Le ressenti, l’objectif

On distingue trois principales raisons de se blesser, des ressentis menant à l’automutilation. Ces raisons peuvent se cumuler ou varier avec le temps et selon les circonstances pour une même personne.

Le soulagement émotionnel

Water PunchC’est le principal objectif évoqué par ceux qui s’automutilent. La blessure apporte un soulagement face à une situation émotionnelle extrême. Que ce soit de la tristesse, de l’angoisse, de la culpabilité (l’acte peut alors être vécu comme une autopunition), de la colère ou d’autres encore, les ressentis sont très divers selon les personnes mais le point commun est de ne pas savoir faire face et gérer. La surcharge est douloureuse, mais la souffrance est calmée quasi immédiatement par la blessure. Face à la situation, ça semble être un moindre mal, une solution accessible rapidement. Se faire mal devient donc une réponse logique face à une sensation ingérable. C’est le même processus qui pousse certains sous le coup du stress à se ronger les ongles ou allumer un cigarette : un moyen connu et efficace de soulagement, même partiel, même s’il est destructeur.
C’est généralement dans ce cadre que l’automutilation est vue comme une solution pour ne pas se suicider.
Se faire mal est plus rarement un moyen de continuer à subir une situation d’abus passée, sous une autre forme. Il peut s’agir de revivre un traumatisme ponctuel, ou de rester dans une situation de maltraitance subie.

La dissociation

perdu_fouleL’automutilation est aussi utilisée pour gérer la dissociation. La dissociation peut être soit de la dépersonnalisation (sentiment d’etre détaché de soi ou de son corps, impression d’être un observateur extérieur), soit de la déréalisation (le monde autour semble irréel, déformé, comme dans un rêve).
La blessure permet alors de reprendre contact avec la réalité et avec son corps.

La communication

Parfois la blessure sert à exprimer ce qui ne peut l’être autrement à ce moment et dans ces circonstances. Il peut s’agir d’extérioriser une souffrance intérieure, de lui donner une visibilité et la rendre concrète.
Parfois le but est d’influencer le comportement des autres, ou de communiquer la gravité de ses ressentis, d’exprimer un besoin d’aide et de soutien.
Attention, ce n’est pas parce que quelqu’un s’automutile pour indiquer son mal-être ou obtenir de l’aide que ce n’est pas grave ou qu’il n’en a pas besoin ! Pour en arriver là, c’est qu’il y a un problème réel qui ne doit pas être ignoré ou minimisé.

Dans tous ces cas, l’automutilation est vécu comme une solution qui fonctionne. Ce n’est certes pas une méthode saine, mais c’est souvent la seule qui est à la disposition de la personne en souffrance.
En l’absence de meilleurs moyens de faire face, il n’est souvent pas possible de lutter efficacement contre le comportement. Il devient un besoin, une addiction, et est peu ou pas du tout contrôlable.

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