Certaines précautions sont à prendre avant de conclure qu’une personne s’automutile. Les paragraphes suivants indiquent certaines distinctions importantes.
Cicatrices
Une cicatrice est une cicatrice, un acte du passé, un antécédent plus ou moins lointain. Il est normal pour un médecin de se poser des questions face à une cicatrice, et de vouloir savoir dans quel contexte cela a été fait. Néanmoins, l’automutilation est un sujet très intime, délicat à discuter, et une vieille cicatrice d’automutilation ne signifie aucunement que l’automutilation est un problème d’actualité. Il peut être intéressant d’essayer de demander au patient d’où vient cette cicatrice, mais si celui-ci refuse d’en parler ou mentionne simplement que c’est une vieille blessure, vous n’avez aucune raison de vous attarder plus en détail sur ce point.
Gravité physique et gravité émotionnelle
Il est important de comprendre que la gravité ou le nombre des blessures ne sont pas des indicateurs fiables de la détresse mentale associée à l’automutilation. Une « petite coupure » peut indiquer une détresse extrêmement sérieuse, pas moins qu’une brûlure ou une fracture. L’évolution des blessures (quantité et gravité) chez un même patient est cependant un caractère important à prendre en compte.
Tentative de suicide
Une automutilation de type coupure aux poignets pourrait être confondue, au premier abord, avec une tentative de suicide. Il est essentiel de savoir distinguer les deux afin de traiter le patient adéquatement. Comme mentionné dans sa définition, l’automutilation n’est pas un acte de suicide, mais plutôt un mécanisme de défense pour survivre. Parfois la distinction ne se fait que sur l’intention.
Maltraitance physique
L’automutilation par contusion ou par brûlure, associée au silence du patient face à ces blessures, peut présenter des signes très similaires à de la maltraitance physique. Une mauvaise interprétation pourrait cependant avoir des conséquences désastreuses. Il convient donc d’être prudent face à la cause des blessures. Le moyen le plus sûr pour discerner les deux cas est de communiquer avec le patient. L’étude de la répartition des blessures sur le corps peut également apporter des informations, en cas de silence.