Enseignant

enseignantEn tant que professeur, il est probable que vous rencontriez des élèves souffrant d’automutilation au cours de votre carrière. Vous pouvez en entendre parler par hasard, un élève peut vous en parler directement, ou vous pouvez l’entendre sous forme de moqueries dont est victime un élève en particulier. Il est important en tant qu’enseignant que vous soyez conscient de ce qu’est l’automutilation, et de ce qu’elle n’est pas. (Notamment, l’automutilation n’est pas en soi une tentative de suicide). Il est donc important de lire la section de ce site consacrée aux informations générales sur l’automutilation et ses causes.

Un problème complexe à gérer

L’automutilation est un phénomène complexe, face auquel vous devez réagir de manière appropriée. Un élève qui s’automutile est un élève qui vit des difficultés significatives, et qui mérite votre attention. Néanmoins, une mauvaise intervention pourrait faire plus de mal que de bien, que ce soit pour vous ou pour l’élève souffrant. Réagir de manière exagérée en convoquant des psychologues ou en prévenant immédiatement les parents peut être non seulement inutile mais également profondément blesser l’élève souffrant. Aborder le sujet directement en classe par exemple, même sans nommer l’élève, peut également être nocif et mener à encore plus de rejets, d’intimidation, et de détresse chez la personne souffrante. Approcher l’élève en lui demandant de rester après la classe peut également être vécu comme un événement très stressant, vue votre position d’autorité. Même dans le cas où l’élève vient vous parler de lui-même, il est possible que la situation devienne pour vous très inconfortable, pris entre la volonté d’aider et protéger l’élève et le devoir de secret professionnel. La situation peut également devenir rapidement hors de contrôle si l’élève vous voit comme sa seule ressource. Finalement, même si l’automutilation n’est pas un juste suicidaire en soi, les personnes qui s’automutilent présentent un risque de pensées suicidaires, qui doivent être prises au sérieux et traitées adéquatement.

Gérer la situation avec une équipe

professeur Une bonne manière d’analyser la situation est d’imaginer ce que vous feriez si vous appreniez qu’une jeune élève est tombée enceinte sans le vouloir. Les mot clés sont ici discrétion et ressources. Il faut, avec doigté et discrétion, référer l’élève aux ressources adéquates, ou dans certains cas référer les ressources adéquates à l’élève. Une bonne méthode est d’en parler vous-même à l’infirmière ou au psychologue scolaire, sans nommer l’élève, et de voir ce que eux suggèrent dans ce cas. Ceux-ci auront plus d’idées et d’expériences sur comment gérer la situation. Le fait d’avertir ou non les parents est un sujet difficile. En tant qu’enseignant, les notions de secret professionnel et de protection de l’élève peuvent parfois être floues. L’important est de garder à l’esprit que, comme pour une élève enceinte, la réaction des parents à la nouvelle peut être très négative. D’un autre côté, les parents peuvent être une grande ressource pour avoir accès aux soins appropriés. La meilleure solution, si cela est possible, est que le psychologue scolaire réussisse à convaincre l’élève d’en parler à ses parents de son plein gré.

Combattre l’intimidation en classe

enseignant automutilationUne dernière tâche que vous avez en tant que professeur sera de gérer l’intimidation et les moqueries face à l’élève qui s’automutile et/ou à ses blessures. Se faire traiter de gothique, de emo, de taré, de personne qui veut juste se rendre intéressante, mimer de l’automutilation comme si c’était un jeu, se moquer de la tristesse, tout ça sont des comportement inacceptables. L’automutilation est un sujet sérieux, les personnes qui le font en souffrent, et sont encore plus sensibles que les autres aux moqueries en raison de leur faible estime d’elle-même. Les moqueries sur l’automutilation sont alors d’autant plus inacceptables qu’elles rabaissent quelqu’un qui est déjà souffrant. Gérer ce type d’intimidation, comme tout autre forme d’intimidation, est difficile. Une option possible peut être de demander aux services appropriés de faire une présentation en classe pour décrire et discuter de ce qu’est la santé mentale et l’automutilation. Une telle présentation peut cependant être mal vécue par l’élève souffrant. Une autre solution pédagogique est de punir une personne qui se moque en lui faisant faire un travail supplémentaire de recherche sur l’automutilation.

Un professeur… et avant tout une personne

Finalement, dans le cas précis où vous avez déjà développé une relation de proximité avec l’élève, que vous désirez l’aider, et que vous vous sentez capable de l’aider, vous pouvez soutenir cet élève en l’écoutant et en le référant aux ressources adéquates. En tant qu’enseignant, et en tant que personne, vous pouvez vraiment faire une différence dans la douleur que vit votre élève. Faites attention par contre à ne pas dépasser votre rôle et vos capacités, et rappelez-vous que vous êtes en position d’autorité par rapport à l’élève, ce qui affectera d’autant plus le poids de vos mots.

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