Guide de pratique publié

open-and-read-1166435-mLes guides pratiques de qualité pour les médecins face à l’automutilation sont relativement rares, cette page présente donc une étude particulièrement pertinente. Cette étude, développée par le département de psychiatrie de l’université de Melbourne, a été faite en impliquant à la fois des personnes souffrant d’automutilation et du personnel médical de première ligne. Cela a permis de dégager une série de mesures acceptées par les deux parties. Après un processus de sélection rigoureux, 27 recommandations ont été inclues dans le rapport final pour aider au mieux le patient. Ces recommandations sont traduites et reproduites ici. L’étude originale peut etre trouvée en suivant la référence en bas de page.

 

Section 1: Si le professionnel de première ligne a interrompu quelqu’un en train de se blesser, ce professionnel devrait

  • exprimer sa préoccupation.
  • demander s’il peut faire quelque chose pour apaiser leur souffrance.
  • rester calme, et éviter de paraître choqué, ou en colère.
  • demander si une attention médicale est requise.
  • intervenir en soutenant et sans jugement.
  • Si la personne s’est blessée en faisant une surdose de médicament ou en s’empoisonnant, le personnel de première ligne devrait appeler une ambulance, car le risque de dommage permanent ou de mort est alors élevé.

 Section 2: Si le personnel médical de première ligne suspecte une personne de s’automutiler

  • Il devrait éviter d’avoir des réactions négatives en rapport à l’automutilation, et en discuter calmement avec la personne.
  • Il ne devrait pas ignorer les blessures, mais au contraire reconnaître devant le patient qu’il les a vues.
  • Il ne devrait pas poser de questions sur l’automutilation à cette personne tant qu’il n’a pas réfléchi sur son propre état d’esprit et qu’il n’est pas sûr d’être prêt à gérer calmement les réponses.
  • Il devrait comprendre que l’automutilation est un mécanisme de défense.
  • Il devrait éviter de prendre une approche punitive telle que menacer de refuser de soigner le patient.
  • Il ne devrait pas minimiser les sentiments ou les sentiments qui ont mené à l’automutilation.

Section 3: Éviter l’automutilation

  • Le personnel médical de première ligne devrait garder en tête que « arrêter l’automutilation » ne devrait pas être le focus principal, mais que le but devrait être de trouver des moyens pour apaiser la souffrance.
  • Il devrait encourager la personne à discuter avec quelqu’un en qui elle a confiance la prochaine fois qu’elle ressent le besoin de se blesser.

Section 4: Minimisation des dégâts physiques

  • Le personnel médical de première ligne devrait s’assurer que du matériel de premier soin adéquat est accessible à la personne qui se blesse.

Section 5: Aide professionnelle supplémentaire

  • Le personnel médical de première ligne devrait encourager la personne à demander de l’aide professionnelle.
  • Le personnel médical de première ligne devrait uniquement demander de l’aide d’un professionnel de la santé mentale si l’automutilation du patient a un impact sur le fonctionnement de la personne (habileté à étudier ou à travailler).
  • Le personnel médical de première ligne devrait appeler une ambulance, en dépit de l’avis du patient, si la blessure présente un risque létal, tel qu’une artère sectionnée.
Reférence :
Kelly CM, Jorm AF, Kitchener BA, Langlands RL: Development of mental health first aid guidelines for deliberate non-suicidal self-injury: a Delphi study. BMC Psychiatry 2008, 8:62.

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