Ami

En tant qu’ami d’une personne qui s’automutile, vous pouvez avoir un rôle très important. Vous pouvez être un soutien précieux, mais cela peut venir avec beaucoup de responsabilités à supporter. Par exemple, une difficulté à laquelle vous serez sûrement confronté est de devoir garder des secrets, ne serait-ce que le secret des automutilations. Votre ami vous demandera souvent de ne révéler ce qu’il vous dit à personne, ni à d’autres amis, ni à ses parents, ni à son copain/sa copine. À force, ce silence forcé, et les possibles mensonges pour le supporter, pèseront lourd, surtout si l’état de votre ami vous inquiète, car il vous sera impossible de parler de vos propres peurs à d’autre. Il est aussi possible que vous vous retrouviez dans des situations très inconfortables, ne voulant pas trahir votre ami, mais étant très inquiet à son sujet et sans ressource pour l’aider. Si vous trouvez que le poids sur vos épaules devient trop lourd à porter, il est important que vous trouviez une personne de confiance à qui parler. Faites attention à qui vous révélez des secrets, pour éviter que de rumeurs viennent empirer l’état de la personne qui souffre, mais vous pouvez parler sans citer de nom à l’infirmière scolaire par exemple, ou à un ami d’un autre cercle (autre école, sport, travail, etc.). En cas de risque suicidaire ou de danger, c’est même votre devoir de briser le secret pour protéger la personne. Cela peut être difficile à vivre, et vous pourrez avoir l’impression de trahir votre ami, mais sa survie passe en priorité.

ami automutilationDans d’autres situations, être ami d’une personne qui se blesse peut être plus facile à vivre, quand l’automutilation ne prend pas une place trop importante. Vous pouvez être un grand atout simplement par votre présence, votre écoute, et votre capacité à simplement accepter la personne telle qu’elle est, en profitant des bons moments quand ils se présentent. Tous les conseils décrits auparavant sur l’acceptation, ne pas traiter en malade, ne pas surveiller, etc., sont applicables pour vous. Le principal est de savoir poser vos limites, et de savoir les faire respecter. Soyez honnête par rapport à ça. Vous n’êtes par exemple pas psy, et ce n’est bon ni pour vous ni pour votre ami de jouer ce rôle. S’improviser psy n’a pas plus de sens que de s’improviser médecin. Et vous n’avez pas non plus à tout entendre, à toujours être neutre, ou à tout supporter. Un psy est un psy, un parent est un parent, et un ami est un ami. N’essayez pas de toujours être ultra-positif pour compenser, ou jamais joyeux pour ne pas contraster, ne faites pas attention au moindre de vos mots. Prenez le temps d’être un ami, celui que vous avez toujours été, c’est ça que la personne aime en vous, et c’est ça dont la personne a besoin.

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