Professionnels et médicalisation

professionnelsLa première aide à laquelle on peut penser est l’aide de professionnels. L’automutilation n’est pas un acte anodin, et il est aussi important de prendre en compte un éventuel trouble sous-jacent (voir Les Diagnostics).
Il existe plusieurs type de professionnels de la santé et de la santé mentale, et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver et de savoir auquel s’adresser.

 

Les « psy »

Le psychiatre

Le psychiatre est un médecin qui a suivi une spécialisation en psychiatrie.
A ce titre, il peut prescrire des traitements, et ses consultations sont prises en charge par la sécurité sociale.
Les rendez-vous sont généralement peu fréquents, environ une fois par mois, et durent une demi heure. L’entretien sert principalement à vérifier l’évolution du patient, et renouveler ou modifier un traitement. Le psychiatre est habilité a poser un diagnostic, il peut également conseiller une hospitalisation.
Le psychiatre peut être aussi thérapeute.

Le psychologue

Le psychologue a suivi un cursus universitaire supérieur en psychologie. Il n’est pas médecin, et ne peut donc pas prescrire. Ses rendez-vous ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale, mais peuvent l’être par certaines mutuelles.
Le psychologue est habilité à faire passer des tests de personnalité.
Il est souvent également psychothérapeute.
Le rendez-vous avec un psychologue se passe sous forme d’une entretien en face à face, permettant un échange sur les problèmes rencontrés. Son travail se fait principalement par la discussion, aussi il est important d’être en confiance pour pouvoir facilement aborder les sujets menant à la consultation.

Le psychothérapeute

Il y a plusieurs écoles de psychothérapie. On peut les regrouper en trois groupes principaux : humanistes, cognitives et comportementales, analytiques ou psycho-analytiques.
Les psychothérapies cognitivo-comportementales (TCC) : Les différents types de TCC ont en commun d’avoir des objectifs clairs et des méthodes standardisées. Souvent brèves (quelques semaines à quelques mois), ces thérapies proposent des solutions concrètes et même… des exercices à faire entre les séances. Il s’agit principalement de donner des outils de gestion, et non de trouver des causes et des explications aux difficultés de vie. Les études montrent que ce sont les plus efficaces contre l’automutilation à l’adolescence.
Les psychothérapies humanistes : Cette approche se concentre sur la confiance et le respect entre le thérapeute et la personne en demande, dans une relation égalitaire. Elle est centrée sur le présent et sur la capacité à développer ses capacités, trouver des solutions, et s’adapter. Le thérapeute accepte son patient tel qu’il est, et celui-ci est amené à s’accepter lui-même. La plus connue est la Gestalt-thérapie.
Les psychothérapies analytiques ou psychodynamiques : dérivées des théories de Sigmund Freud, on trouve maintenant différentes thérapies ayant divergé, la psychanalyse restant la plus connue. Elles sont basées sur la notion d’inconscient, et les difficultés passées (dans l’enfance, généralement). Ce sont des thérapies longues (parfois plusieurs années), et ne visant pas forcément une guérison.

Plus qu’une école ou une méthode particulière, il est important d’être à l’aise avec son thérapeute, d’avoir une relation de confiance et de pouvoir s’exprimer.

Les autres intervenants

Le généraliste

médicamentsLe médecin généraliste est souvent le premier à être consulté pour l’automutilation. Il est souvent déjà connu, ce qui permet une relation de confiance avant d’aborder le sujet. Il peut soigner les blessures consécutives à l’automutilation.
Il peut également prescrire des traitements (antidépresseurs…) ou conseiller un spécialiste au besoin.

L’infirmier en psychiatrie

L’infirmier en psychiatrie est généralement vu en hôpital.

L’infirmier scolaire

L’automutilation étant particulièrement présente chez les adolescents, l’infirmier scolaire est un des professionnels les plus accessibles. Son rôle reste limité : il peut conseiller, écouter, et soigner des blessures, mais pas faire un suivi psychologique ni médical.

Traitements et hospitalisation

S’ils sont parfois nécessaires, les traitements et les hospitalisations ne font pas tout. Ce ne sont pas des remèdes à l’automutilation.
Une médication adaptée permet de moins subir les symptômes annexes, de redonner de l’énergie. Un médicament ne change pas la personne, elle lui simplifie la vie en allégeant la charge et la souffrance quotidienne. C’est une béquille : elle permet d’avancer, de minimiser la douleur, et donc de mieux se remettre. Il ne faut pas s’en contenter pour autant. Il existe plusieurs classes de médicaments affectant le psychique (psychotropes). Antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques… Chacun agit différemment, et il ne faut pas hésiter à poser des questions au médecin prescripteur pour comprendre l’effet attendu.
L’hospitalisation n’est généralement pas nécessaire pour l’automutilation seule, et dépend principalement des troubles liés et de l’environnement. Elle peut servir à faire une pause vis à vis du quotidien ou d’une situation bloquante, ou à maintenir une surveillance renforcée le temps d’adapter un traitement ou de passer une phase dangereuse (risques suicidaires, par exemple). Chaque situation est différente. Idéalement, une hospitalisation se décide et s’anticipe, s’il n’y a pas de danger réel.

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