Forum d'entraide sur l'automutilation

Bonjour Zita.
Je n'ai malheureusement pas trop le temps de te faire une réponse détaillée ce matin, mais tu pourras peut être déjà trouver quelques pistes de réflexion ici

Merci beaucoup .
Je vais aller voir

De retour pour une réponse plus construite.

Pour moi, on peut considérer avoir arrêté, lorsque mentalement, nous nous sentons de l'accepter ainsi.
A titre personnelle, j'ai considéré avoir arrêter pendant environ 3-4 ans (je sais plus exactement, je ne tiens pas de comptes), mais ça ne veut pas dire que je ne me suis jamais blessée durant cette période : simplement, je n'étais pas dans une logique, dans une construction mentale liée à l'AM. Bref ces "simili-rechutes", je ne les compte tout simplement pas, parce qu'elles tiennent plus de l'accident de parcours qu'autre chose (action réflexe conditionné, difficulté passagère, etc).

A contrario, il y a des périodes ou je ne me blessais pas ou très peu mais que j'inclus pleinement dans mes périodes d'AM, parce que la logique autodestructrice était vraiment présente, par mon comportement, par mes pensées, par la place que ça prenait dans ma vie.

En résumé, je pense que l'arrêt/la rechute tient de la condition mentale qui l'entoure.

J'espère avoir été claire

Très intéressant comme concept !

Merci c'est très clair .
totalement d'accord avec Songerie , c'est vraiment très intéressant .
Merci .

Salut Zita,

Quand peut on dire avoir arrêté l'AM ou rechuté ?

Pour moi, ça se divise en trois ''minding'':

1. Je considère être en train d'arrêter quand je combats activement mes envies d'am.
Il peut dans ce processus avoir des fois que je me am, mais tant que je suis mes propres règles et que je suis encore dans l'idée que je veux arrêter, je considère que ce n'est pas une ''rechute''. C'est une rechute si j'en perds le contrôle, que je défaits les progrès des derniers jours/semaines en le faisant... Tant que ça suit une progression, je considère être en train d'arrêter et sur la bonne voie.

2. Je considère avoir arrêté quand je peux vivre mon quotidien sans que l'envie ne pop constamment. Quand je réussis à gérer les situations autrement, même si l'am est là en background, qu'elle ne prend plus toute la place. Quand l'am perd son contrôle sur moi et que je ne m'en sens plus dépendante.

3. Je considère avoir rechuté quand l'envie m'obsède de nouveau et que je me am, une ou plusieurs fois. Quand j'ai l'impression d'avoir reculé et de devoir repasser par les mêmes étapes pour retrouver une certaine sérénité d'esprit sans l'am.

Si je me am et que c'est une fois isolée, ça peut être juste un ''accident de parcours''. Je ne considère pas avoir rechuté, si je peux poursuivre mes activités les jours/semaines qui suivent sans me ''re-am'' ou y penser constamment.


Bref, comme Yamael dit c'est une question d'état d'esprit, je pense.

merci de prendre le temps de répondre

Est ce que cela signifie que même sans se blesser mais que l'envie d'AM est très présente on ne peut pas dire avoir arrêté ? ( de votre point de vue )

Excusez moi , j'ai du mal à formuler ma question .

ça dépend de comment tu le sens à l'intérieur de toi.

Théoriquement tu peux dire que tu as arrêté, si tu ne t'es pas am.

Mais,pour moi, arrêter, c'est un processus qui ne se fait pas du jour au lendemain. Tant que je dois lutter contre moi même, j'ai l'impression que je suis encore dans le processus d'arrêt et je ne considère pas ''avoir arrêté". ça veut dire que ce n'est pas quelque chose de passé pour moi, mais au contraire quelque chose qui me demande de l'énergie et des efforts au présent,quelque chose qui est encore en cours,qui n'est pas complété.

Un peu comme l'apprentissage de quelque chose de nouveau.
ex Quelqu'un apprend à faire du vélo, il a besoin d'aide au début, tombe , se relève, .... processus) puis, un moment donné,on dit il a appris à faire du vélo. il roule seule et en confiance: (processus complété) (même s'il peut encore tomber)

La fin du processus, pour moi, c'est quelque chose de nébuleux qui peut varier d'un jour à l'autre. Au début surtout, une journée je peux le feeler comme ''j'ai arrêté'' et le lendemain lutter contre mes envies et me rendre compte que ce n'est pas gagné. Et puis, contrairement à Yamael, je tiens un peu le compte pour me motiver et je commence à compter à partir de la dernière fois que que je l'ai fait,...Par exemple, je dirais, je ne me suis pas am depuis 2 semaines, mais réellement ça veut aussi dire que j'ai arrêté, il y a 2 semaines.

Je ne sais pas si c'est clair, c'est un peu brouillon tout ça...!

d'accord , merci .
Avec l'exemple du vélo c'est très clair merci .

Plus je vous lis et plus je me rend compte que j ai un manière totalement attypique de vivre l AM .
Mais maintenant je ne me juge plus illégitime d être parmis vous ..

Comment vois-tu ça Songerie ?

Je vois très bien ce que vous expliquez, et je trouve les considérations sur l’arrêt, la volonté d'y arriver, et les éventuelles rechutes comme pertinemment bien expliquées.


Pour autant je ne m'y reconnais pas . Comme je l'ai souvent dit, l'AM chez moi est brutale, indomptable, je ne la sens pas venir.

Elle intervient dans des moments de profonde détresse, qui me vaut chaque fois des propositions d’hospitalisation, voir des menaces par ce que juste après il y a la tentative d'autolyse.

En bref quand je AM, c'est un extrême urgence psychiatrique . Quand je vais mieux, je ne le combats pas parce que je n'en ai pas envie.
Grosso modo je n'en ai plus eu envie depuis novembre .

zita a écrit :merci de prendre le temps de répondre

Est ce que cela signifie que même sans se blesser mais que l'envie d'AM est très présente on ne peut pas dire avoir arrêté ? ( de votre point de vue )

Excusez moi , j'ai du mal à formuler ma question .

Si, tu peux. Simplement, je ne le fais pas pour moi. Pas actuellement, pas avec la façon dont l'AM se manifeste pour moi à présent.
J'ai 27 ans. L'AM est présente dans ma vie depuis au moins l'âge de 13 ans (peut être même un peu avant, c'est plus floue). Et le rapport que j'entretiens avec elle a énormément évolué avec les années et le temps. J'ai eu le temps d'apprendre à m'étudier, à comprendre mes comportements, à les voir évoluer et parfois, un peu, à les anticiper. A dédramatiser aussi, un peu, le tabou de la blessure en elle même pour davantage m'intéresser aux mécanismes mentaux qui y sont liés.
C'est aussi pour ça, d'ailleurs que je ne tiens plus de compte des jours "sans AM". Avant je savais précisément le nombre de jour sans, je connaissais les dates/déclencheurs de chaque cicatrice. Je me suis efforcée de laisser couler, ne plus m'y focaliser, leur faire perdre cette importance. Bref, c'est mon cheminement à moi, personnel. Ce n'est pas forcément celui qui conviendra à quelqu'un d'autre.


ATT AM


Lorsque j'avais 13 à 16 ans, je ne voyais pas du tout les choses de la même façon, l'arrêt ou la rechute était réellement lié à l'acte en lui même. Je me blessais aussi beaucoup plus régulièrement (pour ne pas dire quotidiennement), ce qui dois jouer aussi dans la façon de voir les choses.
Au tournant de mes 17-18 ans, les blessures se sont espacées, avec pourtant un état d'esprit très très autodestructeur. Il m'a alors fallu repenser mon rapport à l'AM, ce qui la définissait pour moi et ma façon de me voir ou non comme "dedans". J'ai considérablement distancié l'acte de l'état d'esprit. Les deux étant interdépendants, mais pas forcément indissociables.
Là, par exemple, aujourd'hui, je me considère pleinement en (grosse) rechute, alors que je me suis peut être blessée une dizaine de fois sur les deux derniers mois et très superficiellement.

merci pour ta réponse Yamael .

je suis désolée pour ta rechute ... Comment vas tu aujourd'hui ? (si tu veux bien repondre (en aucun cas obligatoire )) .

Comment vas tu aujourd'hui ? (si tu veux bien repondre (en aucun cas obligatoire )) .

Cela ne me gêne absolument pas que tu me poses la question, mais ça m'embête un peu de parler de moi sur ton sujet. Je ne m'y sens pas trop à ma place et je m'épanche déjà bien assez sur les miens.