup, et un face a face avec un psy est une situation trop inhabituelle. Ce que j'aurais voulu, moi, c'est un interlocuteur qui m'explique à quoi il sert et de quoi je peux/doit parler. Quelqu'un qui ne me laisse pas angoisser face a mes silences et mes pensées. Capable d'empathie peut-etre ?

Quels sont les criteres des psy pour savoir s'ils nous aident ? Comment peuvent-ils savoir si qqun va mieux grace a eux ou grace au temps passé et a l'environnement normal ?


Bonnes questions en tout cas, et j'aimerais avoir l'avis des autres, qu'ils aient ou non vu des psys.
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Celes
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Message par Celes »

Je vois une psy depuis un an maintenant. Ca m'aide dans le sens où j'ai un endroit où parler, où je suis écoutée. Je ne vais pas mieux qu'il y a un an - peut etre en partie à cause de cette thérapie ? - mais j'ai appris à parler un peu plus, et à déballer mon sac de temps en temps. C'est la seule personne avec qui je me le permets.
Les silences, pas faciles à gérer. Dans ces cas là, au bout d'un moment, elle me pose des questions pour me relancer un peu ou me demande si je veux arreter pour la séance.
Ca nous arrive de rire, c'est bien aussi. Et puis j'ai l'impression qu'elle s'interesse à moi, vraiment.
Ah et elle a un sourire rassurant ;)

Ca dépend des personnes finalement, comme dans toute relation. Avec le psychiatre (que je n'ai vu qu'une fois) par exemple, ce con a eu vite fait de m'énerver.
What shall we use to fill the empty spaces,
Where we used to talk ?
How shall I fill the final places ?
How shall I complete the wall ?
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Never Alone With Myself
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Message par Never Alone With Myself »

questions importantes,pertinentes...pourtant, c,est difficile d'y repondre...parce que ca depend de chacun. depuis 7 ans, j'ai eu 19 intervenants, et je commence a peine une therapie avec un 20e. depuis hier en fait. ce qui amene a parler, c'est la confiance. mais pour que la confiance regne, je ne connais pas de solution magique. jai toujours considerer le premier contact comme important. aussi con que cela puisse paraitre, l'allure, le physique, a touours jouer, meme si je suis quelqu'un d'aucunement axer sur cela en general, quand je rencontre un intervenant, c'est la premiere chose que je vois. c'est quand meme la personne a qui je vais peut-etre livrer mes pensées les plus intimes...les intervenant que j,ai le plus apprécié, c,'etait ceux qui etait comprehensif, qui echangeait, qui etait humain, pas ceux qui se cachait les yeux dans leurs notes sans me regarder de l,heure. ceux qui se permettais de parler un peu d'eux meme, comme hier on parlait que j,avais été jouer au pool et la t.s. m'a tout simplement dit qu'elle avait beau essayer, elle était pourri a ce jeu. c'est con, c'est quelque chose de simple, mais ca met en confiance, ca aide a batir quelque chose de plus humain, de moins "professionel". amener quelqu'un a parler, c'est pas evident, et les psy, on se le cachera pas, font peur a tout le monde...c'est une projection, aprce qu'on fond,c'est de soi qu,on a peur, car c'est contre soi-meme qu'on sera confronter, avec l'aide du psy...

bref, je me perds peut-etre un peu, mais mes idées vont dans tous les sens, et j'ai du mal a m,exprimer dans ces-temps-la :roll:
en esperant avoir repondu du mieux que je le pouvais,
Amélie
trademark: :shock:
L'esprit c'est comme un parachute ; ça fonctionne quand c'est ouvert
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azertiop
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Message par azertiop »

à quoi ca sert un psy? oula dur à expliquer... Pas à grand chose si on a pas envie d'être aidée à mon avis...ou si l'initiative d'y aller ne vient pas de nous memes...
Heu Je ne vois plus de psy parce que j'en ai fais une overdose mais je pense que ce qu'il faudrait pour réussir à nous aider par rapport à l'am, c'est de ne pas nous laisser seul chercher les raisons qui nous poussent à faire ca... Enfin, j'ai du mal a m'expliquer mais je sais que la dernière que j'ai vu qui a d'ailleurs été la seule a savoir pour l'am, m'a demandé cash "pourquoi tu fais ça".... ---->et alors là.... un IMMENSE sentiment de culpabilité et de honte m'a submergé et je n'ai pas su quoi dire parce que je sentais que dans sa question il y avait à la fois un ton de repproche et d'incompréhension, et ca m'a énormément blessé....
Depuis, j'y suis jamais retourné :D
Ce qu'il faudrait, ce serait nous accompagner en douceur pour que l'on comprenne ce qui nous pousse à faire ca, car dans la plupart des cas on ne le sait pas.
Ce qu'il faudrait ce serait ne pas nous laisser seul face à nous meme, et ne pas nous laisser chercher seul, car ca fait trop mal. Et c'est trop dur.
Voila, désolé je m'exprime pas super bien mais bon...
Nous n'étions rien d'autre que des enfants....
Azza
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Message par Azza »

J?ai relu plusieurs fois les réponses de chacun, il y a tellement de choses importantes dedans. Je vais redire un peu, à ma manière, ce que je comprends?
Déjà il y a un problème de pourquoi on va voir un psy. C?est parfois un peu obligé, ou poussé par d?autres, et ça ne facilite pas les choses. Ce n?est pas parce qu?il y a une souffrance importante qu?il y a une demande d?aide? On peut même penser que l?AM vient du désespoir de recevoir un jour une aide véritable, d?être un jour compris. Alors le psy doit être patient, délicat ; il doit savoir mettre des mots où il n?y en a pas et construire avec la personne ce que sera la thérapie.
Il y a le problème des silences. Celes a la chance d?avoir une psy qui explore avec elle le silence : difficulté à parler ou envie d?arrêter la séance? Sinon le silence c?est vivre une expérience de solitude, d?être incompris et de ne pas intéresser l?autre. Le psy doit donc aider à sortir du silence, à le comprendre. Celes dit que avec sa psy elle apprend à parler d?elle et que c?est important.
Never Alone? me dit combien il est important que, dans la rencontre, le psy ne soit pas que un « professionnel » ; qu?il doit d?abord être une personne. Il ne doit pas s?abriter derrière ses notes. Et c?est important aussi de parler de la vie, de sourire?
Mais Azertiop rappelle combien un psy peut faire du mal. Peut-être que quand on vit l?AM on est hypersensible à toutes formes de jugement, d?incompréhension. On a besoin que le psy soit très délicat, qu?il n?ait pas peur de l?AM et qu?il voit aussi la personne toute entière.
Et c?est vrai que le psy ne peut que accompagner, la souffrance ne suffit pas, il faut le désir de changer.
Merci de ces réponses, et j?aimerais avoir encore des échanges sur ce sujet.
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Anonyme86
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Message par Anonyme86 »

je ne sais pas a quoi sert un psy. Je n'en ai pas at j'en cherche un. Je suis aller voir un psy une fois, mais ca n'a servi a rien, il n'a rien compris. A la fin de la séance il m'a demander si je voulais le revoir que ca serai bien, je n'ai pas voulu. C'était il y a un an, mais pas pour l'am.
Si actuellement je cherche un psy c'est pour qu'il m'aide a arreter l'am, qu'il trouve ce qui ne va pas chez moi, pourquoi je me sent si mal.
Mais le problème du psy c'est que j'ai peur qu'il me juge, alor je lui ment, j'enjolive la vérité, transforme certain point de ma vie, pour l'appitoyer et résultat je ne suis pas vraiment moi face au psy. Je crois que j'ai un peu dérivé avec le sujet, mais bon
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Ysilne
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Message par Ysilne »

Azza a écrit : Peut-être que quand on vit l?AM on est hypersensible à toutes formes de jugement, d?incompréhension.
Ca me semble assez vrai. Mais j'ose croire que meme si c'est plus marqué pour nous, c'est un point important pour toute personne. Et donc quelqu'un qui doit aider ne doit pas emettre de critiques négatives sans s'assurer qu'elles peuvent etre bien prises.
C'est douloureux, ou au moins penible, pour presque tout le monde que d'etre incompris. Alors c'est envers toutes les categories de personnes qu'il faudrait faire l'effort, et pas juste envers les plus fragiles et sensibles.

En y reflechissant encore, j'attends d'un psy ce que j'attends en vain de nombreuses personnes : qu'il se mette a mon niveau. Plus que de la comprehension, je voudrais etre l'égal, pouvoir avoir confiance, mais aussi ne pas reexpliquer ce qui me semble evident ou inutile. Là, c'est moi qui en demande trop, je le sais. Je ne veux pas supprimer les roles, evidemment, par egalité, j'entends que personne ne se place comme meilleur ou sachant tout, mais garde sa place. Pas mieux, juste different. Je ne supportais pas qu'un psy me dise que j'avais tort alors que je parlais de moi, ou de l'AM en général. J'ai parfois eu l'impression de ne pas etre respectee comme une personne humaine avec son histoire. Juste un trouble à effacer.
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poupsy
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Message par poupsy »

heu moi personnellement je n'ai jamais été voir de psy..mais je pense que c'est une personne qui peux aider en analysant avec du recul ce que "le malade"vit,qui peux l'aider a nalyser la situation donc la debloquer...mais bon j'ai pas beaucoup d'experience dans ce domaine la lol....j'espere que j'ai repondu a la question.... :roll:
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Pandora
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Message par Pandora »

Etre suivi me paraît essentiel, l'expérience et le savoir d'un psy que ce soit -chologue ou -chiatre. Déjà pour s'exprimer, apprendre à mettre des mots sur des sentiments, des sensations, et surtout avoir un interlocuteur neutre, professionnel, qui maintient une certaine distance dont plus d'objectivité que des amis par exemple. J'ai vu beaucoup de psychiatres, en thérapie, aux urgences, en HP, et il n'y a qu'avec eux que je parle de ça, de mon mal être, de ma maladie. Je n'en parle jamais et en cela leur présence m'est iumportante. Puis je pense que si on a des troubles du comportements sérieux et chroniques voire permanents, on ne peut pas s'en sportir seul, c un leurre ou bien un miracle, car cela révèle une gragilité certaine et dont il est difficile de prendre de la distance, du recul. Mais il ets essentiel que cela vienne de soi, pas des parents, des amis ou de je ne sais qui, il faut qu'arrive le déclic de se dire " oui, j'ai besoin d'aide et d'une aide professionnelle". Ce n'est pas facile, c souvent long, moi j'y ai mis 5 ans avant de faire les démarches. Et je me rends compte désormais de l'importance de tout ça, j'ai travaillais sur moi, je me suis remise en question, j'ai plongé mais je n'ai pas plongé suele, j'ia plongé en sachant que j'avais qqun à qui en parler et j'insiste sur le fait que ce soit qqun de neutre. Il est souvent diffcile d'envisager de parler de son "soi" intime à un inconnu, mais quand tout va trop loin, il faut réagir et passer ce cap, cette crainte légitime, et se rendre compte que cet inconnu devient ensuite la personne qui vous connait le mieux, qui vous aiguille le mieux quant aux choix de vie, au jour le jour, qui vous oriente sur votre façon de vivre et ça c important parce que notre regard et notre volonté sont fragilisés et donc moins fiables.
Qui croyais-tu que j'étais ?
Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
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Ysilne
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Message par Ysilne »

Quelqu'un de neutre ? Je ne sais pas... Je ne voudrais pas quelqu'un de distant, mais pas non plus de critiques... Un soutien peut-il reellement etre neutre ?
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KaJaGooGoo
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Message par KaJaGooGoo »

Il y a un juste milieu je pense... Sinon c'est du transfert, et le psy pète les plombs au bout de deux jours. Je pense que c'est de ce point de vue là qu'Oriane parlait de neutralité.
Pas d'implication personnelle, seulement professionnelle. Et c'est déjà beaucoup :) .

KaJa'
Leçon quotidienne de retenue : songer, ne fût-ce que la durée d'un éclair, qu'un jour on parlera de nos restes. [Emile Cioran]

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Pandora
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Message par Pandora »

Vincent a tout compris. ;)
Qui croyais-tu que j'étais ?
Tu n'as pas vu les plaies de mes mains, ni les horribles cicatrices sur ma peau, ni les larmes qui coulent sur mes joues chaque triste matin lorsque je découvre de nouveau les fils de soie et d'or qui tissent ma toile.
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Message par Ysilne »

J'ai compris, mais je ne suis pas vraiment d'accord. Bien sûr qu'il faut une certaine distance, du professionalisme... Mais un peu d'humanité n'entre pas dans vos definitions, et moi je veux croire que c'est possible. Et l'humanité, c'est personnel.
Pour m'aider, il faut essayer de me comprendre et pour ca, il faut etre ouvert aux sentiments.
Ou est la limite ?
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Selenite
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Message par Selenite »

Interessant comme sujet, mais je crois que je ne pourrais pas trop répondre parce que je ne vois pas de psy !!
Enfin, vais quand meme essayer de dire ce que je pense de tout ça...
Personnellement je ne vois pas de psy pour la simple raison que mes parents ne savent rien, et que je n'ai pas le courage d'aller seule dans un CMP...le jour j'ai l'impression d'aller bien, je ne me rends pas compte que j'ai des problemes, alors je ne vois pas l'utilité d'en parler à un psy...et puis c'est le soir que je m'effondre, et là je me dis qu'il faudrait que j'en parle à quelqu'un, mais bon...
Et puis il y a aussi ce désir d'être "plus forte que les autres" et m'en sortir seule, sans aide !! Bientot trois semaines que je ne me suis pas coupée, je n'en ai meme pas envie, alors je me dis que les psy c'est n'importe quoi et que ça ne sert à rien (désolée Azza....) meme si je sais au fond que j'en ai besoin puisque sans aide je compense l'arret de l'am par plus de médics (j'ai avalé une plaquette de doliprane jeudi après-midi )

Mais je crois que si je devais voir un psy, j'aurais au contraire besoin qu'il me juge et me secoue, je ne voudrais pas d'un psy qui se contente de m'ecouter en ochant la tete...je crois que j'aimerais bien pouvoir parler à quelqu'un qui saurait peut-être m'aider à me comprendre...
(ahem....si vous ne comprenez pas tout c'est normal, suis un peu dans le flou et j'ai du mal à parler là...)
"On aimerait tout oublier souvent
Et partir comme ça sans raison
Et tout laisser le pire le bon "
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